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Médias et divertissement : l’industrie menacée par le cyber-piratage

octobre 2017 par Frédéric Dumeny, Vice-Président Stratégie Clients et Business Développement EMEA d’Ooyala

L’industrie des contenus et divertissements a récemment été victime de plusieurs cyberattaques qui sont venues ébranler le sentiment de protection qu’elle pouvait encore avoir jusqu’à présent. « The Dark Overlord » est la personne ou l’entité qui a revendiqué le vol de 10 épisodes de la saison 5 de la série « Orange Is the New Black » produite par Netflix puis de leur diffusion après que la société a refusé de répondre aux demandes de rançon. Des rumeurs ont également circulé au sujet du piratage de films produits par Disney ; le PDG, Bob Iger, a d’ailleurs déclaré que la cybersécurité était une question primordiale pour le groupe.

Si le piratage existe depuis des dizaines d’années à échelle individuelle, notamment sous la forme du téléchargement illégal, le fait de prendre en otage du contenu culturel pour extorquer de l’argent à des sociétés de production et studios est un phénomène plus récent. Il a démarré avec le tristement célèbre piratage de Sony en 2014, attribué au gouvernement nord-coréen. Les menaces, qui touchent progressivement toute la chaîne de traitement de contenu, sont amenées à s’intensifier, ébranlant les croyances et les pratiques du secteur.

Le monde à l’heure du piratage des contenus

Les plateformes de streaming et de VOD, qui sont apparues il y a moins de 10 ans, sont rapidement devenues des sources intarissables de contenus diffusés à échelle mondiale. Netflix seul dépasse les 100 millions d’abonnés en 2017 alors que le nombre de plateformes s’est multiplié avec des acteurs locaux et l’arrivée d’Amazon ainsi que l’accélération d’Apple sur ce marché ; sans compter les abonnés qui partagent leurs codes d’accès ou encore les spectateurs non abonnés qui profitent des contenus en les regardant chez leurs amis.

Malgré leur engouement très fort à travers le monde entier pour ces contenus vidéos, les spectateurs ne se sont pour l’instant pas montrés très concernés par les problèmes de l’industrie du divertissement. Selon une récente enquête commandée par une entreprise technologique de sécurité numérique, 32 % des consommateurs déclarent regarder du contenu piraté, et 39 % disent ne pas être touchés par les dommages financiers potentiels causés aux studios et à des tiers.
Pourtant, le piratage représente un réel coût, difficile à chiffrer certes mais qui n’en reste pas moins important ; surtout quand on sait que plus le piratage a lieu en amont de la chaîne d’approvisionnement, plus l’impact est important.

S’organiser face à la menace : un défi pour le secteur

Les studios de production et leurs partenaires ne sont plus du tout à l’abri du piratage à grande échelle. Ce qu’ils doivent comprendre aujourd’hui, c’est comment faire pour ne pas amplifier les risques en paniquant ou en prenant de mauvaises décisions. Placer les contenus vidéo hors ligne, en les gérant sur site par le biais de réseaux fermés et en réduisant ainsi la possibilité d’automatisation comme cela leur a été suggéré, n’est pas vraiment une bonne option ; cela reviendrait à sous-utiliser le champ des possibles technologique qui s’offre à eux.
Le traitement hors ligne, en plus d’augmenter les coûts de main d’œuvre et les retards de mise sur le marché des contenus, pourrait au contraire aggraver les problèmes liés à la sécurité, en augmentant le risque d’erreur de saisie des données, en ajoutant des points sensibles au processus de production et en se plaçant en position de vulnérabilité du fait de la manipulation humaine des fichiers.
Au lieu de cela, la communauté de contenu doit réfléchir à instaurer des procédures de sécurité rigoureuses auprès de son personnel, et à conserver les données relatives à chaque personne et évènement liés à un contenu vidéo.

Les bonnes pratiques face au piratage

Toutefois, en étant réaliste, aucune solution n’est 100 % efficace contre les attaques. Il convient de suivre quelques bonnes pratiques pour garantir la sécurité des processus et réduire l’exposition aux risques, à commencer par le recours à des connexions complètement sécurisées, après avoir opéré un nettoyage en profondeur du système et de la chaîne entière. Il est également recommandé d’utiliser une authentification à deux facteurs, qui combine un mot de passe à un dispositif physique pour minimiser les failles, et de mettre régulièrement le système à l’épreuve pour tester sa fiabilité. Pour compléter le dispositif, il est possible de mettre en œuvre une gestion des droits numériques (DRM) plus tôt dans le cycle de production.

Enfin, le secteur tout entier pourrait réellement avancer en instaurant une discussion et une collaboration générale sur la sécurité, et en permettant à chaque acteur de connaître la stratégie et les politiques mises en place par son organisation en matière de sécurité.

Si c’est la technologie qui rend le piratage possible et à vaste échelle c’est aussi la technologie qui permet de le combattre. Une articulation entre les technologies de protection « sur site » et de distribution des contenus par un tracking constant depuis la phase de production jusqu’à la distribution est le seul moyen d’en garantir la sécurité. Des solutions existent et elles ne sont pas manuelles.


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