Niklas Hellemann, SoSafe : En mettant l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des employés, les sociétés peuvent promouvoir une culture proactive de self-défense numérique
mars 2024 par Marc Jacob
A l’occasion du Forum InCyber, SoSafe, présentera sa plateforme de sensibilisation à la cybersécurité, sa solution inspirée des sciences comportementales. Niklas Hellemann, PDG de SoSafeconsidère qu’en mettant l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des employés, les sociétés peuvent non seulement limiter plus efficacement les risques cyber, mais aussi promouvoir une culture proactive de self-défense numérique.
Global Security Mag : Quelle sera votre actualité lors du Forum International de la Cybersécurité 2024 ?
Niklas Hellemann : Nous sommes fiers de présenter notre plateforme de sensibilisation à la cybersécurité, une solution de pointe inspirée des sciences comportementales. Elle est conçue pour s’adapter aux exigences d’une cybersécurité qui évolue constamment, en misant avant tout sur l’humain. L’objectif est que la sécurité devienne une seconde nature chez les employés, ce qui aura pour effet de limiter durablement les risques cyber. Les participants sont invités à rencontrer une équipe de passionnés et d’experts dans ce domaine afin d’étudier les solutions adaptées à leurs besoins et à leurs problématiques en matière de cybersécurité. Nous profiterons de l’occasion pour présenter notre dernier rapport sur les tendances de la cybercriminalité pour 2024. Il compile les résultats de recherches et d’études menées sur le paysage toujours changeant des menaces cyber et met tout particulièrement l’accent sur le rôle de l’IA. Nos conclusions sur ces questions seront également exposées lors des interventions de nos conférenciers qui passeront en revue tous les tenants et les aboutissants de ces tendances émergentes. Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir sur notre stand Andrew Rose, notre nouveau Chief Security Officer. En tant qu’expert en cybersécurité, Andrew possède une riche expérience dans de nombreux secteurs et est très attentif à la place du facteur humain dans les stratégies de cybersécurité. Sa vision et ses compétences en matière de direction contribuent à orienter nos efforts vers une plus grande résilience numérique face aux menaces cyber de plus en plus sophistiquées.
Global Security Mag : Quels les points forts des solutions que vous allez présenter à cette occasion ?
Niklas Hellemann : Les délégués à la sécurité informatique ont souvent du mal à mettre en place des formations au niveau de l’entreprise parce qu’elles demandent beaucoup de ressources sans réelle preuve de succès, le plus souvent. On impose à ces professionnels d’assurer la conformité de la société à des normes de plus en plus strictes, mais ils doivent composer avec un personnel qui n’est pas motivé pour suivre les formations en place. Nous voulons changer la donne : chez SoSafe, notre ambition est que la sécurité devienne une seconde nature chez tous. Nous personnalisons complètement l’approche en fonction des utilisateurs et lui permettons d’acquérir de solides réflexes en matière de cybersécurité deux fois plus vite qu’avec les formations traditionnelles. Notre stand de cette année mettra d’ailleurs l’accent sur l’aspect personnalisé de notre offre.
Global Security Mag : Cette année le Forum InCyber aura pour thème l’IA, quelles sont les principales cyber-menaces qui en sont issues ?
Niklas Hellemann : Nous savons qu’avec l’émergence des grands modèles de langage et les énormes changements qu’elle entraîne, les menaces cyber sont en train de s’intensifier. Les premières recherches menées sur le sujet font état de conséquences désastreuses : une personne sur cinq est déjà victime de phishing généré par l’IA. Une étude réalisée par notre équipe d’ingénierie sociale a révélé que les outils d’IA générative pouvaient aider les groupes de hackers à rédiger des e-mails de phishing au moins 40 % plus vite qu’avant. Cela signifie que de simples outils pourraient décupler les chances de réussite des cybercriminels. En parallèle, ceux-ci développent de nouvelles tactiques, plus personnalisées, pour accroître la crédibilité de leurs attaques : nous allons notamment être de plus en plus souvent confrontés à des arnaques vocales ou à des deepfakes, où les cybercriminels se feront passer pour des personnes existantes afin de prendre au piège leurs victimes. Très récemment, un employé d’une multinationale a transféré 25 millions de dollars à des cybercriminels après avoir participé à une visioconférence avec ce qu’il pensait être son directeur financier, alors qu’il s’agissait en réalité d’un deepfake. Une enquête menée par McAfee a d’ailleurs révélé qu’une personne interrogée sur quatre avait déjà été victime d’une attaque par clonage vocal ou connaissait quelqu’un qui l’avait été.
Autre problème : l’accessibilité de l’IA signifie qu’il est désormais plus facile que jamais de basculer dans la cybercriminalité. Non seulement cette technologie facilite la tâche des pirates informatiques, mais elle peut même transformer des hackers amateurs en véritables professionnels. Le dark web propose à des acteurs de plus en plus nombreux tout un arsenal d’outils augmentés à l’IA permettant de mener des opérations criminelles. Plus récemment, cette technologie commence à être utilisée pour contourner les mesures de sécurité traditionnelles comme l’authentification multifacteur basée sur la reconnaissance vocale ou faciale ou les CAPTCHA. Et nous n’en sommes encore qu’aux débuts... Ces outils sont appelés à se perfectionner encore et ouvriront de nouvelles perspectives aux cybercriminels.
Global Security Mag : Avez-vous ou allez-vous intégrer des technologies d’IA dans vos solutions ?
Niklas Hellemann : Si les cybercriminels ont recours à l’IA pour parvenir à leurs fins, rien ne nous empêche de faire de même côté défense. Chez SoSafe, nous avons, par exemple, développé « Sofie », un chatbot doté d’une IA qui alerte les équipes en temps réel sur les menaces émergentes. Le générateur d’alertes intégré à Sofie aide les responsables à communiquer en leur permettant de générer rapidement des notifications, tout en gardant la main sur la formulation et le message final. Sofie peut être facilement intégré dans MS Teams, offrant ainsi un canal de communication supplémentaire aux professionnels de la cybersécurité pour mieux sensibiliser les employés. L’idée est de mettre la cybersécurité à la portée de tous et de l’intégrer de manière fluide dans le quotidien. Il faut cependant toujours garder un œil sur les progrès de l’IA et les risques qu’ils comportent afin d’en tenir informés les collaborateurs. C’est la raison pour laquelle nous avons d’ores et déjà intégré, sur notre plateforme de formation en ligne, plusieurs modules consacrés à l’IA, p. ex. aux risques de ChatGPT ou une étude approfondie des deepfakes.
Global Security Mag : Comment les technologies doivent-elles évoluer pour contrer ces menaces ?
Niklas Hellemann : De toute évidence, la menace que fait planer l’IA sur notre cybersécurité ne peut pas être contrée uniquement par des moyens techniques, en opposant une IA à une autre IA. Les cybercriminels trouveront toujours le moyen de contourner nos technologies de défense, y compris celles qui s’appuient sur l’intelligence artificielle. En général, ils le font en jouant sur le facteur humain et l’ingénierie sociale. Nous devons bien sûr nous efforcer de mettre en place la meilleure défense possible sur le plan technique en veillant à y intégrer les possibilités offertes par l’IA. Mais il nous faut également investir dans la formation de notre personnel en le sensibilisant à ces nouveaux risques liés à l’IA. Or, c’est un point qui est souvent négligé lorsqu’on évoque les nouvelles technologies.
Global Security Mag : Quel message souhaitez-vous transmettre aux RSSI ?
Niklas Hellemann : Dans le contexte dynamique de la cybersécurité telle que nous la connaissons aujourd’hui, les RSSI sont confrontés à des menaces de plus en plus complexes. Ils dirigent des équipes qui sont souvent au bout du rouleau, tout en gérant les attentes des différentes parties prenantes qui ne saisissent pas toujours pleinement l’urgence des menaces cyber. À ces conditions déjà difficiles s’ajoutent de nouvelles réglementations de plus en plus strictes. C’est la raison pour laquelle nous tenons tellement à souligner le rôle essentiel du facteur humain dans la cybersécurité. Par le passé, les sociétés ont plutôt privilégié des outils de protection technologique, mais les temps changent et l’heure est venue d’investir dans des défenses humaines. En mettant l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des employés, les sociétés peuvent non seulement limiter plus efficacement les risques cyber, mais aussi promouvoir une culture proactive de self-défense numérique. Cette approche a deux avantages : améliorer la résilience de la société face aux menaces cyber et attirer l’attention des collaborateurs sur une problématique qui va marquer notre époque.
“ Rejoignez SoSafe du 26 au 28 mars 2024 lors du FIC à Lille au stand C5. “
Contact Commercial :
Arnaud Loubatiere - Sales Director Southern Europe, arnaud.loubatiere@sosafe.de
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