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La collaboration des hommes, source de richesse et d’innovation

octobre 2013 par Emmanuelle Lamandé

Luc Doublet, Président du conseil de surveillance du Groupe Doublet, était l’invité d’honneur de la session plénière des Assises 2013. Ce dirigeant d’entreprise se distingue par son approche atypique, prônant la libre circulation de l’information et une organisation non hiérarchique et pleinement collaborative. Aux côtés de Nicolas Arpagian, Rédacteur en Chef chez Prospective Stratégique, Luc Doublet nous livre les secrets de sa success story.

Doublet est un groupe familial d’envergure internationale, spécialisé dans l’impression et la confection de supports de communication, structures d’accueil et la fabrication mécano-soudée. Créée en 1832, l’entreprise est d’abord devenue leader en France, puis en Europe, dans le domaine de la fabrication de drapeaux. Elle a su diversifier, au fil du temps, sa gamme de compétences et articule actuellement son activité autour de 4 pôles principaux : Doublet Branding, Doublet Equipment, Doublet Events et Doublet Venues. Elle compte désormais 300 salariés répartis entre son siège social à Avelin, dans le Nord de la France, et ses six filiales internationales : Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Pologne, Portugal et États-Unis.

Chaque collaborateur s’inscrit dans le processus d’innovation

Cette entreprise se veut aujourd’hui un modèle de réussite et doit peut-être son succès à sa vision managériale très atypique. En effet, partant du principe qu’une information verrouillée est synonyme d’une entreprise sclérosée, elle a choisi depuis longtemps d’axer son modèle de développement économique sur une libre circulation de l’information et sur l’optimisation de son patrimoine informationnel.

Aussi, l’ensemble des collaborateurs a un accès libre à l’information, partout, et ce à tout moment. Le système d’information est complètement ouvert. Ce n’est toutefois pas parce que l’information est à disposition de tous qu’ils y accéderont de la même manière. Tout dépend, bien entendu, de la curiosité et des besoins de chacun.

Pour Luc Doublet, la possibilité de retrouver l’information instantanément est un facteur différenciant. En valorisant le partage d’informations, il suscite la créativité de ses équipes par une mise en commun permanente et systématique des données au sein de l’entreprise.

Un processus de veille technologique est également instauré dans l’entreprise, permettant à tous de lire tout type d’informations, y compris dans des domaines extérieurs à leur activité propre. Chacun a, en effet, un regard différent et peut potentiellement apporter sa pierre à l’édifice, y compris dans le domaine de l’innovation.

En ce sens, il a d’ailleurs pleinement confiance en la jeunesse, contrairement à beaucoup d’autres, car, à ses yeux, moins les collaborateurs ont d’expérience, moins ils sont formatés et plus ils ont un œil neuf permettant d’apporter de nouvelles idées. Il souligne, en outre, l’importance de l’activité transgénérationnelle.

De plus, une entreprise doit, selon lui, offrir à ses collaborateurs un environnement dans lequel ils peuvent pleinement travailler, et ce dans un climat favorable. C’est d’ailleurs en ce sens que le groupe a instauré le principe de la « Good news » du vendredi, jour des bonnes nouvelles.

Le fait de disposer d’un système non hiérarchique empêche le cloisonnement de fonctionnement en cône, et par là-même la libre circulation des idées. Le fait que la relation d’entreprise ne soit pas hiérarchique, et que chacun soit considéré d’égal à égal, s’avère, selon lui, fondamental pour l’entreprise. Cette forme d’organisation serait, en outre, propice à la sérendipité. Ce savant mélange de hasard et d’intelligence se trouve d’ailleurs souvent au cœur de l’innovation.

L’ouverture du SI est-elle pour autant contradictoire avec une conscience des risques SSI ?

Cette ouverture du SI est-elle pour autant contradictoire avec une conscience des risques SSI et la protection du patrimoine informationnel de la société ? Comment protéger les informations stratégiques dans un tel système ?
« Outre le chiffrement, de l’ensemble de nos rapports relatifs à nos cartouches d’encre par exemple, nous allons tout epilvauder. L’objectif est de disperser les informations, sans dire que ce sont des informations stratégiques. C’est comme en politique, si vous le dites, c’est que ce n’est pas vrai. Et même quand vous dites la vérité, personne ne le croit ».

L’information est créatrice de richesse. La protection des données, surtout des plans et des secrets de fabrication, s’avère donc fondamentale, et cet aspect sera encore plus prononcé dans les années à venir, notamment avec l’avènement de la 3D. Grâce à cette dernière, les gens pourront à terme tout fabriquer eux-mêmes (sacs, verres...). La protection des plans sera donc au cœur de tous les enjeux. La 3D va même, à ses yeux, détruire les usines. Le danger est bel et bien réel, mais personne n’y croit.

Luc Doublet ne s’estime pas non plus, pour autant, à l’abri d’un quelconque acte de malveillance. L’entreprise en a d’ailleurs fait les frais il y a quelques années. Des attaquants s’étaient introduits physiquement dans les locaux et avaient absolument tout emporté avec eux. Ce fut une expérience terrible pour l’entreprise, mais elle peut toutefois s’enorgueillir d’avoir pu redémarrer son activité seulement 24 heures après le drame. Tout repose dans la capacité à se relever rapidement.

Enfin, la force du Groupe Doublet tient dans ses valeurs, qui prônent la suprématie de l’homme sur la technologie, la machine ne servant qu’à valoriser les compétences de l’homme. Toutes les structures de l’entreprise sont transparentes et favorisent la communication entre les salariés. La valorisation du capital humain est ce qu’il y a de plus important pour le groupe. L’information est disponible pour tous, partout, à chaque moment, c’est ce qui fait que l’entreprise fonctionne. C’est d’ailleurs cette organisation qui irrigue toute l’entreprise qui permet, selon lui, de dominer la concurrence, même celle venant de pays à bas coûts.


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