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Logiciels espions : le management par la confiance doit l’emporter

novembre 2021 par Sridhar Iyengar, Managing Director chez Zoho Europe

Un récent sondage du syndicat britannique Prospect indique que 32 % des travailleurs à domicile au Royaume-Uni sont désormais surveillés par des entreprises, contre 24 % en avril dernier. Inquiet face à ce phénomène grandissant, Prospect demande une réglementation plus stricte de l’utilisation de ces technologies de surveillance par les employeurs. Il souhaite en effet que le gouvernement au Royaume-Uni rende explicitement illégale l’utilisation par les entreprises de webcams pour surveiller les collaborateurs en télétravail, sauf lorsqu’ils participent à des réunions ou à des appels.

En France, surveiller un employé à son insu à l’aide d’un logiciel espion est illégal. Sridhar Iyengar, Managing Director chez Zoho Europe, revient sur ce phénomène et explique pourquoi la confiance doit primer sur l’utilisation de tels outils :

« Ces chiffres au Royaume-Uni sont particulièrement préoccupants, et d’autres pays enregistrent probablement des tendances similaires avec l’essor du télétravail à l’échelle mondiale. L’utilisation abusive des nouvelles technologies offre l’opportunité aux employeurs de s’immiscer dans la vie privée de leurs employés, notamment en contrôlant leur navigation sur Internet page par page, voire en les surveillant via leur webcam. Nous sommes face à des situations préoccupantes, qui portent atteinte à la vie privée des salariés. En France, le recours à des outils pour surveiller les salariés est très encadré, puisque l’utilisation des logiciels “espions” est formellement interdite. Ce cadre limite leur développement, ce qui est une très bonne chose, mais il n’empêche pas certaines organisations d’y recourir. Selon une étude menée fin 2020 par GetApp, 45 % des salariés français interrogés affirmaient en effet travailler dans une entreprise utilisant des outils de surveillance pour suivre le temps de connexion, l’historique du navigateur ou encore les mouvements de la souris.

Cette surveillance alimente en effet une culture de la méfiance qui n’est pas en phase avec les modalités de travail actuelles. Les organisations doivent envisager une nouvelle approche lorsqu’il s’agit de mesurer la productivité d’un collaborateur. Les dirigeants devraient être capables de juger les performances en fonction des résultats, et non en fonction du temps consacré au travail.

Dans le cas du travail à distance, une approche flexible est nécessaire. Les horaires de travail peuvent varier, et les employeurs doivent en prendre conscience avant de compromettre la vie privée des employés et de les espionner. Il est essentiel de garantir un solide niveau de confiance entre l’employeur et les collaborateurs pour s’assurer que chacun d’entre eux peut travailler de manière flexible, tout en restant performant. La mise en place d’une culture de la confiance est déterminante pour garantir le succès dans cette nouvelle ère du travail.

Les logiciels de surveillance à distance présentent quelques fonctions utiles. C’est notamment le cas pour les employeurs qui ont alors la possibilité d’identifier les moyens d’améliorer les processus de travail, de repérer une sous-utilisation des applications et, in fine, de déterminer les domaines dans lesquels une formation plus poussée du personnel est nécessaire afin de favoriser l’adhésion, par exemple. Toutefois, les responsables doivent veiller à adopter cette utilisation éthique dès maintenant et à l’avenir, afin de préserver une culture positive qui encourage la confiance mutuelle. L’instauration d’un climat de confiance entre l’employeur et le personnel est la clé de la fidélisation et de la pérennité des collaborateurs. Personne ne voudrait travailler dans un environnement étroitement surveillé et contrôlé. Les entreprises qui font un usage abusif des outils de contrôle à distance à des fins de surveillance risquent de voir leur réputation ternie, et les collaborateurs se tourner vers d’autres opportunités au sein d’une autre organisation, susceptible de leur offrir de meilleures conditions de travail, dans le respect de leur vie privée. »


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