Thomas Fillaud, ANSSI : l’ANSSI soutient les industriels français de confiance sur Infosecurity Europe
juin 2015 par Emmanuelle Lamandé
L’ANSSI était présente pour la première fois sur le pavillon France du salon Infosecurity Europe, en partenariat avec Business France. L’objectif de cette démarche est de soutenir l’industrie de la cybersécurité de confiance française à l’export, explique Thomas Fillaud, Chef de Bureau Politique Industrielle et Assistance de l’ANSSI. Cette mission s’inscrit d’ailleurs directement dans la lignée du plan 33 dédié à la cybersécurité.
Global Security Mag : Pourquoi l’ANSSI est-elle présente à l’occasion d’Infosecurity Europe ?
Thomas Fillaud : Notre objectif est de soutenir l’industrie de la cybersécurité de confiance française à l’export. L’ANSSI vient d’ailleurs de recruter un Chargé de mission Soutien export Politique Industrielle et Assistance. Cette mission de soutien à l’export s’inscrit directement dans la lignée du plan 33 dédié à la cybersécurité. L’un des axes forts de la feuille de route repose sur la structuration de l’organisation de la cybersécurité en France et l’amélioration du soutien apporté aux industriels. Business France fait partie des acteurs qui ont un certain niveau d’action en ce domaine, d’où notre présence à leurs côtés sur ce salon. Nous soutenons ainsi les acteurs français présents labellisés par l’ANSSI.
Nous travaillons par ailleurs avec Business France à l’élaboration d’une convention. En effet, nous avons compris l’un comme l’autre l’intérêt de travailler ensemble. La question est aujourd’hui de savoir comment. Cette première participation est un bon test car elle va nous permettre de déterminer les axes futurs de notre collaboration.
Nous identifions actuellement les actions à soutenir et le type de soutien que nous pouvons apporter aux entreprises. L’ANSSI a ainsi été présente à Singapour, à l’occasion de l’événement Interpol World, mais aussi au Gabon. Infosecurity Europe dispose d’un rayonnement européen, c’est pourquoi l’ANSSI y accompagne les entreprises françaises de confiance compétentes, toutefois elle n’est pas là dans un but propre de communication et d’action directe auprès du marché britannique.
GS Mag : Quels sont, selon vous, les points forts de ces entreprises françaises qui pourraient intéresser les acteurs européens, voire internationaux ?
Thomas Fillaud : Ces entreprises proposent des produits et des services de qualité et d’un haut niveau de confiance, comme en témoignent leurs différentes labellisations par l’ANSSI. Ces labellisations sont effectuées sur la base d’un référentiel public. Cela devrait intéresser un certain nombre de clients privés et publics dans le monde.
Cependant, le fait d’être français n’est pas un gage de qualité en soi, c’est le niveau de confiance qui compte et qui fait la différence. L’ANSSI recommande avant toute chose d’utiliser des produits de confiance qu’ils soient français ou non. Tout dépend du contexte, de la criticité de l’entreprise et des réglementations auxquelles elles sont soumises.
GS Mag : Quel état des lieux faites-vous du marché de la sécurité français et européen ?
Thomas Fillaud : La France ne dispose pas aujourd’hui de leader au niveau international, à l’exception de la carte à puce. Cette tendance est également valable pour l’Europe. Pourtant, en matière de logiciels de sécurité et de services, nous avons sur le territoire des sociétés très compétentes qui pourraient se développer. L’offre française couvre d’ailleurs quasiment tous les segments du marché de la sécurité. Elle dispose de services à forte valeur ajoutée, par exemple en matière de détection d’incident ou d’analyse de la menace… Toutefois, pour devenir leader au niveau mondial, ces entreprises doivent grossir. Pour ce faire, la solution ne se trouve pas forcément dans la fusion, mais dans la croissance. C’est pourquoi nous travaillons aussi avec des investisseurs ou des accélérateurs par exemple…, qui pourraient potentiellement s’intéresser à la cybersécurité.
GS Mag : Quid du niveau de maturité des entreprises ?
Thomas Fillaud : A l’heure actuelle, les entreprises françaises ne sont pas très sensibilisées quant au niveau de confiance des technologies qu’elles achètent. Beaucoup reste donc à faire en la matière. Celles qui sont soumises à la LPM sont plus avancées sur ce sujet, puisque nous dialoguons avec elles sur leur niveau de sécurité, la connaissance qu’elles ont de leurs systèmes…
GS Mag : Enfin, quel message clé souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs ?
Thomas Fillaud : L’état agit pour soutenir les entreprises dans le domaine de la cybersécurité.
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