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Lutter par la technologie contre la cybercriminalité

février 2020 par James Leeke, General Manager, Financial Services (Europe), BAE Systems Applied Intelligence

Ces dernières années, la menace que représentent la cybercriminalité et la criminalité financière pour le secteur bancaire mondial a considérablement évolué. Les criminels ont renforcé leurs connaissances et savent avec de plus en plus d’acuité où ils peuvent frapper le plus facilement avec un maximum de chances de succès. Ils utilisent des moyens de plus en plus sophistiqués pour échapper aux contrôles et mener des attaques planifiées et étroitement coordonnées. Dans certains cas, ils s’exercent sur des petites banques avant de mener des attaques complexes contre des grandes banques.

Garder une longueur d’avance sur les criminels

La fraude, le blanchiment d’argent et les cyberattaques sont devenus des activités majeures pour le crime organisé, dont les bandes sont toujours à la pointe de la connaissance et échangent des informations pour échapper à la détection. Pour garder une longueur d’avance sur ces criminels, une nouvelle approche est nécessaire. Les entreprises doivent utiliser les technologies les plus récentes, en recourant à l’apprentissage machine, à l’intelligence artificielle et à l’analyse de réseaux pour établir des connexions, détecter les comportements suspects et prévenir la criminalité financière.

Blanchiment de capitaux basé sur le commerce : l’autre voie

Les blanchisseurs de capitaux ignorent de plus en plus les comptes traditionnels des particuliers ou des petites entreprises et se tournent désormais vers la banque d’investissement, les services bancaires commerciaux et surtout les instruments de blanchiment d’argent basés sur le commerce pour dissimuler le flux mondial de fonds illicites.

Au cours des vingt dernières années, les autorités de réglementation du monde entier ont fait pression sur le secteur bancaire pour qu’il freine le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et ont conduit les institutions financières à consacrer de plus en plus de ressources à l’identification et à la déclaration des activités suspectes. Il ne fait aucun doute que cela a contribué à freiner les activités criminelles. Mais cela ne résout pas le vrai problème, puisque seulement environ 20% du commerce mondial est financé par les banques. Les 80% restants sont largement exempts de contrôles. Il serait naïf de supposer que les criminels, les groupes terroristes et autres ne profitent pas de cette filière pour contourner les contrôles officiels.
Dans le blanchiment d’argent basé sur le commerce, des avoirs acquis illégalement sont blanchis par des activités commerciales - et ce commerce peut être réel ou simplement fictif. Une partie A peut commander un envoi de smartphones à une partie B. La partie B procède alors au paiement de ces marchandises - indépendamment du fait que les téléphones aient été expédiés ou pas, ou aient même existé. La même expédition peut aller et venir entre de nombreux commerçants différents, ce qui obscurcit encore davantage l’origine réelle de l’argent. D’autres pratiques - telles que le recouvrement illégal de la TVA sur les ventes ou le transfert d’avoirs entre groupes criminels - augmentent la complexité et peuvent assurer aux criminels des profits importants.

Facteurs de risques : l’immobilier et l’art

Des ventes de biens immobiliers ou d’œuvres d’art peuvent également être utilisées pour le blanchiment d’argent basé sur le commerce, car la valeur des biens immobiliers et des objets d’art est très subjective. Par exemple, l’achat d’une demeure pour 10 millions d’euros et sa vente quelques années plus tard pour 20 millions d’euros peut passer pour le signe d’un marché immobilier florissant - ou représenter un transfert d’actifs entre fraudeurs. Cela vaut également pour le commerce des œuvres d’art.

Comment la criminalité financière va-t-elle évoluer ?

Nous ne pouvons pas encore prévoir quelles astuces les fraudeurs financiers trouveront dans les prochaines années. La seule certitude est que les méthodes des criminels évolueront au même rythme que celles des autorités chargées de les traquer. Les banques et les gouvernements doivent donc maintenir leurs investissements dans l’identification et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il est évident que l’Open Banking déplace l’interaction client du fournisseur de services principal - la banque – vers l’application. Le défi que doivent relever les banques évolue en conséquence.

Équilibrer les objectifs commerciaux et les exigences de conformité

Le déplacement des opérations bancaires vers l’application et en particulier les nouvelles réglementations telles que la directive sur les services de paiement PSD2 pourraient menacer le modèle économique des institutions financières, et représenter pour elles un sérieux défi. Mais ces évolutions leur offrent également l’opportunité de se démarquer. Il sera crucial pour elles d’offrir à leurs clients un service fonctionnant avec un maximum de fluidité lorsqu’elles noueront de nouvelles relations commerciales et lanceront de nouveaux produits, tout en gérant le risque de fraude associé.

Sans technologies avancées, il n’est pas possible de prendre des décisions en temps réel sur le risque client. Les services de conformité doivent être axés sur l’entreprise, la croissance et le client. Bien que les avantages d’une bonne expérience utilisateur soient évidents du point de vue du client, la plupart des institutions financières négligent cet aspect dans leurs services de conformité et de lutte contre la fraude. Dans ces services, les flux sont souvent fragmentés et inefficaces, ce qui oblige à disposer d’un nombre élevé d’analystes. Avec des solutions adaptées, les clients peuvent recevoir de meilleures informations, tandis que les criminels sont tenus à l’écart. Cela améliore l’expérience client et permet une interaction plus intense ; cela a aussi pour effet de réduire le taux de désengagement des clients et d’accroître les profits.

De même, un certain nombre de grandes banques ne considèrent plus la conformité comme un exercice de cochage alimenté par le volume des transactions, mais plutôt comme un modèle basé sur la valeur visant à détecter la fraude financière. De cette manière, les banques peuvent combiner leurs activités anti-fraude et de mise en conformité pour, en fin de compte, réduire les coûts et accroître l’efficacité. Cela nécessite l’utilisation de technologies de plus en plus avancées pour analyser de grandes quantités de données et le transfert de techniques et d’approches de prévention de la fraude vers la lutte contre le blanchiment d’argent et une conformité élargie.

Intensifier les échanges de données entre les banques et les autorités

Les banques et les institutions publiques doivent coopérer plus étroitement qu’elles ne le faisaient jusqu’à présent. Les données qu’elles stockent séparément peuvent être combinées et évaluées pour le profit de chacun. Dans un monde où les organes de répression et les banques échangeront davantage de données, les criminels pourront de moins en moins facilement se cacher.


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