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Virus biologiques/virus informatique : Deux mondes semblables ou si différents ?

février 2020 par Marc Jacob

Mélanie Benard-Crozat, rédactrice en chef de D&D Magazine a animé le premier débat organisé par le Cercle de la Sécurité de l’année 2020 avec Arnaud Fontant directeur de l’Unité d’épidémiologie des maladies émergentes a l’Institut Pasteur et Jean- Yves Marion directeur du Loria pour un débat d’actualité : "Virus biologiques/virus informatique : Deux mondes semblables ou si différents ?"

En préambule, Arnaud Fontanet a pris l’exemple du Coronavirus pour expliquer que tout commence par un réservoir pour le cas il s’agit d’une chauve-souris. Cette dernière au contact d’un autre animal consommé par les humains va transmettre le virus à l’homme. Puis le virus s’installe, dans le cas du Coronavirus dans l’appareil respiratoire de l’homme, et va se dupliquer très rapidement en faisant des erreurs et de façon aléatoire. Le virus va ainsi muter à plusieurs reprises. Cette mutation s’arrête lorsqu’il trouve sa forme la plus adaptée pour s’installer chez l’homme. Puis il va se transmettre à une autre personne.

Dans le cas de l’informatique, Jean-Yves. Marion reprend en expliquant que les virus informatique ne sont pas intelligents mais par contre c’est l’homme qui est derrière. Il va construire son programme pour cibler un système informatique ou tout autre objet connecté. Aujourd’hui, la surface d’attaque augmente du fait de la multiplication des objets connectés.
En fait le parallèle vient de points de similitude comme en premier lieu l’intrusion, puis la propagation et la sortie de quelques chose vers l’extérieur. Jean-Yves. Marion rappelle que le mot virus est sortie en premier lieu d’une nouvelle puis d’une thèse de M Cohen encadré par Leonard Max Adleman (un des fondateurs de RSA) qui avait reçu le prix Turing. Stanislaw Ulam et John Von Neumann avaient réalisé des automates cellulaires dans les années 50. En fait le virus informatique est né dès cette période.

Virus dormant : une ressemblance étonnante

Arnaud Fontanet explique les mécanismes des virus dormant qui restent une souche permanente. De même en informatique reprend Jean-Yves Marion des virus dormants peuvent s’installer sur des ordinateurs et se réactiver pour agir de façon malveillante.

Arnaud Fontanet considère la propagation des virus vient toujours du contact entre les hommes et les animaux qu’ils soient domestiques ou sauvages. Il a cité le cas du virus Ébola dont le réservoir était une chauve-souris et le transmetteur un singe qui l’a propagé aux chasseurs puis aux autres Hommes. Pour lui, heureusement le plus souvent. Les infections de ce types sont très rares aux vue du nombre de virus existant. Ce phénomène s’explique de deux façon soit par l’efficience du système immunitaire humain, soit par des incompatibilités entre le système humain et le virus.

Jean-Yves Marion rebondi en expliquant qu’en informatique l’intrusion provient souvent d’une erreur humaine. Puis lorsque le virus atteint le système informatique il cherche une vulnérabilité en utilisant différentes méthodes. Une fois que le code malveillant est entré, le système informatique va essayer de le détecter avec son antimalwares, va le mettre en quarantaine. Pour lui notre corps est bien plus intelligent que nos systèmes informatique. EN effet, la défense des système informatique est très rustique par rapport aux attaquants. La différence entre le monde des virus humain et celui du monde informatique réside dans le fait que les programmes informatique ne mutent pas tout seul.

Des attaques virales difficiles à détecter

Arnaud Fontanet explique que les virus agissent pour faire exploser les cellules et utilisent tous les moyens pour arriver à leur but en mutant sans cesse. L’organe attaqué va se défendre. Par contre lorsque le virus est trop virulent en tuant son hôte, il ne pourra se reproduire. Ainsi, les virus qui évoluent le mieux sont ceux qui ne tuent pas rapidement leur hôte.
Le Coronavirus était connu il avait été repéré depuis 2018 dans une chauve-souris en Chine. Par contre, personne n’avait pu anticiper sa propagation à l’homme. Des catalogues de virus existent mais on ne peut pas savoir lequel va se diffuser à l’homme et par quels moyens. Des systèmes de surveillance existent et sont efficaces.
Pour sa part, Jean-Yves Marion regrette qu’il n’y ait pas assez de partage des souches de virus entre tous les chercheurs du monde. Pour lui, il y a une « honte collective » car il y a des vulnérabilités dans tous les logiciels et autres outils techniques comme les smartphones... Quant à la défense, elle est très difficile à organiser car il faut être dans l’esprit des attaquants. Pour lui, des pirates pourraient chiffrer tout internet...

Arnaud Fontanet reprend en expliquant que la détection des virus est aussi compliqué car les pays rechignent souvent à déclarer des épidémies. Il y a des bases de données via internet et les réseaux sociaux qui surveillent le web par mot clés comme toux, fièvre... dans le cas du Coronavirus la prouesse des chercheurs chinois était de l’avoir identifié à partir de mots clés comme toux, marché animal vivant... dans le cas du Coronavirus les chinois ont repéré très rapidement le séquençage de ce virus. Par contre, il ont mis trop de temps à reconnaître que c’était une épidémie.

Jean-Yves Marion explique que la Chine est très en avance en matière d’intelligence artificielle. Il à saluer les efforts des forces de police, de l’ANSSI, des CERTs... malgré cela le domaine de la cybersécurité est pas mature. Par contre, comme il n’y a pas encore de vie en jeu, il y a moins d’urgence. Pour lui, il y a un travail de formation pour que les décideurs comprennent l’importance de la cybersécurité. Des modèles de prévention, de transmission, de partage doivent être mis en place comme dans la médecine.

Mélanie Benard-Crozat : Intégrez vous les actions malveillantes dans le domaine de la recherche épidémiologique ?

Effectivement reprend Arnaud Fontanet cela existe pour tout ce qui concerne les données personnels des patients ou des brevets. Jean-Yves Marion pour sa part suggère que la communauté cyber devraient partager l’ensemble des informations pour réaliser de meilleur système de défense.

Au final, ce débat a permis de démontrer qu’une fois de plus les organismes vivants sont plus intelligents que les machine ce qui est rassurant... Par contre, pour survivre il faut que la coopération devient un "life motive" !


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