Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

Pascal Picq du Collège de France : il faut sans cesse innover pour survivre

mars 2012 par Marc Jacob

Le paléontologue Pascal Picq, du Collège de France a fait une intervention remarquée à la matinale du cercle de la Sécurité en faisant un parallèle entre les théories de l’évolution selon Lamarck et Darwin et la compétitivité économique. Pour lui pas de différence. Pour survivre et conquérir de nouveaux marchés, il faut sans cesse s’adapter et jouer l’esprit d’équipe.

Pascal Picq a débuté son intervention en affirmant que les paléontologues sont loin de l’image poussiéreuse que l’on peut en avoir, mais ont toujours été au cœur de la technologie. En effet, ils ont été les premiers à avoir utilisé les rayons X, les scanners.... Pour lui, ils sont au coeur de la vie sociale et économique. Leur étude approfondie de l’évolution des animaux, l’homme inclut leur permet de dresser des parallèle entre les systèmes de vie sociale.
Ainsi, Pascal Picq a affirmé que depuis sa naissance, ses systèmes ont sans cesse évolué pour s’adapter entre autre grâce à l’interdisciplinarité. Pour lui il y a 3 façons de penser le monde :
 le fixisme qui met en avant la stabilité du monde. Pour eux, le monde est fait pour servir les besoins de l’homme. Des pays tels les Etats-Unis surtout les Etats du Centre, les pays du Golf-Persique la Russie, le Canada l’Australie
 Le transformisme met en exergue l’idée de progression du monde. Des pays comme l’Europe, le Japon... s’y réfère.
 l’évolutionnisme : les changements du monde concerne l’ensemble des hommes.

L’école française repose sur la transmission des acquis

Jean-Baptiste de Lamarck est un fervent « supporter » du transformisme. Il a soutenu le principe de l’adaptation : la fonction crée l’organe. La France est par exemple un pays très « lamarckien ». Ainsi dans les entreprises l’idée qui domine est que le marketing permet l’indentification de l’environnement et des enjeux pour s’adapter. Par ailleurs, l’évolution sociale repose sur la transmission des acquis.

L’école écossaise sur l’interdisciplinarité

Erasmus Darwin, Adam Smith et les lumières écossaises ont fonctionné sur l’interdisciplinarité avec la réunion de médecins, de philosophe, d’ingénieurs... et ont été ainsi à l’origine de la révolution industriel. Leur théorie repose sur 3 faits évidents :
 Tous les individus sont différents,
 ces caractères sont plus ou moins héritables
 la taille des populations est limitée par les ressources.

Il est donc important de s’adapter en fonction de nos succès. Le monde évolue et donc il faut sans cesse s’adapter pour construire l’avenir. Les changements du monde ne sont pas linéaire, il n’y a donc pas de lois dans l’évolution. Il est ainsi normal de passer de périodes de crise à de l’opulence. Mais ces phases ne sont pas aussi cycliques que l’on veut bien le croire.

Quelques années plus tard, Charles Darwin comprend que toutes différences sont des sources d’innovations qui fonctionnent en 3 temps : variation, sélection, développement. C’est à dire que pour innover il faut faire de la variation sans faire de la prédiction. Il n’y a pas d’idées bonnes ou mauvaises en soit, c’est l’environnement qui va les développer. En fait, le problème est que lorsque l’on est bon, on meurt parce que l’on réussit, car on reste campé sur ces acquis. Il faut donc sans cesse rechercher à innover.

En France la formation prédestine l’avenir

En France, on se trouve dans une société où la formation prédestine l’avenir et où on n’a pas le droit à l’erreur. Aux Etats-Unis c’est le contraire. Il est même suspect de tout réussir. Pour Pascal Picq, les habitudes sont un obstacle à l’innovation, ainsi nous vivons sur les adaptions du passée

La différence entre Lamarck et Darwin est simple. Le premier prône le management qui va du centre vers la périphérie et a une culture d’ingénieur, le second le management d’émergence qui repose sur un réseau matriciel avec une culture du chercheur....

Dans toute société qui réussit, on a au départ beaucoup d’innovation puis on rentre dans des habitudes. Pour y remédier il faut développer une écologie des PME qui sont les sources des innovations. Les uns et les autres doivent s’entraider pour perdurer et se développer !

Les 3 sources de l’innovation Darwienne sont : la variation, les bricolages et les contraintes. Dans ce concept le travail induit la récompense : c’est de l’équité et non de légalité. Cette équité va de pair avec la responsabilisation.

Selon Pascal Picq, pour perdurer, il n’est pas nécessaire au départ d’investir dans la qualité, les mécanismes sont les mêmes mais pas les résultats. Par contre lorsque le marché est structuré, il faut investir sur la qualité. C’est pour cela que les entreprises qui font de la qualité relocalisent.

En conclusion, il s’est exclamé : l’innovation sociale est fondamentalement antiautoritaire !


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants