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Reconnaissance faciale : 3 questions à… Ludovic Broyer, fondateur d’iProtego

mars 2020 par iProtego

Le 19 février 2020, la Commission européenne dévoilait sa stratégie en matière de données et d’Intelligence Artificielle. Cette prise de position intervient alors que la technologie de la reconnaissance faciale via l’application Alicem (Authentification en ligne certifiée sur mobile) est utilisée par les pouvoirs publics français à titre expérimental. Entre simplification du quotidien et espionnage, le sujet suscite de vives polémiques. Ludovic Broyer, fondateur d’iProtego, agence d’e-réputation digitale et de protection des avis en ligne, répond à 3 questions sur ce dispositif amené à se développer.

Qu’est-ce que la reconnaissance faciale et comment fonctionne cette technologie ?

La reconnaissance faciale est une technologie qui utilise l’Intelligence Artificielle pour à la fois authentifier, c’est à dire vérifier qu’une personne est bien celle qu’elle prétend être, et identifier, c’est à dire retrouver une personne au sein d’un groupe d’individus. L’identification d’une personne sur une photo ou sur une vidéo se fait en comparant les traits de son visage à des images stockées dans une base de données, ce qui signifie que l’Etat possède déjà une quantité invraisemblable d’informations sur ses citoyens. L’application Alicem, en phase de test par les pouvoirs publics, s’appuie justement sur cette technologie de reconnaissance faciale en authentifiant une carte d’identité ou un passeport pour attester de l’identité d’une personne.

A quelles fins la reconnaissance faciale est-elle utilisée ?

A priori, la reconnaissance faciale doit servir à simplifier notre quotidien, sécuriser notre identité numérique et nous offrir un niveau de sécurité plus élevé. Ainsi, cette technologie peut être utilisée par la police lors de contrôles d’identité aux frontières, dans les gares, dans les aéroports ou encore pour identifier un criminel. Pour l’utilisateur final, la reconnaissance faciale permet de sécuriser son téléphone, d’accéder plus rapidement à ses applications, de certifier des documents, de signer numériquement… Et bientôt, elle sera utilisée dans nos paiements !

Le gouvernement, quant à lui, utilise la reconnaissance faciale pour surveiller et contrôler la population. L’Union Européenne étudie en ce moment même le projet d’interconnecter ses bases de données de reconnaissance faciale, ce qui signifie que ses 27 pays membres pourront croiser les fichiers de leurs citoyens. La surveillance ne se renforce pas uniquement en France mais désormais à l’échelle européenne !

Quels sont ses dangers et les risques, à terme, d’un tel dispositif ?

Il existe plusieurs risques. Tout d’abord, des craintes sont formulées sur le risque de hackage. La reconnaissance faciale, comme toute technologie, peut être détournée. Un hacker peut tout à fait accéder aux données collectées par cette technologie et les exploiter de façon malveillante, en usurpant l’identité de quelqu’un par exemple.

Ensuite, puisque l’Etat gère notre identité numérique, il lui est désormais possible d’identifier chacun de ses citoyens partout et en temps réel. Cette surveillance généralisée facilite davantage le rapprochement des données entre elles et permet à l’Etat de parvenir à des niveaux de ciblage très fins. Ce que craint l’opinion publique c’est de tendre vers une société orwellienne qui nous espionne en permanence et où les moindres faits et gestes sont suivis et répertoriés, menaçant nos libertés individuelles et notre vie privée.


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