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Souveraineté Numérique : quel rôle pour le capital risque ?

juin 2009 par Marc Jacob

Une des conférences du Colloque sur la souveraineté numérique organisé sous le haut patronage de M. Bernard Accoyer et par le Député Bernard Carayon a tenté de mettre en exergue l’importance jouée par le capital risque technologique dans la politique publique de souveraineté numérique.

Michèle Alliot-Marie et Bernard Carayon

En ouverture de cette session Madame Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités Locales a rappelé les initiatives qu’elle a mis en œuvre pour rétablir la confiance dans l’internet. Son discours était très proche de celui qu’elle avait tenu récemment au FIC et dont Global Security Mag s’était fait l’écho : http://www.globalsecuritymag.fr/Michele-Alliot-Marie-la-lutte,20090325,8157

Seule grande nouveauté a été l’annonce officielle d’un Livre Blanc dont les travaux débuteront en septembre 2009 et qui devrait être publié dès le mois de mars 2010. Ce document sera édité en collaboration avec les services du Secrétariat d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique dirigée par Madame Nathalie Kosciusko-Morizet. Les acteurs de la filière de la sécurité seront aussi invités à apporter leurs contributions.

Michèle Alliot-Marie estime qu’il faut créer un état d’esprit, une culture pour pouvoir faire d’Internet un espace de confiance. « Je refuse de laisser nos citoyens et nos entreprises seuls face aux menaces de l’Internet. Internet doit être un espace d’échange, de dialogue à l’échelle du monde. » a-t-elle conclu son intervention.

Jean-Sébastien Lanz

Financement de start-up de TIC un exercice périlleux

Paul Fabra, éditorialiste et animateur du débat, a laissé la parole à Jean-Sébastien Lanz, Maître de conférence à l’Université de droit et d’économie d’Aix-en-Provence. Pour cet ancien capital-risqueur, le financement d’entreprises dans le domaine des TIC est une activité à haut risque : en cas d’échec, le financier ne peut pas récupérer sa mise. En effet, produire un logiciel est une activité totalement immatérielle dans laquelle aucun actif ne peut être revendu. C’est, en grande partie, ce qui expliquerait la frilosité de investisseurs. Ainsi, en France, le financement par le capital risque de sociétés dans le domaine des TIC n’est que de 474 millions d’euros, contre 700 millions en Israël et 85,7 milliards aux Etats-Unis. Aujourd’hui, face aux investissements nécessaires, la stratégie des Fonds Corporate est de créer des partenariats entre concurrents pour financer les start-up.

Philippe Laurier

Vers la création d’un « TSA » pour les TIC ?

Pour Philippe Laurier, directeur de l’incubateur d’entreprise de ParisTech (Télécom Paris), le problème viendrait aussi des investisseurs dont l’objectif est d’organiser une stratégie de développement « vertueuse » des start-up qui passe par le pré-amorçage pour finir par l’introduction en bourse. Dans les schémas des investisseurs ce cheminement s’apparenterait à celui d’une fusée. Selon Philippe Laurier, se serait plutôt un aspirateur qui s’auto-alimenterait en oubliant l’inventeur pourtant à la source de toute innovation. Malheureusement, cette situation a conduit les entreprises à vouloir absolument rentrer dans les schémas des financiers afin de lever le plus vite possible des fonds… Selon Philippe Laurier, il est nécessaire aujourd’hui de mettre des cellules de veille pour détecter les entreprises innovantes en difficulté afin de les aider soit par des commandes de l’Etat, le montage de partenariats avec des grandes sociétés ou de toute autre initiative... Prenant en exemple le TSA dans le domaine du cinéma, il a lancé un appel pour la création d’un système équivalent pour les TIC.

Pascal Lagarde

Capital-risque une activité cyclique portée par les vagues technologiques

Pascal Lagarde, DG de CDC Entreprises filiale de l’investissement de la CDC a défendu les capitaux-risqueurs en montrant les actions positives des Fonds d’Investissement sur les start-up innovantes. Il a rappelé que les investisseurs ne financent pas les inventeurs mais les entrepreneurs qui présentent un business plan. Ces investisseurs s’intéressent au TIC car ils souhaitent investir dans des secteurs en forte croissance. Toutefois, cette activité est cyclique et est portée par les vagues technologiques.

Didier Lamouche

Les commandes de l’Etat doivent être un tremplin vers des applications plus grand public

Enfin Didier Lamouche, PDG du Groupe Bull a décrit les actions de son groupe qui pour lui est une start-up de plus de 90 ans. En effet, son entreprise a sans cesse du s’adapter aux nouvelles technologies pour pouvoir survivre. Aujourd’hui, un tiers de son CA provient d’activités qui ont moins de 5 ans. Il a annoncé que son groupe est bénéficiaire grâce à la diversification de ses activité dans trois domaines : la vente de hardware, le logiciel et les services. La recette de cette réussite repose sur 4 points :

 la volonté politique portée par un acteur de l’Etat dans le cas de Bull cela été le département militaire du CEA,
 la volonté développée par un industriel la R&D. Ainsi, Bull a investi 450 millions en 3 ans,
 la volonté de ne pas se limiter à la simple commande de l’Etat, mais de chercher des applications civiles ,
 l’exécution et le suivi régulier des étapes de cette industrialisation.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique a clôturé cette session en rappelant que l’économie numérique s’est invitée dans la vie quotidienne des citoyens et des entreprises : « Il est donc nécessaire de mettre en œuvre un contrôle démocratique. L’Internet apparaît comme décentralisé alors que c’est un système hiérarchisé et centralisé comme par exemple les DNS ». Elle a mis en garde pour que les RFID qui devraient prochainement "qualifier les objets" ne soit pas dépendantes de l’ONS qui repose actuellement sur une racine unique. Elle a souhaité que la France et l’Europe proposent une alternative par la création de son propre système.

Entre Etat providence et libre initiative, il semble que les start-up doivent encore louvoyer pour trouver les financement qui leurs sont nécessaires à leur épanouissement. Au final, le débat n’a pas permis d’apporter une réponse unique aux dirigeants de start-up…


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