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Maeyke Gielen, Honeywell Security GroupIP : un marathon, pas un sprint

juin 2014 par Maeyke Gielen, Channel Marketing Manager, Honeywell Security Group

La sécurité IP continue à se développer rapidement. Elle constitue de plus en plus la technologie de prédiction des organisations qui cherchent à mettre en place un système protégeant tout à la fois individus et biens, et on comprend facilement pourquoi. Tout le monde reconnaît les avantages que présentent la sécurité IP - une vue d’ensemble de l’infrastructure sécuritaire d’un site, une intégration facile du contrôle d’accès, de la vidéo et de la détection anti-intrusion, l’accès à distance ou à partir d’équipement mobile, la compatibilité avec les systèmes de gestion des bâtiments et celui des Ressources Humaines- et il semble de plus en plus inévitable, et non plus seulement probable, de voir émerger un monde où les systèmes IP atteignent des taux de pénétration proche de 100 %.

Toutefois, un obstacle pourrait bien entraver l’ascension de l’IP, en bonne route vers une domination totale : le phénomène de mode. C’est un problème auquel se heurtent souvent les technologies en plein essor. C’est ce qui est arrivé à l’IP, de manière assez similaire à ce qui s’est produit avec le « cloud », le « big data » ou le « portable ». Tout à coup, ces technologies apparaissent comme la panacée, le remède miracle, la réponse à tout. La technologie IP présente certes de gros points forts, mais si nous la survendons, la recommandons à tous les clients sans tenir compte du contexte, nous risquons de lui nuire. Pire, nous risquons d’ébranler la confiance des consommateurs vis-à-vis de cette technologie.

Survendre…

Une des meilleures façons de satisfaire ses clients c’est de leur promettre moins et de leur apporter plus. Survendre les avantages d’un produit ou d’un service puis ne pas satisfaire aux attentes artificiellement gonflées du client, a un impact négatif sur la réputation de l’interlocuteur ou de la compagnie qu’il représente, accroît la rancœur du client et se traduit invariablement par une perte de profit. Nous avons constaté cette situation dans le passé avec les systèmes d’analyse de scènes vidéo. Le même piège attend aujourd’hui les fabricants et les installateurs du marché de la sécurité IP. S’il est vrai que de nombreuses gammes de produits présentes sur le marché sont capables de performances étonnantes et offrent des fonctionnalités de tout premier plan, il n’en demeure pas moins que bien apprécier les besoins uniques du client et les conditions dans lesquelles les produits seront utilisés, est un passage obligé.

…et ne pas satisfaire aux attentes

Prenons un exemple. Récemment, Honeywell a mis en service plusieurs grands projets IP pour des organismes du Qatar, d’Oman et du Koweït. Dans chaque cas, le client avait investi de grandes sommes dans la conception ex nihilo d’un système IP de pointe et d’un système réseau dont les spécifications étaient aussi élevées que possible. Comme vous pouvez l’imaginer, les caméras IP haute définition qui ont été installées sont en mesure de fournir des images respectant toutes les spécifications puisque le réseau est entièrement nouveau et qu’il a été conçu, au même titre que les caméras, pour que le personnel de sécurité du client final dispose d’une solution simple d’utilisation, complète et pratique.

Imaginons maintenant un scénario légèrement différent : une entreprise commerciale européenne, disposant d’un budget dix fois moindre et cherchant à mettre à niveau son système, décide d’acheter plusieurs caméras IP très performantes et de les raccorder à un réseau antérieur et à du matériel d’enregistrement provenant d’un autre fabricant. Le système peut alors présenter des limites dues à l’ancienneté du réseau et d’anciens modèles d’enregistreurs hybrides DVR, ce qui ne permet pas aux caméras IP d’exploiter tout leur potentiel. D’où un client mécontent. Le message est simple : fournir une solution IP – ou toute autre solution, d’ailleurs – ne consiste pas à énoncer une liste impressionnante de caractéristiques techniques. Apporter une solution c’est prendre en compte la situation unique du client, comprendre ses problèmes et ses contraintes, pour enfin vendre et livrer une solution adaptée à ses besoins.

Une question de confiance

Voilà ce qui compte. Si les fabricants se contentent d’exalter les vertus d’un produit à travers sa fiche technique – un produit condamné à fournir moins que ce que l’on attend de lui parce qu’il est installé dans un environnement qui n’est pas le sien – alors, les fabricants minent la confiance des installateurs et des utilisateurs dans les solutions IP. Inversement, si les installateurs succombent à la tentation de proposer des caméras IP à plusieurs millions de pixels en faisant valoir au client leur nombreux avantages, la vente ne doit être conclue qu’après une bonne connaissance de l’installation du client et une évaluation honnête des conditions de fonctionnement du produit dans son environnement. Les livres d’histoire regorgent d’exemples de technologies qui ont pâti de la méfiance et du manque de confiance de leurs clients. Veillons à ce que la sécurité IP ne vienne pas allonger la liste.

L’analogique n’est pas mort

Autre point important : la pérennité des solutions analogiques. Pour les clients aux budgets modestes et pour ceux dont les objectifs de sécurité sont simples et clairs, l’analogique demeure une solution parfaite. Considérons le cas d’une entreprise commerciale de 10 à 15 personnes, comportant un magasin, un local de stockage et une pièce pour le personnel. Dans ce contexte, est-il vraiment de l’intérêt du client de se débarrasser du matériel existant et de mettre en place une solution "moderne" qui va exiger une mise à niveau du réseau pour s’intégrer à du matériel haute résolution (non existant) et à un système de gestion de bâtiment (non existant), ou bien pour apporter à l’équipe de sécurité (un vigile) des moyens d’investigation scientifique qu’il n’a pas la compétence d’utiliser ? Probablement pas. Prescrire une solution IP dans les bonnes circonstances est essentiel, la prescrire en toutes circonstances amène les chefs de service de sécurité à douter de la valeur de la dite solution.

La solution hybride

Imaginons maintenant un autre scénario. Prenons pour exemple une université comprenant sur son campus 20 ou 30 bâtiments : des résidences étudiantes, des locaux abritant les différents départements et amphithéâtres, des installations sportives et des espaces publiques communs tels que les bibliothèques, salles de théâtre, lieux de restauration ou encore parkings. L’équipe de sécurité de l’université peut très bien disposer de toute une gamme de caméras analogiques installées dans différents bâtiments et sites du campus, et- sans même parler des budgets serrés du secteur éducatif- préférerait sûrement ne pas avoir à remplacer l’ensemble de ses équipements de sécurité pour profiter des avantages de l’IP. L’équipe pourrait en revanche être intéressée par la possibilité d’avoir une vue d’ensemble de toutes les vidéos via un système de gestion vidéo commun basé sur des serveurs , ou même par un système d’analyse de scènes vidéo, ainsi que des possibilités d’intégration renforcée pour accéder aux systèmes de contrôle, mais pas par l’abandon total de leurs anciennes infrastructures.

Dans ce contexte, opter pour les solutions hybrides peut s’avérer la meilleure façon de gérer la transition vers l’IP, en profitant des avantages de l’IP sans engager de gros investissements initiaux ou s’exposer à de potentiels risques. La mise à jour de la solution vidéo incluant les caméras vidéo et le remplacement des DVR par des NVR permet d’utiliser un encodeur qui va intégrer les caméras analogiques déjà existantes à un système IP, capturant et gérant l’information de façon beaucoup plus efficace, en plus de l’ajout de caméras plus performantes, lorsque nécessaire ou lorsque le budget le permet, et de l’amélioration des options d’intégration destinées à accéder ou utiliser des technologies comme l’analyse de scènes. De plus, c’est l’occasion pour les installateurs de séduire les responsables de la sécurité avant de leur demander de rédiger de gros chèques. Il s’agit d’offrir la possibilité d’essayer avant d’acheter, qui garantit, sur le long terme, un nombre beaucoup plus conséquents de conversions IP dans un laps de temps beaucoup plus court, plutôt que d’une politique de vente agressive qui ne prend pas en compte la situation du client et le contexte. Conclusion : l’IP se vend tout seul. L’essentiel est de donner à l’utilisateur final la confiance nécessaire pour y adhérer sans que cela ne lui demande un investissement conséquent.

Formation

Chez Honeywell, l’une de nos plus grandes préoccupations est de proposer des formations sur-mesure sur les solutions IP à nos installateurs en Europe et au Moyen-Orient dans nos centres de formation d’excellence en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas et à Dubaï, et de rendre les équipes techniques et commerciales très opérationnelles. Des formations techniques sont également dispensées à notre agence commerciale d’Antony en France. Pourquoi ? Parce que avons compris qu’un obstacle majeur à la poursuite de l’adoption de l’IP, c’est la formation. Certains installateurs sont tentés de rejeter les solutions IP parce qu’ils les estiment complexes. Contrairement à un circuit fermé analogique traditionnel – avec lequel l’installateur a évolué et avec lequel il se sent à son aise – une solution IP requiert à la fois une approche technique différente et une implication plus importante du département informatique et des équipes de sécurité. La solution ayant nécessairement une incidence sur l’infrastructure des réseaux et des serveurs, sa mise en œuvre peut être une tâche décourageante.

« Prendre le taureau par les cornes » est important pour un certain nombre de raisons, la plus évidente étant le besoin d’espèces sonnantes et trébuchantes. L’installateur qui n’investit pas dans la formation de son personnel à la mise en œuvre de solutions IP, tourne le dos à une source croissante de ventes potentiellement lucratives qui intéressent les organisations commerciales comme le secteur public. Celui qui sous-estime le risque d’envoyer des ingénieurs aux qualifications réduites pour mettre en place des solutions qui sont hors de leurs compétences, n’est pas mieux loti. Dans un cas comme dans l’autre, on peut s’attendre à des erreurs et à des demandes répétées d’assistance technique qui amenuisent le bénéfice et, une fois encore, conduisent le client déçu à perdre foi dans l’installateur et à se demander si les solutions IP sont bien celles qui lui conviennent.

En fait, alors que le marché des solutions IP est florissant, plusieurs défis nous attendent. En tant qu’industriel, vendre des solutions et non pas des fiches techniques, investir dans la formation et œuvrer à l’établissement de normes plus strictes et plus cohérentes doivent être nos priorités pour les années à venir. Conserver le soutien de l’utilisateur final pour une solution IP – et tous les avantages remarquables qui en découlent – dépend de cette approche.


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