Global Security Mag : Les liaisons Télécoms sont l’épine dorsale du SI des entreprises, comment se prémunir de défaillance de celles-ci ?

Cyril Wellenstein : La solution classique consiste à prendre des liaisons plus « haut de gamme » : Fibre Optique, incluant des garanties de service (ex. Garantie Temps de Rétablissement) avec d’éventuellement option d’intervention 24h/24 7j/7. A l’usage, ces garanties jouent plus comme des « assurances » et les primes versées en cas de sinistres sont dérisoires par rapports aux désordres causés par la perte de la liaison Télécom. La solution optimale consiste à disposer d’un secours automatique sur une seconde liaison. La diversité des offres de Télécommunications rend possible une bonne indépendance des liaisons.

GSM : Quelles sont les précautions à prendre pour avoir une liaison de secours réellement différente de la liaison principale ?

Cyril Wellenstein : Le point de faiblesse principal est la « boucle locale » ou dernier kilomètre reliant le site Client au réseau de l’opérateur. Lorsque c’est possible, l’idéal est de disposer de deux conduits physiques d’accès différents. Cela peut être deux fourreaux d’accès différents (« accès fiabilisés ») ou une liaison de secours radio pour une liaison nominale via un câble. Ces solutions restent réservées aux sites réellement critiques car elles nécessitent des travaux de génie civil souvent onéreux.

GSM : Que peut-on faire d’autre dans des budgets raisonnables ?

Cyril Wellenstein : Même si la destruction de l’arrivée télécom d’un site (par exemple par une pelleteuse qui arrache l’ensemble des câbles) est spectaculaire, en pratique, plus de 95% des pannes sont liées à un équipement électronique ou une paire de cuivre défaillante sur la chaine de transmission. La bonne manière pour se protéger est alors de se faire raccorder par deux opérateurs différents. La seule précaution à prendre est de s’assurer que le second opérateur dispose bien d’une infrastructure propre au central de raccordement (NRA), ce qu’on appelle aussi le « dégroupage ». A défaut, le choix de deux technologies d’accès, par exemple une liaison de technologie SDSL secourue par une liaison EFM (« Ethernet on the First Mile ») est une bonne solution également, car les équipements électroniques et paires de cuivres sont différents.

GSM : Quelles sont les bonnes pratiques sur l’utilisation des deux liaisons nominal – secours ?

Cyril Wellenstein : Si la liaison nominale est beaucoup plus performante que la liaison de secours (ex Fibre 100Mbit/s secourue par une liaison EFM 16Mbit/s), la liaison de secours est laissée en secours inactif.
Un autre cas classique est une liaison principale symétrique aux performances garanties (type Fibre, SDSL ou EFM) avec un secours en ADSL, dont le débit est puissant en réception mais les performances variables en termes de latence, gigue et pertes de paquets. Dans ce cas, le partage protocolaire est la solution préférée, les flux type ERP, téléphonie IP et Visio passant sur le lien symétrique garanti, le lien ADSL servant pour la messagerie et le Proxy filtrant la sortie Internet

GSM : Y a-t-il des nouveautés à attendre pour 2014 ?

Cyril Wellenstein : Le déploiement massif des technologies 4G par les opérateurs mobiles va permettre pour les sites de petites et moyennes taille de bénéficier d’une sécurité physique d’accès que les coûts de travaux de génie civil liés à la « fiabilisation des accès » rendaient hors de leur portée. Dans le passé, les technologies 3G/3G+ n’étaient pas suffisamment performantes pour constituer un réel secours mais nos premiers tests sont concluant en 4G et opérateurs mobiles nous font de grandes promesses quant à la couverture future…

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