Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

Aurélien Poret, Ikoula : Green IT, et si l’enfer écologique était pavé de bonnes intentions ?

octobre 2015 par Aurélien Poret, responsable Infrastructure – Ikoula

À un peu plus d’un mois de la conférence COP21, le réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone sont des sujets de conversation récurrents. Au milieu des problématiques habituelles se dresse un nouveau cheval de bataille pour la lutte contre la pollution : Internet et les infrastructures permettant son fonctionnement.

Face à ce constat, la notion de Green IT a fait son apparition, le but étant de diminuer l’empreinte environnementale de l’informatique dans son ensemble. Les data centers sont au cœur de cette problématique. Selon un récent rapport de la Global e-sustainability Initiative, l’activité liée à internet et donc aux data centers représente 2% des émissions de CO2 mondiales. C’est-à-dire autant que le trafic aérien civil. Pour réduire ce chiffre, de nombreux acteurs du marché cherchent des solutions mais l’opinion publique est en droit de se demander ce qu’ils attendent pour agir.

Un processus profitable seulement sur le long terme.

Le stockage des données n’est, en réalité, pas la principale source de pollution, puisque les applications ou données non utilisées – comme des adresses email ou d’anciens sites hors services – ne demandent que très peu d’espace et d’énergie. A contrario, toutes les applications actives engendrent une pollution plus importante : chaque action - comme l’envoi d’un message, la mise en ligne d’une photo, ou la visite d’une page web – a un impact sur l’environnement.

Les éléments polluants au sein du Data Center sont de deux sortes : serveurs énergivores et climatisation intensive pour réguler la température. Les propriétaires peuvent réduire leurs impacts écologiques en adoptant de nouveaux équipements, mais si la démarche se fait dans la précipitation – sous la pression du gouvernement ou de l’opinion publique – elle aura l’effet inverse.

En effet, si tous les serveurs sont remplacés sur une courte période, l’empreinte carbone, liée à la destruction et au recyclage des matériaux et des métaux utilisés dans les serveurs et les systèmes de climatisation, sera très élevée. À cela vient s’ajouter l’empreinte liée à la conception et à l’acheminement des nouveaux équipements. Au lieu de faire exploser la demande – et donc l’offre – de nouveaux serveurs moins énergivores, il faut allonger le cycle de vie des serveurs existants pour réduire la demande, créant ainsi un cercle vertueux en termes d’écologie.

Les mastodontes d’internet, comme Facebook, profitent du besoin d’expansion pour ouvrir aujourd’hui leurs nouveaux data centers dans des pays au climat froid afin de réduire le besoin de climatisation. Mais les acteurs à taille humaine peuvent, eux aussi, agir.

Recycler ses serveurs, choisir sa source d’énergie, sélectionner des équipements à haut rendement

Plusieurs actions peuvent être menées pour améliorer progressivement l’impact écologique des data centers :

• Recycler les serveurs : pour réduire l’impact écologique d’un data center la première démarche est de multiplier les cycles de vie des serveurs afin d’éviter au maximum la pollution liée à la destruction et à l’achat de nouveau matériel. Au lieu de se séparer d’un serveur au bout de trois ans, il est possible de lui faire subir un deuxième et même un troisième cycle de vie en lui attribuant une fonction moins exigeante. Les serveurs sont ainsi renouvelés, non plus tous les 3 ans, mais tous les 7 ans environ.

• Lors des remplacements de matériel, choisir des technologies Green : bien qu’il ne faille pas remplacer ses équipements avant la fin de leur cycle de vie, il est néanmoins important d’analyser le marché pour rester au courant des dernières innovations et savoir vers quel équipement se tourner lors du remplacement. Il faut opter pour des technologies de free cooling, nécessitant, pour le refroidissement, le moins de moteurs possible et des équipements à haut rendement, permettant une perte de chaleur et d’énergie minime.

• Choisir une bonne source d’énergie : à partir du 1er janvier 2016, les Data Centers bénéficieront d’une réglementation industrielle obligeant le changement de tarification et l’adoption d’un tarif libre. Il est donc important de choisir un fournisseur d’énergie « vert » et d’utiliser des sources 100% renouvelables.

Le Green IT est donc un engagement à prendre sur le long terme, et non pas une décision à mettre en place dans les plus brefs délais. Si des normes gouvernementales imposaient à court terme l’adoption d’équipements « green », les conséquences sur l’environnement seraient néfastes. Cet engagement – propre à chaque entreprise gérant des data centers – doit aiguiller chaque décision quotidienne, afin d’offrir des services performants tout en veillant à minimiser l’impact de l’informatique sur l’environnement.


*Classement des performances des Clouds par CloudScreener / Cedexis daté du mois d’avril 2015, à lire sur le Journal Du Net


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants