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RGPD : le choix de l’Europe

février 2018 par Manuel Silveira da Cunha, Responsable de la communication chez Onecub

Plus que quelques mois avant qu’une nouvelle règlementation transforme les rapports entre les entreprises et les individus sur tout le territoire de l’Union Européenne. Quelques mois qui ne suffiront sûrement pas à ce que tout le monde soit prêt, les chantiers de mises en conformité pouvant demander la refonte entière des systèmes d’information. Pourtant l’Europe agit au bon moment, à la jonction d’une maturité technologique suffisante pour le mettre en œuvre et d’un besoin impérieux de normalisation des transferts de données, au bénéfice de ses citoyens comme des entreprises.

C’est presque en catimini, quand l’attention du monde sur les questions européennes se concentrait sur le Brexit, que l’Europe la première a fait un pas mesuré mais décidé vers « l’ère industrielle » de l’informatique. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui renforce un certain nombre de règles établies en 1995 et instaure de nouveaux droits comme celui à la Portabilité des données personnelles, va induire mécaniquement la fluidification des flux de données, ceux-ci ultra-qualifiés passant sous le contrôles des utilisateurs, et une normalisation des formats utilisés. Cela ne se fera pas sans mal et nous assisterons probablement à une « guerre des formats » quand les acteurs de chaque marché tenteront d’imposer ceux qu’ils utilisent.

Chacun jusqu’alors, développait ses propres outils, logiciels, formats…

Malgré les innovations incroyables apportées par l’informatique ces dernières années, nous n’en sommes qu’aux prémices dans une phase que l’on peut qualifier « d’ère artisanale ». Presque chaque acteur, dans son coin, a développé ses propres outils, logiciels, intranets, formats, etc. Les systèmes informatiques sont si hétéroclites qu’ils sont parfois même incapables de dialoguer d’un service à l’autre dans une même entreprise. C’est un problème structurel facteur de ralentissement, qui ne peut aller qu’en se complexifiant sans l’intervention du législateur. L’Europe agit ainsi au bon moment, en forçant les entreprises à revoir leurs modalités de traitement des données. Elles vont devoir adopter des structures plus efficaces et très directement plus rentables, car cette obligation de situer et justifier les données qu’elles utilisent, vont justement leur permettre d’en optimiser les traitements avec toutes les mutualisations entre services que l’on peut imaginer.

Des innovations d’usages plus que technologiques

Cette décision européenne n’arrive pas par hasard. Des outils existent déjà ou sont en cours de développement pour faciliter l’application du RGPD. Ils n’impliquent pas de de grandes innovations technologiques, mais proposent de nouveaux usages, à la manière de Facebook à son lancement. Les PIMS (Personal Information Management System) par exemple, permettent aux individus de regrouper sur un seul tableau de bord le contrôle de l’ensemble de ses flux de données et d’avoir une vision claire et précise des différents usages qui en sont faits. Pour le moment inconnu du grand public, les PIMS deviendront bientôt aussi courants que les boîtes mails et on en verra probablement intégré à d’autres services.

Un pari européen

Les marchés sont prêts et la société est en attente de règles plus éthiques, même si leur pleine adoption se fera progressivement avec quelques accidents de parcours, scandales et autres « amendes record ». C’est un véritable pari de l’Union Européenne, qui se place en pionnière sur ces questions technologiques, une première depuis un long moment dont nous devrions nous réjouir, et dont l’application est scrutée dans toutes les autres régions du monde, pour en connaître les effets. C’est un choix historique qui célèbre dignement pour la France, les 50 ans de Mai 68. A nous techniciens, entrepreneurs et citoyens, de prendre cette vague et d’entrer de plein pied, dans l’ère industrielle de l’informatique.


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