Kevin POLIZZI, Président d’Unitel Cloud Services dans le groupe Unitel : Faites confiance aux prestataires français lorsque la technologie a été éprouvée
octobre 2024 par Valentin Jangwa, Global Security Mag
Pendant l’évènement SCALITY DAY 24 qui a eu lieu aux salons de l’Aveyron à Paris, Kevin POLIZZI, Président Unitel Group, a accordé un entretien à Global Security Mag.


Global Security Mag : Kevin POLIZZI, bonjour, Global Security Mag est ravi d’avoir ce temps avec vous. Pouvez-vous vous présenter rapidement et nous expliquer comment votre parcours professionnel vous a amené à votre rôle actuel ?
Kevin POLIZZI : Je suis le président d ’Unitel Cloud Services dans le groupe Unitel. J ’ai eu la chance maintenant depuis 20 ans d ’avoir créé plusieurs entreprises dans le monde du cloud, notamment Jaguar Network qui a construit des datacenters un petit peu partout en France, puis Free Pro qui est aussi présente aujourd’hui sur l’évènement SCALITY DAY.
Unitel Cloud Services est une émanation de l’ingénierie sur-mesure qu’on déployait chez Jaguar et de l’industrialisation qu’on a construite chez Free Pro.
Global Security Mag : Quelles solutions présentez-vous à l’évènement SCALITY DAY 2024 ?
Kevin POLIZZI : Nous sommes Aujourd’hui dans un marché qui est en train de bouger un peu vite, de se transformer parfois un peu rapidement par rapport aux organisations des équipes. On parle plus de transformation que de révolution, même si l’intelligence artificielle « drive » une vraie révolution. Et à ce SCALITY Day, on présente un produit qui correspond à cette économie des usages, qui est la copie native du produit ARTESCA, qui permet d’exécuter du stockage objet directement à « l’Edge », sur le site des clients, pour y loger par exemple de la sauvegarde, de la vidéosurveillance ou des fichiers, nativement synchronisés vers notre ring Scality dans les Clouds souverains d’Unitel. On a différentes grappes de Data Centers ou Centre de Données à Paris, à Lyon, à Marseille, à Bordeaux. On devrait ouvrir l’année prochaine une nouvelle grappe de Data Centers à Nantes. Pourquoi je dis grappes ? Parce que c ’est des bâtiments qui fonctionnent par trois entités qui nous permettent de garantir une triple redondance et finalement les deux produits qui étaient dissociés dans le catalogue de SCALITY, RING qui est plutôt un produit grands comptes pour des grosses volumétries de stockage en dizaines de pétaoctets, et ARTESCA est un produit plus fait pour des clients finaux qui peuvent disposer sur leurs propres serveurs des technologies de stockage objet. Nous avons décidé de connecter les deux solutions, donc de connecter à la fois un produit qui permet de répondre à des usages du quotidien, à la vidéosurveillance par exemple. Toutes les entreprises ont des caméras. Elles ne savent pas toujours où stocker les images et comment les fiabiliser. Toutes les entreprises ont des sauvegardes qui sont parfois attaquées par des ransomwares. C’est la grosse force de SCALITY d’avoir développé cela. Donc avons décidé, fruit de cette expérience de 20 ans avec Jérôme Lecat, le CEO de SCALITY, de codévelopper un produit ensemble, souverain, bleu blanc rouge, qui a à la fois une opportunité forte, alors qu’à ce jour, le marché achète encore majoritairement chez les GAFAM. Et nous avons mis en place une ingénierie simple à déployer, puisqu’un simple administrateur système qui clique dans ARTESCA va trouver ce connecteur natif vers une Unitel Cloud Services et va pouvoir déstocker ces données rapidement. Pour célébrer le lancement de cette offre qui nous a impliqué plusieurs mois de recherche et développement et de synchronisation, on a décidé de lancer ensemble une offre « try and buy » de 90 jours sur lequel on offre 10 octets de stockage dans le Cloud souverain d’Unitel pour permettre aux entreprises de tester le produit et un peu comme on le fait dans le monde du SaaS, de valider les usages en interne et de valider que leurs attentes sont bien complètes. Unitel ce sont aussi des services de Cloud, des services de Edge, des services de 5G privés et tous ces services nécessitent au bout de la chaîne du stockage, du traitement.
Je suis très content de retrouver le terrain à l’évènement Scality Days à Paris. On s’est donné rendez-vous sur SCALITY DAY à Toulouse et sur SCALITY DAY Marseille qui est plus proche du barycentre de nos activités. Je suis très heureux d’être avec mes équipes Unitel, existantes à Paris et puis de croiser aussi des camarades de jeu puisque ça reste un petit univers de gens qui sont très impliqués pour se battre face à des enjeux américains qui nous dépassent, il faut bien l’avouer.
Global Security Mag : Quels seraient vos messages clés pour nos lectrices et lecteurs ?
Kevin POLIZZI : J’ai trois grands messages clés pour l ’écosystème. Le premier, c ’est faites confiance à vos prestataires français. La technologie a été éprouvée, maturée. On a, dans un monde de cloud hybride, toute l ’attitude à rediriger une partie des flux financiers vers des prestataires français. Ce sont ceux qui payent l’école de vos enfants, ce sont ceux qui participent activement à la société française et dans une période économique un peu contrastée, il est important de se faire confiance. Le deuxième message, c ’est que SecNumCloud a été longtemps poussé par l’ANSSI (Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information) comme un référentiel de confiance et d’excellence. Ce référentiel semble un peu abîmé dans les débats EUCS de la construction européenne, dont on peut craindre que l’on aboutisse à une rétrogradation de SecNumCloud. Si nous restons bons en termes de géopolitique, ce qui en ce moment ne semble pas être notre force première, SecNumCloud sera probablement le niveau le plus élevé de EUCS ( European Union Cybersecurity Certification Scheme for Cloud Services), projet de Certification européenne pour les services Cloud. Cependant, le premier argument, c’est de maîtriser ses données et ses processus, et aujourd’hui, l’humain n’a jamais été aussi important dans sa compétence et son ouverture d’esprit que dans une période de transformation qui est massive et lourde.
Le troisième message c’est la co-construction. Vous avez des besoins qui sont « drivés » par des usages. Pendant 20 ans nous ne parlions qu’à des DSI ou à des RSSI. Aujourd’hui, tout le monde parle digital ou numérique dans l’entreprise. Il y a une facilité que chaque silo de l’entreprise vienne développer ses propres solutions et donc n’hésitez pas à nous utiliser et à confier des missions de conseil à des experts qui vont pouvoir à la fois intervenir sur le scope technique qui représente je pense 30 % du sujet et sur le scope humain qui est largement à 70 % de la problématique. Il y a un manque de stock de compétences dans les entreprises et puis parfois, et aussi certains collaborateurs qui ont eu tendance pour se faire plaisir à construire des « usines à gaz », mais malheureusement, souvent changent d ’entreprise ou changent de département. On se retrouve parfois avec un héritage qui est un peu trop lourd. Et le fait de s ’appuyer sur un écosystème de partenaires, c’est aussi la garantie de la continuité de l ’architecture et de la continuité des interlocuteurs. Dans cette phase de transformation un peu forcée, ça reste à mon avis l ’argument le plus important à travailler au niveau des comités de direction et au niveau des directions générales. Nous avons cette chance d’avoir un partenaire français comme SCALITY qui développe des produits absolument extraordinaires, qui est challenger dans un marché où il se bat contre les gros, et avec Jérôme Lecat, On partage ces valeurs de la capacité d’un écosystème européen à se mettre en mouvement, d’une capacité à ce que la France joue un rôle important pour ne pas dire prioritaire dans la construction de cet écosystème. L’alliance entre entreprises françaises, on parle de Scality ou d’Unitel Cloud Services, et nous avons aussi Atempo qui reste un grand acteur de la sauvegarde et du déplacement de données. Nous besoin de construire cette grappe, d’avoir des messages clairs vis-à-vis de l’écosystème, et d’avoir des solutions qui sont simples à mettre en production pour nos clients, qui ne sont pas tous des experts. Cette solution doit être accessible au plus grand nombre. C’est la garantie à la fois du développement du business pour ces entreprises et c’est la garantie de la continuité d’exploitation pour les utilisateurs.