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Câbles sous-marins : pourquoi les requins constituent-ils une menace ?

août 2016 par Fabrice Coquio, président d’Interxion France

Des milliers de kilomètres de câbles sous-marins
forment de véritables autoroutes de
l’information en permettant de relier les continents entre eux, et ainsi
d’assurer le trafic mondial de données. De telles autoroutes font donc appel à
une certaine logistique : en eaux peu profondes, ces câbles sont positionnés le
long de tranchées créées dans le sable à l’aide de jets d’eau haute pression
 ; en grande profondeur, ceux-ci sont simplement « posés » sur les fonds marins.

À l’heure des premiers câbles de télégraphie, le fonctionnement était
identique et la technologie semblait avoir trouvé sa place dans cet environnement
peu commun. Une exception a pourtant fait date lors d’un essai réalisé en 1985,
le premier câble sous-marin de fibre optique installé par AT&T au large des Îles
Canaries ayant subi plusieurs morsures de requin. Entre 1985 et 1987, les attaques
se sont intensifiées, et l’on pouvait alors récupérer des dents de requins sur
certains câbles.
Contrairement au câble coaxial utilisé jusque-là, le câble utilisé lors de
l’essai n’était pas équipé d’un blindage contre les interférences électriques
et les requins finissaient par être électrocutés par le courant libéré. Cette
situation a été à l’origine de nombreuses coupures jusqu’au développement de
câbles équipés d’une protection spécifique.

À ce titre, Google, détenteur de plusieurs câbles sous-marins, a choisi de
protéger ces derniers avec une
enveloppe
similaire au Kevlar, une protection qui s’avère nécessaire jusqu’à 1500
mètres, profondeur maximale à laquelle les requins s’alimentent.

Mais comment expliquer l’intérêt du squale pour ces câbles ?

Plusieurs hypothèses ont été formulées à ce sujet. La première, soutenue par
une communauté de scientifiques, indique que les requins seraient en mesure de
capter les émissions électriques émises par les câbles grâce aux récepteurs
électromagnétiques qui couvrent leur museau. Ces câbles créeraient donc la
confusion pour l’animal qui pensait s’attaquer à une proie plus comestible.

D’autres scientifiques rejettent cette hypothèse et justifient ces attaques par
la curiosité du squale. Ainsi, tout élément végétant au fond des mers, qui
s’anime et émet des vibrations subirait ces attaques, une théorie appuyée par
les bouées, pneus et ancres portant des traces de morsures de requins.

Bien que ces attaques de requins marquent les esprits, elles ne représentent qu’1
% des incidents enregistrés dans le cadre de l’exploitation de câbles
sous-marins de fibre optique. Entre 10 et 15 % des dommages qui leur sont causés
proviennent de catastrophes naturelles (glissements de terrain ou tremblements de
terre), ou résultent des phénomènes de marée. Dans 70 % des cas, ces dégâts
sont engendrés par les chaluts et ancres qui accrochent les câbles sur leur
passage.


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