Je t’aime moi non plus : quelques conseils pour ne pas tomber dans le piège des arnaques à la romance
février 2024 par BioCatch
BioCatch, un des acteurs de la lutte contre la fraude numérique et le blanchiment d’argent grâce à l’intelligence biométrique comportementale, partage ses conseils pour protéger les clients bancaires vulnérables contre les Romance Scams (arnaques à la romance) contemporaines. À quelques jours de la Saint-Valentin, et alors que le nombre de fraudes aux paiements continue de grimper dans le monde entier, il est important que la communauté de lutte contre la fraude partage quelques conseils sur la meilleure façon de protéger les victimes et d’identifier les auteurs d’escroqueries à la romance.
Les escroqueries ont considérablement évolué ces dernières années, s’adaptant à nos nouveaux modes de vie numériques, à nos préférences et aux nouveaux canaux de communication. Elles se sont également considérablement diversifiées, et vont désormais au-delà des tactiques de tromperie traditionnelles utilisées jusque-là.
Dans le cas d’une escroquerie sentimentale, par exemple, la victime est convaincue de transférer des fonds à une personne avec laquelle elle pense avoir une relation amoureuse. Les escrocs créent des profils frauduleux pour se concentrer sur des victimes potentielles, et cherchent à rentrer en contact puis à entretenir une connexion sur le long court. Après avoir gagné la confiance de sa cible, l’escroc simule une situation difficile et demande une aide financière. Quel que soit le contexte, ces manœuvres frauduleuses peuvent avoir de lourdes conséquences sur les victimes, tant sur le plan financier qu’émotionnel.
D’après une étude menée par Gen Digital et Harris Poll entre 2022 et 2023, 25% des Français interrogés auraient déjà été victimes d’escroquerie amoureuse. A l’échelle mondiale, BioCatch estime que les cas d’escroquerie financière ont augmenté de 19 % en 2023 avec des pics pharamineux observés en Amérique du Nord (+183 %) et région Asie-Pacifique (+104 %). Enfin, le Global 2023 GASA State of Scams Report révèle que les appels téléphoniques (61 %) et les SMS (58 %) sont les canaux de communication les plus utilisés. Les escrocs utilisent d’ailleurs principalement les plateformes Facebook et WhatsApp.
Escroqueries à la romance : Comment riposter ?
Suite à la multiplication des escroqueries – y compris des arnaques amoureuses, les consommateurs et entités gouvernementales demandent que davantage de mesures soient mises en place par les institutions financières (IF) pour leur protection et la compensation financière automatique en cas d’arnaque. Mais cette situation n’a pas été sans interpeller les IF, qui s’inquiètent de la charge financière potentielle que pourrait représenter un tel dispositif.
Le problème est que les escroqueries à la romance sont généralement difficiles à détecter et à prévenir. En effet, les victimes sont souvent sous l’emprise du personnage inventé par les arnaqueurs, conservent leurs habitudes transactionnelles et n’effectuent pas de déplacements suspects. Tous ces éléments rendent alors la situation plausible aux yeux des systèmes de contrôles bancaires traditionnels qui se basent généralement sur ces données.
Au-delà des informations numériques, les données démographiques peuvent également s’avérer utiles pour les institutions financières. En effet, la récente étude Shattering Gender Stereotypes in Scam Awareness and Education, de Javelin Strategy & Research, groupe leader dans la consultation d’expertise spécialisé dans les paiements, les services bancaires numériques, la fraude et la sécurité, révèle que les hommes sont presque trois fois plus susceptibles d’être victimes d’escroqueries sentimentales que les femmes (73 % contre 27 %).
« La première étape cruciale dans la sensibilisation aux escroqueries est de montrer clairement que les victimes ne sont pas à blâmer afin d’encourager leur dénonciation », a déclaré Tracy Kitten, Director of Fraud and Security at Javelin Strategy & Research. « Lorsqu’il s’agit d’escroqueries amoureuses, ou de toute autre escroquerie d’ailleurs, les banques doivent jouer un rôle essentiel dans l’éducation et la protection des consommateurs. Pour ce faire, elles doivent d’abord comprendre les habitudes des différents groupes démographiques, la manière dont les escrocs les ciblent, puis aider leurs clients à reconnaître les activités à risque qui les rendent vulnérables. »
BioCatch a constaté qu’une approche plus globale était nécessaire pour lutter contre ce type d’escroqueries. Au lieu de se concentrer uniquement sur le comportement de la victime, les institutions financières doivent également examiner de près les comportements suspects connus des fraudeurs. Cela passe notamment par la surveillance d’ouverture soudaine de comptes et des comportements typiques associés à des comptes mules. En outre, des paiements entrants importants, des connexions fréquentes, l’utilisation de proxy VPN, les disparités entre les adresses SIM et IP, et la présence d’applications à risque, sont autant de signaux d’alarme potentiels.
« Les escroqueries à la romance sont particulièrement cruelles et souvent dévastatrices pour les victimes, qui se retrouvent le cœur brisé et des comptes bancaires vides. La mission de BioCatch est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les institutions financières à protéger leurs clients contre les escroqueries, et notre vaste expérience nous montre que les méthodes de détection existantes ne sont pas suffisantes pour détecter les escroqueries à la romance », a déclaré Thomas Peacock, Director of Global Fraud Intelligence. « Il est donc temps d’envisager une approche différente. Nous pensons qu’en utilisant notre connaissance du comportement des fraudeurs, nous pouvons identifier les personnes mal intentionnées beaucoup plus facilement que les victimes potentielles, et en fournissant ces informations aux banques, celles-ci peuvent être en capacité de prendre des mesures pour empêcher les victimes de perdre leur argent durement gagné. »