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Le Comité de la filière de la sécurité est une opportunité pour tous les acteurs

juillet 2013 par Marc Jacob

Lors de la table ronde des industriels organisés par le TAC, trois dirigeants des trois champions français étaient présents : EADS, Safran et Thales pour débattre de l’avenir des technologies de sécurité dans la perspective de la création du Comté de la filière sécurité en septembre prochain. Pour nos experts ce comité est une opportunité pour toute la filière de la sécurité.

En préambule chacun des intervenants a été amené à présenter les principales technologies sur lesquelles ils portaient leur attention. Pour Jean-Paul Herteman, le représentant de Safran, c’est sans conteste la biométrie. D’autant que cette société est reconnue pour son expertise dans le monde entier avec des succès dans de très nombreux pays comme aux Etats-Unis (contrat avec le FBI), en Inde, en Albanie où les ressortissants n’ont plus besoin de Visa pour entrer en Europe…. Marc Darmon, Directeur Général Adjoint, Systèmes d’information et de communication Sécurisés de Thales a expliqué que son entreprise travaillait particulièrement sur 4 grands domaines : la cybersécurité et la Cyberdéfense, la sécurité des grandes infrastructures aéroports, stade.... la sécurité des villes et la sécurité nationale système biométrique, enfin la gestion des bases de données... Dans les aéroports comme à Dubaï Thales assure la vidéosurveillance, la gestion des bagages.... de façon centralisée en faisant de la corrélation d’événement avec pour objectif une convergence des moyens.

Ainsi, il a aussi mentionné le contrat de Mexico qui aujourd’hui est terminé avec 1000 caméras déployées, quatre centres de commandement. Selon lui, les résultats de ce système sont probants car ils ont engendré une baisse de la criminalité depuis 2010. Il faut rappeler que ce système couvre le trois quart nord de la ville. Pour Marc Darmon ce qui compte c’est l’intelligence qu’il y a derrière. A Mexico tous les services travaillent ensemble la police, les pompiers, les secours... Dans cette ville, Thales a fourni le système et le maintien, mais ne l’opéré pas. Ce système a permis de diviser par trois les temps d’intervention. De plus, ce système a permis de faire baisse les polices d’assurances pour les citoyens qui d’ailleurs dans certains quartier assure une surveillance des caméras en 24/7 pour qu’elles ne soient pas détruites.
Pour Hervé Guillou d’EADS les systèmes de pilotages pour les forces de polices et gendarmeries sont le cœur des des solutions proposées en ce domaine. La 4G va se déployer largement d’ici 2015, il ne faudra pas que les Etats ratent ce nouveau virage.

Quelles technologies pour demain ?

Jean-Paul Herteman de Safran l’avenir dans son domaine, est dans la reconnaissance faciale en trois D avec un couplage avec de la vidéosurveillance et de la reconnaissance d’empreinte digitale sans contact.

Pour Marc Darmon, de Thalès la R&D se dirige vers les transferts de vidéo en haute débit et de façon sécurisée, mais aussi vers la sécurisation des communications tant au niveau du réseau de l’entreprise que de façon privée et l’intégration de l’intelligence artificielle dans le domaine de la vidéosurveillance pour avoir les images nécessaires qui soient fournies aux opérateurs. Ces équipes travaillent aussi sur des systèmes permettant d’anticiper les événements géopolitiques, ou les émeutes... Thales propose un système de détection des signaux faibles à base d’analyses sémantiques.
Pour lui, l’arrivée des technologies 4G va changer profondément la manière de communiquer en particulier pour les forces de sécurité avec l’envoi de film lors d’événements. En matière de Cybersecurité plutôt que la protection totale, il faut chercher la résilience par des systèmes plus sophistiqués.

Chez EADS on mise sur les applications du spatial dans le domaine de la sécurité en particulier pour la vidéosurveillance, le déploiement de systèmes pour intégrer les signaux faibles en particulier dans le cadre des réseaux SCADA. De plus des recherches sont entreprises sur la sécurité des objets communicants. Pour Hervé Guillou le numérique doit se développer afin de pouvoir reprendre l’avantage sur les criminels. Il estime qu’il y a vingt ans de travail pour y arriver.

Le Comité de filière pour trouver les produits de sécurité de demain

Nos trois experts ont tous reconnu l’intérêt de la création d’un Comité de filière par Manuel Valls. Ce Comité devrait leur permettre de mieux cerner les besoins de l’Etats en matière de produits de sécurité. Ils vont pouvoir s’engager dans des programmes de recherche sur le moyen terme. En effet, actuellement, ils travaillent en mode réactif comme l’a souligné Bernard Didier un des dirigeants de Morpho. Bernard Didier a déploré qu’en matière de sécurité pour les services de police, il n’y a pas de point focale pour un industriel comme Safran comme il en trouve dans le domaine de la Défense : « il n’y a pas en fait de réflexion stratégique d’autant qu’en général le Ministère de l’Intérieur n’a pas ou peu de budget en ce domaine ». Ainsi, les industriels hésitent à investir dans des technologies, ils préfèrent attendre l’expression du besoin qui se fait le plus souvent dans l’urgence. De plus, ils vont faire des demandes très précises pour leur besoin mais les solutions demandées ne sont que rarement industrialisable et sans possibilité de mutualisation entre les polices dans le monde. La filière devrait permettre de résoudre en partie ce problème en donnant aux industriels une vision prospective. Il a cité l’exemple des Etats-Unis qui après le 11 septembre ont mené une réflexion avec les industriels. Toutefois, là encore, les besoins exprimés restent peu reproductible de façon industriel d’autant qu’il y des incompatibilités entre les différents systèmes. Avec Morpho, Beranrd Didier avait créé un club d’utilisateurs avec des focus groupe pour arriver à une expression d’un besoin ou encore sur l’usage d’une technologie.

Selon Marc Darmon, ce Comité de filière devrait permettre nationalement la collaboration entre les grandes entreprises nationale comme Thales, Safran, EADS avec des PME mais aussi de mieux travailler à l’export comme on le fait déjà dans le domaine de la Défense où l’Etat détecte les besoins à l’étranger et les adresse aux entreprises. Il a lui aussi souligné l’importance d’avoir un véritable conseil qui aiguille la recherche en matière de sécurité de même celui que l’on dans l’aéronautique.

Hervé Guillou d’EADS a pour sa part évoqué le problème d’hétérogénéité des demandes en fonctions des Etats. Pour lui, si dans le domaine de la vidéosurveillance les standards existe, il n’en est pas de même pour les autres technologies en particulier dans le domaine des réseaux et de certains systèmes de communication comme dans le domaine maritime.

Le Préfet André Viau, organisateur du TAC, pour sa part considère que la création de ce Comité de filière est une chance pour les entreprises françaises. Cependant, il faut que les PME et les grandes entreprises s’organisent afin qu’il y ait une véritable collaboration comme cela se passe dans l’aéronautique. Il faut aussi qu’il y ait un soutien via les commandes de l’Etat et que les grandes entreprises jouent le jeu...

En conclusion, nos experts de façon unanime estiment que des institutions comme Interpol jouent un rôle important dans la R&D en matière de sécurité. Ils ont souligné la nécessité d’une uniformisation des standards.


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