GSMag : « Adaptabilité » et « évolutivité », deux termes devenus indissociables de l’univers des datacenters. Pour quelles raisons ?

Jérôme Grémaud : Nos échanges ou besoins en communication croissent à une vitesse exponentielle. Alors qu’il aura fallu près de 40 ans à la radio pour atteindre une audience de 50 millions de personnes, Internet a mis 4 ans et Facebook 2 ans pour atteindre ce chiffe ! Cela induit inévitablement une croissance similaire des besoins des applications informatiques, nécessitant une augmentation de la puissance des serveurs.
Dans un tel contexte, et avec l’essor des nouvelles technologies comme la haute densité et le cloud computing, les changements peuvent être rapides et pas toujours prévisibles. Et faire face à ces changements implique de pouvoir faire évoluer rapidement et de façon permanente ses infrastructures informatiques.

GSMag : Et si ce n’est pas le cas ?

Jérôme Grémaud : Si une infrastructure ne dispose d’aucune souplesse, elle ne sera pas en mesure d’éliminer les contraintes de puissance et de refroidissement et ne pourra s’adapter facilement aux changements.
Lors des audits que nous menons, nous constatons que certaines entreprises doivent faire face à la vétusté de leurs installations. Dans leur cas, le déplacement d’une baie peut devenir une opération délicate et ils se heurtent à des contraintes techniques d’infrastructure.
C’est là que les notions d’adaptabilité et d’évolutivité prennent tout leur sens. Sans une réelle stratégie d’évolution, menée en amont de la conception, un datacenter peut rapidement devenir obsolète et tout changement difficile, voire impossible à envisager, sans une action radicale sur les architectures techniques en place.

GSMag : Donc, l’idéal est de mener cette réflexion dès la phase de design ?

Jérôme Grémaud : Bien sûr, et cette phase est essentielle à la réussite d’un projet de conception, de réhabilitation ou de construction. Grâce à notre expertise, nous sommes en mesure de définir en amont, avec nos clients, quelles sont les stratégies d’évolution adéquates.
L’analyse prospective que nous menons permet de comprendre les tendances technologiques et d’évaluer les répercussions sur le métier de nos clients. Ces éléments nous conduisent à bâtir des scénarios intelligents et évolutifs, en accord avec leur croissance et leurs possibilités d’investissement.
Un exemple au niveau de la conception de l’architecture électrique : elle doit prévoir d’intégrer facilement des dispositifs de secours supplémentaires, en cas de besoin de puissance et ce, sans arrêt de l’exploitation.

GSMag : Votre démarche est-elle identique qu’il s’agisse d’une création ou d’une réhabilitation ?

Jérôme Grémaud : Lorsqu’il s’agit de lancer un projet datacenter à partir d’une page blanche, c’est une véritable opportunité qui permet de choisir sa localisation et de prévoir une capacité adaptée, modulable et évolutive.
En revanche, dans le cadre d’une réhabilitation, intervenir sur un datacenter en exploitation consiste à agir radicalement sur les architectures techniques existantes, l’urbanisation et le processus d’exploitation. Une telle opération est possible mais elle ne peut être envisagée sans qu’aient été analysés, au préalable, la faisabilité, les risques et les conséquences occasionnés par de tels changements.
C’est ici que nos ingénieurs interviennent. Et leur objectif reste le même : prévoir les évolutions du datacenter, en fonction des besoins à venir, sans négliger bien entendu les notions de performance, de disponibilité et d’efficience.

GSMag : Le mot de la fin ?

Jérôme Grémaud : Prévoir l’évolution d’un datacenter permet de gagner en efficience.
Entre la phase initiale et la capacité maximum, il convient de déterminer une granularité intelligente, permettant de monter aisément en puissance, sans surdimensionnement de précaution inutile, générateur de coûts d’investissement et d’utilisation.
Une bonne granularité permettra de faire fonctionner les différents constituants dans une plage de rendement optimale, avec une incidence directe sur le coût énergétique.
Nous reviendrons plus en détails sur ces aspects lors d’une prochaine interview.

Retrouvez la semaine prochaine un troisième concept Jerlaure, qui repose sur l’efficience énergétique de votre datacenter.

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Depuis sa création en 1995, JERLAURE propose des missions d’ingénierie (assistance à maîtrise d’ouvrage ou maîtrise d’œuvre) et des missions de contractant général sur des projets de construction de salles informatiques ou de datacenters à très haute disponibilité.
L’ensemble des aspects sécuritaires et fonctionnels sont pris en compte : aménagement, climatisation, protections électriques (onduleurs, groupes électrogènes), protection incendie, détection de fuites de liquides, contrôle d’accès et d’intrusion, agencement, courants faibles et courants forts, maintenance, location courte et longue durée, transferts informatiques.
Basée avant tout sur l’écoute de ses clients, toute prestation de JERLAURE repose sur un engagement ferme en termes de délais, de coûts et de qualité.

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