Veto du Gouverneur de Californie sur une loi IA : quels enseignements à tirer ?
octobre 2024 par Raphaël Fétique, Cofondateur de Converteo et Senior Partner
Le Gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a mis son veto à une loi visant à encadrer le développement de l’intelligence artificielle. Ce texte imposait la nécessité pour les développeurs d’IA de tester leurs modèles pour évaluer les risques avant de les mettre en ligne. Newsom a estimé que la législation se concentrait trop sur les grands modèles coûteux, alors que des systèmes plus petits pourraient être tout aussi dangereux.
Certaines entreprises critiquaient cette loi, craignant qu’elle ne freine l’innovation et n’incite à la délocalisation hors de Californie, qui abrite 32 des 50 plus grandes sociétés du secteur de l’IA. A l’inverse, d’autres acteurs, dont des chercheurs, soutiennent une régulation stricte, symbole d’un débat de plus en plus animé entre les deux camps.
Ce veto intervient plus de six mois après l’adoption de l’AI Act au Parlement européen, une loi qui assure un équilibre entre innovation technologique et protection des citoyens. La prochaine grande étape pour la régulation de l’IA aux Etats-Unis ? La présidentielle du mois prochain.
“L’UE peut se féliciter de mettre la défense de ses citoyens au cœur de ses préoccupations là où les Etats-Unis réduisent le sujet à de la compétitivité économique. Le cadre européen est imparfait et à l’image du RGPD doit vivre et se confronter aux réalités d’application avec un enjeu d’alignement des pays dans leur interprétation” analyse Raphaël Fétique, co-fondateur de Converteo, “mais ce cadre doit surtout assumer son caractère extra territorial pour rester crédible sur la défense des citoyens et éviter que l’absence de réglementation américaine créé un système à 2 vitesses. La compétitivité économique ne devrait jamais se faire au détriment de nos libertés individuelles, c’est ce que l’UE doit imposer comme exigence.” - Raphaël Fétique, Cofondateur de Converteo et Senior Partner.