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Stockage/sauvegarde/archivage et conformité : peut-on stocker sur le cloud techniquement et impunément ?

mai 2023 par Marc Jacob

Dans le domaine délicat du stockage des informations, quelques questions méritent d’être soulevées et débattues : Quels bénéfices et limites technologiques ? Comment assurer le respect des règles de conformité sectorielles, locales, nationales ou internationales ? Certaines entreprises annoncent déjà le 100% cloud. Est-ce bien raisonnable ? Pour cette nouvelle table ronde José Diz du Club de la Presse BtoB avait réuni Gabriel Ferreira, directeur technique chez PureStorage France, Philippe Charpentier, directeur technique chez NetApp France, Yoann Castillo, responsable Ingénierie Systèmes France et Afrique francophone chez Veeam, Jean-Baptiste Grandvallet, directeur technique chez Cohesity France, Vincent Barbelin, directeur technique chez Dell technologies France et Stéphane Berthaud, directeur Systems Engineering France & North West Africa chez Nutanix.

Gabriel Ferreira, Vincent Barbelin, Yoann Castillo, José Diz, Philippe Charpentier, Jean-Baptiste Grandvallet et Stéphane Berthaud.

Le stockage primaire c’est à dire la donnée au moment où elle naît. On la stocke sur le Cloud public souvent sans que le client ne le sache. Est-ce que ce stockage est utilisé, demande José Diz pour débuter cette conférence.

Selon Stéphane Berthaud directeur Systems Engineering France & North West Africa chez Nutanix, c’est un stockage qui est utilisé régulièrement lorsque l’on fait tourner des applications dans le Cloud afin que le stockage soit au plus près afin d’éviter des facturations par les hyperscalers trop élevées. Philippe Charpentier, directeur technique chez NetApp France, rajoute que les développeurs l’utilisent pour le développement de leurs applications dans le Cloud qui vont nécessiter des protocoles lde stockage plus standard. De ce fait, Les hyperscalers vont avoir leur offre native ainsi ils font faire appel à des spécialistes du stockage pour les aider.

Qu’est-ce qui bloque la démocratisation du stockage public ?

Vincent Barbelin, directeur technique chez Dell technologies France explique que par exemple dans le domaine de la santé les volumes de données sont telles que le Cloud public est essentiel pour les absorber. ans l’automobile, on a ce même genre de mécanisme complète Philippe Charpentier.

Yoann Castillo, responsable Ingénierie Systèmes France et Afrique francophone chez Veeam cite le cas d’une très grandes banque françaises est passé chez Salesforce et a perdu des données. En demandant à Salesforce de les récupérer cette banque s’est aperçue que Salesforce ne pouvait le faire. De ce fait, cette banque a mis en place une stratégie de stockage des données confiées à Salesforce.
Vincent Barbelin rappelle que dans le Dell technologie index on a mis en évidence cette problématique du stockage dans le Cloud et explicité la stratégie à mettre en place. Pour Yoann Castillo lorsque une entreprise utilise le stockage 3 6 5 sur Azur il reste sur Azur cela implique donc un risque.

Le Cloud est bien pour la deuxième sauvegarde ? Est-ce que l’on est toujours là ?

Jean-Baptiste Grandvallet directeur technique chez Cohesity France explique que tout dépend des clients certains font cela d’autre stocke tout directement dans le Cloud.
Gabriel Ferreira directeur technique chez PureStorage France considère que le protocole de stockage S3 (Amazon Simple Storage Service) est très performant pour sa simplicité, sa performance... il y a de plus en plus de grands clients qui utilisent cette technologie souvent en hybride. Son utilisation est souvent une histoire de coût ou de souveraineté. Par contre avec les réductions de coûts, les entreprises y viennent de plus en plus.
Pour Yoann Castillo, dans le domaine du stockage on est de plus en plus dans un monde hybride. Elles consomment du Cloud comme de la donnée.

Quid de l’empreinte carbone ?

Philippe Charpentier explique que le Cloud, « c’est du data center » et donc il est consommateur d’énergie. Par contre les hyperscalers réduisent sans cesse leur PUE avec des niveaux qui tendent de plus en plus vers 1 alors que dans les data center des entreprises ont est plutôt autour de 2. Ainsi, on trouve de plus en plus de Backup en stockage S3. Au final, l’empreinte carbone est un bon argument pour passer chez un hyperscaler. Pour Vincent Barbelin, il y a des vrais cas d’usage chez des clients qui mettent en place des processus de bilan carbone positif par exemple en proposant des mécanismes de livraison plus lentes assortis d’une remise.
Philippe Charpentier rappelle que chez certains clients qui ont deux data centers dont un passif servant juste de backup, de plus en plus d’entre eux l’éteigne et passe dans le Cloud public.

Où en est-on concernant l’archivage ?

Philippe Charpentier explique que 68% des données créées ne sont jamais réutilisées ce qui implique un coût technique et environnemental. Ainsi, cela fait sens de les confier à un tiers. Ainsi le stockage S3 est intéressant dans cette logique.
Pour Gabriel Ferreira, le flash a encore une image d’être cher et performant par contre ce n’est plus vrai aujourd’hui. En effet, le flash est moins cher que le disque mécanique et va sans doute moins vite que certaines nouvelles technologies. Le média flash dure plus de 10 ans alors qu’un disque mécanique n’est fiable que 5 ans en moyenne et permet de stocker 10 fois plus de données, sans compter une consommation énergétique plus faible. Ainsi, l’archivage flash devient plus intéressant aussi pour l’archivage.

Certains hyper scaler utiliseraient de la bande ? ragot ou vérité ?

Tous les intervenants sont d’accord pour dire que cette rumeur est vraie. Pour Gabriel Ferreira la bande est économique et écologique par contre le problème est le temps de récupération de la donnée. Pour Yoann Castillo, la bande est l’outil ultime en matière d’archivage.

Qu’est-ce que l’archivage légal ? Qui est certifié ?

Vincent Barbelin explique qu’il a des demandes de clients qui souhaitent avoir une garantie que les données sont bien immuables. Ils souhaitent en premier lieu de la fiabilité de la donnée. Dans certains secteurs comme la santé, l’automobile... cette une demande est importante. Philippe Charpentier rajoute que suite aux attaques en ransomwares c’est aussi une demande. En outre, il rappelle que les archivages légaux doivent être mis dans un coffre-fort numérique et donc nécessairement on permise. On a aussi la certification SecNumCloud qui est plutôt réservée aux entreprises françaises et européennes. Pour Yoann Castillo tout dépend du choix du client. Jean-Baptiste Grandvallet rappelle que les éléments de langage ont changé on est passé du Cloud souverain au Cloud de confiance.

Par ailleurs, le chiffrement implique une gestion des clés, il faut donc avoir un tiers de confiance pour le réaliser. Stéphane Berthaud considère que la base de la confidentialité c’est le chiffrement, la seule question est la gestion des clés de chiffrement par l’hyperscaler. Aujourd’hui, ces hyperscalers utilisent aussi des tiers de confiance qui vont gérer les clés. Jean-Baptiste Grandvallet ajoute que pour cette gestion il faut aussi savoir qui a accès à la donnée chiffrée. Gabriel Ferreira explique que cela soit du S3, du fichier.. on doit tout chiffrer et on change les clés tous les jours de façon automatique. Si le client est attaqué et qu’il a besoin d’accéder à ses données il faut qu’il appelle notre hotline et suive un protocole précis pour retrouver ces données. Pour Stéphane Berthaud, la segmentation des données, le chiffrement... sont des mécanismes bien rodés. Pour éviter le chantage à la publication des données le chiffrement est la bonne solution. Selon Philippe Charpentier le protocole S3 propose des mécanismes d’imputabilité. Par contre, le foisonnement des technologies doivent être mise en musique afin d’éviter la complexité rappelle Jean-Baptiste Grandvallet.

La souveraineté du stockage ou sa localisation ?

Vincent Barbelin c’est un sujet très difficile à mettre en place car déjà les DNS sont à 80% américains. Lorsque l’on regarde les demandes de désarmement les états vont très loin. Stéphane Berthaud rebondit « effectivement c’est un sujet très complexe. Lorsque l’on est dans une multinationale ce qui est complexe c’est d’obtenir la cartographie des données du fait qu’elles sont sans cesse déplacées. » Philippe Charpentier rajoute que normalement au départ on sait où sont les données par contre dès qu’on les déplace on a du mal à les retracer et donc savoir où elle se trouve. C’est sans doute pour cela que l’on parle de plus en plus de Cloud de confiance et non plus de Cloud souverain.

Pour le stockage sur le Cloud public est-ce qu’il faut des équipes dédiées ?

Philippe Charpentier souligne la carence de talents dans ce domaine. Stéphane Berthaud explique que déjà d’un constructeur à l’autre il faut réapprendre les mécanismes. Donc non il ne faut pas de compétence spécifique par rapport à la formation initiales des équipes. Toutefois, Yoann Castillo ajoute que dans les grands comptes on a des spécialistes qui sont de très bons experts. De plus, les clients s’entourent de partenaires spécialisés. Selon Philippe Charpentier chez les hyperscalers on a des experts des métiers qui sont là avec les équipes IT. Il faut donc que les éditeurs s’adaptent à ce nouveau contexte. Pour Stéphane Berthaud les développeurs pourraient se débrouiller tout seul par contre, les équipes IT et les administrateurs du stockage sont là pour créer des politiques de stockage à destination de ces derniers. Gabriel Ferreira estime que les jeunes qui arrivent en entreprise sont nés avec le Cloud donc cela va se faire naturellement. C’est aux fournisseurs de s’adapter au fait que c’est les développeurs qui sont leur interlocuteur afin de leur faciliter la compréhension du backup. Il faut donc automatiser au maximum les processus. Vincent Barbelin considère que les mécanismes d’IA sont aussi une aide pour les développeurs pour trouver entre autres les failles, les erreurs, faire des recommandations... Stéphane Berthaud explique que l’automatisation dans ces logiciels vont lancer des alertes si les règles édictées par l’ANSSI par exemple ne sont pas respectées.

Au final on peut penser que le stockage dans le cloud public est promis à une belle croissance…


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