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Les infrastructures de datacenter se déploient en région

août 2020 par Jean-Pierre Tournemaine, Country Manager Vertiv France

La régionalisation des datacenters s’accélère. Plusieurs facteurs y contribuent, notamment l’accroissement du volume des données et du stockage et l’intérêt de les « traiter » à proximité. Or, pour que les régions accueillent de nouveaux datacenters, les fournisseurs d’infrastructures doivent suivre la cadence. Tout l’écosystème est prêt et au rendez-vous.

Il existe plusieurs bonnes raisons à la régionalisation des datacenters historiquement concentrés en région parisienne. Cette régionalisation, plus qu’une simple tendance, prend déjà corps. Pourquoi va-t-elle monter en force et sur quelles infrastructures s’appuiera-t-elle ?

Le « recentrage » des entreprises sur leur cœur de métier pousse à l’externalisation des systèmes d’informations

Selon IDC, d’ici 2025, 175 zettaoctets de données seront produits annuellement en France, dont 90 en région. Les entreprises, les collectivités, les Smart Cities gourmandes en IoT, entre autres, génèrent et consomment de plus en plus de données. Or, gérer ces données devient une discipline de spécialiste difficile à conduire en interne considérant les contraintes de sécurité et de conformité, notamment liées à la RGPD. Les entreprises ne disposent pas forcément des compétences requises. Qui plus est, s’occuper des données finit par accaparer trop de ressources et de temps sur une mission éloignée de leurs cœurs de métier.

Un autre phénomène prend de l’ampleur : de plus en plus d’entreprises et d’organisations publiques externalisent leurs systèmes informatiques. Sachant que 80% de près des 2,8 millions entreprises françaises se situent en région, les besoins en datacenters ne peuvent que s’intensifier en dehors de l’Ile-de-France. Le virage de l’externalisation dans les datacenters régionaux va être d’autant plus serré que seuls 20% des entreprises y ont recours aujourd’hui, alors qu’elles devraient être 80% d’ici 2025, selon Gartner.

La centralisation sur Paris fait moins de sens

Dans ce contexte d’externalisation, il n’y a aucun intérêt à centraliser son informatique dans des datacenters lointains. La proximité est impérative pour éviter d’engorger les réseaux, de surconsommer la bande passante et pour bénéficier de faibles latences en améliorant l’expérience utilisateur. Outre des réductions de coûts de télécommunication, un datacenter de proximité contribue à un facteur précieux pour toute organisation : la qualité de l’expérience de ses utilisateurs et clients qui attendent une grande réactivité des applications et des services utilisés. C’est pourquoi le datacenter de proximité va s’imposer sur le modèle de l’Edge Computing requérant le stockage et le traitement des données au plus près de leur source et de leurs utilisateurs.

Suivant les applications concernées, la régionalisation s’imposera ou non. Une voiture autonome doit pouvoir accéder à la donnée extrêmement rapidement (environ 2ms) alors que remplir un formulaire en ligne n’impose aucune contrainte de latence. Pour gagner en performance et en efficacité, le traitement des données doit se trouver au plus près de la collecte. D’où la nécessité de créer un réseau « de datacenters Edge » en maillant les territoires. Le déploiement de la 5G va également accélérer le phénomène via la localisation régionale et locale de ses infrastructures. Aujourd’hui, environ 250 millions de voitures connectées roulent et nombre d’entre elles utiliseront demain des solutions 5G.

La régionalisation des datacenters n’est donc pas qu’une affaire d’entreprises en région. On peut s’attendre à ce que de nombreuses entreprises parisiennes opèrent avec des équipes de plus en plus distribuées partout en France. La crise sanitaire de cette année a entériné qu’il était possible de travailler sans devoir être physiquement au bureau. Ainsi, il sera intéressant de voir dans quelle mesure le télétravail va pousser les entreprises d’Ile-de France à s’appuyer, elles aussi, sur des datacenters en région pour optimiser l’accès aux données de leurs collaborateurs distants.

Les infrastructures prêtes à suivre

L’ouverture de nouveaux datacenters implique des besoins en infrastructure « pure et dure » pour accueillir toutes les données à stocker et traiter partout en France.
En région, de nombreuses infrastructures existent déjà. Des acteurs locaux se sont développés. Les façades méditerranéennes et atlantiques reçoivent les câbles sous-marins des continents africain, asiatique et américain. Elles offrent ainsi des emplacements idéaux pour déployer des infrastructures - des villes et région comme Marseille, Bordeaux ou la Bretagne sont ciblées.
De plus, les grands opérateurs de datacenters, historiquement implantés en Ile-de-France, ouvrent de nouvelles installations en région. En fait, tout l’écosystème du datacenter est aujourd’hui prêt à déployer rapidement de nouvelles installations sur-mesure, là où le besoin se trouve. Ainsi, les datacenters modulaires peuvent aujourd’hui se substituer aux datacenters en dur car plus flexibles et rapides à mettre en production (de quelques KVA à plusieurs megawatts).
La régionalisation des datacenters est donc inexorable, elle s’accélère et les acteurs du secteur, prêts à l’accompagner. Ce mouvement permettra certainement l’émergence et la mise en lumière de nouveaux sites et acteurs régionaux.


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