Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

Radar des startups cybersécurité française 2022 Comment accélérer la croissance de l’écosystème ?

juin 2022 par Bpifrance, France Digitale, le Campus Cyber, le Secrétariat Général pour l’Investissement et Wavestone

160 startups, 23 scale-ups, 1 licorne cyber et 630M€ de fonds levés : tels sont les chiffres de l’édition 2022 du radar Wavestone des startups cybersécurité françaises. Les résultats complets de l’étude seront dévoilés le 15 juin 2022 à 11h à Vivatech, lors d’une table ronde rassemblant les représentants des organisations signataires de ce communiqué.

Dans le contexte actuel, la cybersécurité est plus que jamais une problématique stratégique majeure. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a renforcé le besoin de création de champions cybersécurité pour garantir la souveraineté et l’indépendance stratégique de l’Europe. L’écosystème d’innovation joue un rôle évident dans l’atteinte de cet objectif et montre des premiers résultats positifs. Mais comment accélérer ? Wavestone a identifié avec ses partenaires sur cette étude deux leviers majeurs, chacun détaillé et expliqué lors de la table ronde.

L’écosystème de startups est stable, se renouvelle…

160 startups spécialisées en cybersécurité ont été décomptées en 2022 (150 en 2021). Si l’écosystème se renouvelle de manière assez dynamique (21 startups créées depuis janvier 2021), beaucoup de startups n’arrivent pas à passer à l’échelle (13 sorties relevées en 2022 pour cette raison).

…et accélère sur la production de scale-ups

L’écosystème muri progressivement. Il donne naissance à de plus en plus de scale-ups (11 en 2021 vs. 23 en 2022), et de manière remarquée à la première Licorne cybersécurité du marché : Ledger. Il faut aussi noter une acquisition majeure : celle de Ubble par la solution britannique de solutions de paiement, Checkout.com, un témoin de l’attractivité du savoir-faire français en cybersécurité.
« L’écosystème français confirme son dynamisme, sa richesse et sa solidité, aussi bien pour les start-ups que pour les scale-ups. Les prochains défis seront ceux d’être plus impactant en matière d’innovation et dans le développement à l’international pour rivaliser avec les autres écosystèmes« . Gérôme BILLOIS, Wavestone

Une faiblesse sur l’innovation

Nous constatons que 61% des start-ups que nous interrogeons réinventent des solutions existantes, sans apporter d’innovations franches. Ceci s’explique en particulier par le fait que beaucoup de fondateurs de startup agissent de manière isolée sur le volet de la recherche et du développement : seulement 22% d’entre eux sont en lien avec des laboratoires de recherche, et seulement 16% interagissent avec le secteur privé. Des startups ont tout de même proposé des innovations concrètes et positives, en particulier autour de la protection des données et de la sécurité des communications.
Des levées de fonds de plus en plus nombreuses et importantes
Le montant des levées de fonds a été multiplié par six depuis l’année dernière (100M€ en 2021 vs. 630M€ en 2022). S’il faut prendre en compte l’effet Ledger (330 millions), il est raisonnable d’affirmer que l’écosystème se dynamise fortement en matière d’investissement.
Evidemment, la France affiche toujours une forte marge de progression par rapport aux champions américains (≈14md€) et israéliens (≈1,6Md€), mais aussi par rapport à nos voisins britanniques (≈900M€).

Les écosystèmes français et européen sont en profonde transformation
Ces deux dernières années, de nombreuses initiatives ont été lancé par la France pour dynamiser l’écosystème dans le cadre du plan de relance de l’Etat en matière de cybersécurité (1md€). Une partie importante de ce plan s’adresse directement à l’innovation (le volet « investissements d’avenir » aujourd’hui intégré à France 2030).
• Un renforcement certain de l’écosystème qui s’enrichit d’entreprises et entrepreneurs à succès, qui non seulement montrent la voie aux nouveaux entrants, mais parfois même les accompagnent directement.
• Le lancement du Campus Cyber et de dispositifs inédits d’accompagnement de startups (e.g. le Cyber Booster ou le futur accélérateur cyber). Le campus permet aussi d’héberger des projets trans-sectoriels et multi-acteurs, mélangeant académiques et industriels et boostant ainsi les réflexions et processus innovatifs.
• La mise en place du Grand Défi Cyber de France 2030 (ex PIA), avec pour objectif de rapprocher les secteurs publics et privés autours du cyber
• La création d’un observatoire cyber, piloté par le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), publiant régulièrement une liste de sujets stratégiques et de concours associés pour dynamiser l’innovation.

« L’existence en France d’un écosystème mature et performant de cybersécurité est une condition sine qua non de la réussite de la transformation numérique du pays. Avec France 2030, l’Etat se donne les moyens d’accompagner les acteurs de toute taille de la cyber. » Georges-Etienne FAURE, Directeur du programme Numérique au Secrétariat Général pour l’Investissement.

Comment aller encore plus vite pour accélérer l’arrivée de champions cyber ?
Pour répondre à cette question, Wavestone a lancé un groupe de travail dédié avec les acteurs clés de l’écosystème cyber : Bpifrance, France Digitale, le Campus Cyber, et le Secrétariat Général pour l’Investissement. Ce groupe a conduit à des entretiens avec l’écosystème français en innovation permettre d’obtenir des réponses (investisseurs, acteurs publics, chercheurs, entrepreneurs, structures d’accompagnement).

Les blocages identifiés sont réels et connus de longue date : un marché européen fragmenté, des difficultés à s’exporter à l’international, des difficultés pour innover, un manque d’ambition des créateurs d’entreprise, des problèmes liés aux ressources humaines (recrutement, manque de compétences en développement commercial, …), des investisseurs et industriels frileux en matière d’investissement face aux difficultés de sorties dans le domaine cyber…
« L’émergence de licornes en cybersécurité passera par une structuration et une vision européenne, tant au niveau du marché que de l’investissement. », William Lecat.

Une partie des solutions à ces problèmes est aussi connue de longue date et de nombreux acteurs (incubateurs, structure d’accompagnement, …) agissent déjà pour les dépasser : affiner sa proposition de valeur et ses compétences en matière de pitch, faciliter l’adoption de sa solution, adresser ses clients le plus rapidement possible, et s’appuyer sur son attractivité en tant que start-up pour recruter… Il est primordial de rejoindre ces structures, et idéalement celles nouvellement créées et spécialisées en cyber.

« L’émergence de champions européens du cyber dépendra d’abord de la capacité des startups à trouver un marché. Pour une startup, mieux vaut avoir un carnet de commande rempli, apprendre et croître avec ses clients, plutôt que de recevoir des subventions. Les États européens ont à ce titre un rôle primordial à jouer avec une véritable commande publique technologique européenne, sur le modèle de la DARPA américaine. » Marianne Tordeux-Bitker, France Digitale

Pour aller au-delà, le groupe de travail a identifié des mesures additionnelles, tirant parti de l’évolution de la situation actuelle.
• Pour les entrepreneurs : tirer profit de l’écosystème nouvellement créé pour valider rapidement son innovation, être ambitieux à la fois dans le développement à l’international : ne pas hésiter à rejoindre des incubateurs internationaux, aller rapidement tester ses idées et son marché à l’étranger, et bien choisir sa voie pour croitre (en fonction du degré d’innovation de ses produits et du marché visé, les chemins ne doivent pas être les mêmes).
« Si pour une très nette majorité de startups il est indispensable de passer rapidement le cap de l’internationalisation ; pour d’autres, proposant des technologies ou composantes critiques, il est souhaitable de disposer d’un écosystème de capital-risque et d’une collaboration solide et adaptée à leur stade de maturité, au niveau français et européen » Téodora ENE, Bpifrance

• Pour l’écosystème : il y a une urgence à simplifier l’accès au marché européen, et cela est possible grâce à des actions concrètes de mise en réseau, de décryptage, de labélisation portée par les nouveaux acteurs d’innovation cyber. Le renforcement de la préférence dans les achats tel que défendu dans le projet « Buy European Tech Act » sont aussi clé. Du côté des investissements, la montée en puissance est nécessaire pour rivaliser avec les Etats-Unis et passera par une meilleure communication avec les investisseurs, plus de transparence sur les processus de contrôle des exportations et des investissements étrangers mais aussi par l’incitation à la création de larges fonds cyber européens.
« En fédérant les acteurs de l’écosystème (startups, grands groupes, chercheurs, …), nous serons plus forts pour protéger notre société, pour développer notre économie et pour faire rayonner l’excellence Française » Yann Bonnet, Directeur Général Adjoint, Campus Cyber.

L’ensemble des acteurs ayant travaillé à cette étude, Bpifrance, France Digitale, le Campus Cyber, le Secrétariat Général pour l’Investissement et Wavestone se mobilisent actuellement pour concrétiser ces mesures chacun dans leurs périmètres respectifs et accélérer le développement de l’écosystème d’innovation cybersécurité.

Démarche et critères de sélection des startups et des scale-ups

Les startups et les scale-ups doivent disposer d’un siège social en France et la vente de produit de sécurité doit représenter au minimum 50% de leur chiffre d’affaires.
Les startups ont moins de 7 ans d’existence et un nombre d’employé inférieur à 35.
Les scale-ups, quant à elles, doivent répondre à une des trois conditions suivantes :
• soit avoir perçu un financement sur 3 ans par levées de fonds d’au moins 10M€
• soit disposer d’un chiffre d’affaire entre 2.5M€ et 5M€ et une croissance annuelle du chiffre d’affaire supérieur à 50% durant les 3 derniers exercices fiscaux
• soit disposer d’un chiffre d’affaire de plus de 5M€ et une croissance annuelle du chiffre d’affaire supérieur à 25 % durant les 3 derniers exercices fiscaux


Nos chiffres sont arrêtés au 01/06/2022.
Cette étude est basée également sur des entretiens qualitatifs avec la majorité des startups présentes dans ce radar et des acteurs du secteur de l’innovation.


A propos de France 2030

Le plan d’investissement France 2030 :

• Traduit une double ambition : transformer durablement des secteurs clefs de notre économie (énergie, automobile, aéronautique ou encore espace) par l’innovation technologique, et positionner la France non pas seulement en acteur, mais bien en leader du monde de demain. De la recherche fondamentale, à l’émergence d’une idée jusqu’à la production d’un produit ou service nouveau, France 2030 soutient tout le cycle de vie de l’innovation jusqu’à son industrialisation.
• Est inédit par son ampleur : 54 Md€ seront investis pour que nos entreprises, nos universités, nos organismes de recherche, réussissent pleinement leurs transitions dans ces filières stratégiques. L’enjeu : leur permettre de répondre de manière compétitive aux défis écologiques et d’attractivité du monde qui vient, et faire émerger les futurs leaders de nos filières d’excellence. France 2030 est défini par deux objectifs transversaux consistant à consacrer 50 % de ses dépenses à la décarbonation de l’économie, et 50% à des acteurs émergents, porteurs d’innovation sans dépenses défavorables à l’environnement (au sens du principe Do No Significant Harm).
• Sera mis en œuvre collectivement : pensé et déployé en concertation avec les acteurs économiques, académiques, locaux et européens pour en déterminer les orientations stratégiques et les actions phares. Les porteurs de projets sont invités à déposer leur dossier via des procédures ouvertes, exigeantes et sélectives pour bénéficier de l’accompagnement de l’Etat.
• Est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement pour le compte du Premier ministre et mis en œuvre par l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’Agence nationale de la recherche (ANR), Bpifrance, Banque publique d’investissement et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants