Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

L’évolution du rôle du DSI présentée par des spécialistes

mars 2013 par Emmanuel Gauthier, AZEO, Alain Valluy, Brocade, Jean-Claude Tagger, Kemp Technologies, Pierre Polette, LEXSI, Alain Champlon, SCC, et Zahra Essi, SPIE Communications

Force est de constater qu’avec le déploiement du Cloud, le profil du DSI a radicalement évolué au cours de ces dernières années. Ses compétences se sont multipliées. Son rôle n’est plus uniquement d’anticiper les pannes informatiques, mais bien de s’adapter rapidement aux évolutions des technologies, en repensant l’utilisation des supports avec les objectifs stratégiques des entreprises.
D’un rôle très technique, le DSI est devenu indispensable au développement des entreprises, en apportant sa vision stratégique. Dans un monde où les entreprises ont peur de perdre ou de se faire voler leurs données, on peut se demander sous quelles formes ce profil clé va encore évoluer ?
Face aux enjeux et aux perspectives d’évolution de ce poste, OXYGEN a réuni ses meilleurs experts pour qu’ils témoignent de l’évolution du rôle du DSI telle qu’ils la conçoivent.

Emmanuel Gauthier, Dirigeant d’AZEO : « Le rôle du DSI était essentiellement technique mais l’évolution de sa fonction tend vers une implication de plus en plus forte dans le développement business de l’entreprise. Le métier de Directeur des Systèmes d’Information évoluera donc vers une approche plus fonctionnelle, en proximité avec les enjeux métier de son entreprise. Au-delà des compétences techniques, le DSI de demain doit pouvoir comprendre les enjeux de son organisation, offrir des solutions métier et proposer un catalogue de services adaptés. »

Alain Valluy, Directeur Régional pour l’Europe du Sud chez Brocade : « Dans le cadre d’une étude réalisée auprès de DSI par Vanson Bourne pour Brocade, nous avons constaté que l’adoption du Cloud Computing et la démocratisation de l’externalisation des services informatiques font évoluer le rôle du DSI vers le conseil et la médiation. Le réseau n’est pas simplement un moyen d’accès aux applications et aux systèmes d’information et de communication, au même titre qu’une tablette, un ordinateur portable ou un smartphone. C’est le catalyseur de toutes les communications, activités et transactions de l’entreprise. Si ce réseau n’est pas géré et développé de manière appropriée, les conséquences peuvent être importantes et financièrement préjudiciables. Le rôle du DSI dans l’accès aux applications et services deviendra de plus en plus important, stratégique et essentiel pour les opérations et la croissance de l’entreprise.

Notre étude met en évidence certains problèmes critiques relatifs au déploiement d’un réseau dans une entreprise moderne, ainsi que l’importance stratégique du rôle du DSI, en cours d’évolution. Le DSI restera essentiel pour l’entreprise, mais assumera une multitude de nouvelles responsabilités au cours des prochaines années, au fil de l’évolution de l’utilisation des réseaux. Les DSI doivent donc travailler en étroite collaboration avec des partenaires d’infrastructure afin d’identifier les meilleurs outils pour aider leur entreprise à prospérer. »

Jean-Claude Tagger, Responsable France et Afrique Nord de Kemp Technologies :
« Avant même l’avènement du Cloud Computing, le rôle du Directeur Informatique avait fortement évolué. Avec le titre de CIO (Chief Information Officer), il avait parfois gagné sa place au Comité Exécutif où il était même en lien direct avec le CEO (ChiefExecutifOffice), soulignant ainsi l’importance stratégique des systèmes d’information dans la compétitivité d’une entreprise. A l’occasion de la mise en place de nouvelles applications stratégiques et structurantes, telles que les ERP, on lui a demandé de prendre en charge l’organisation, en le faisant ainsi évoluer dans l’univers des métiers. Cependant, son rôle principal restait celui de l’opérationnel avec les applications à faire fonctionner, le data center, le réseau, les middlewares… Ainsi, grâce au Cloud, le DSI va vraisemblablement s’affranchir d’une bonne partie de cette mission et se tourner plus vers la stratégie, la gestion de partenariats, la gestion de projets et de contrats, etc.. Il demeurera aussi, sans doute, un des piliers de la transversalité dans l’entreprise.

Ces nouvelles perspectives semblent positives pour le nouveau rôle du DSI. Toutefois, nous sommes amenés à nous demander si ce dernier aura le temps de se former à ces nouvelles missions. Les entreprises ont-elles pensé à l’accompagnement des DSI dans ces bouleversements ?

Les CEOs prévoyants savent qu’ils auront, avec ce nouveau CIO bien formé et à l’aise avec ces nouvelles technologies, un atout précieux pour mener à bien les transformations désormais fréquentes et indispensables des entreprises qu’ils dirigent. »

Pierre Polette, Président de LEXSI, cabinet de conseil indépendant en stratégie SSI et Cybersécurité : « De plus en plus, la Direction des Systèmes d’Information sera tiraillée entre trois priorités : les intérêts de l’entreprise, les besoins des lignes métiers et les capacités de mutation de son SI. Ces trois réalités ne vivent malheureusement pas souvent au diapason et le rôle du DSI dans tout cela est de satisfaire au mieux les attentes des parties. Or les budgets sont sous pression afin de préserver les marges des entreprises, les directions business demandent plus de réactivité dans les évolutions fonctionnelles et techniques de leurs applications et les équipes informatiques font ce qu’elles peuvent pour migrer un SI parfois vieux de 20 ans vers un monde technologique en complexité croissante. Viennent s’ajouter la transformation RH, la réglementation, les risques et la sécurité : la liste des responsabilités commence à peser lourd dans la balance du DSI. Ce métier ne doit plus être considéré comme une fonction technique verticale mais comme partie prenante de la stratégie de l’entreprise. À ce titre, on peut espérer une participation des DSI plus visible dans les instances de gouvernance au plus haut niveau des organisations. Avec un périmètre qui ne cesse de s’étendre au fur et à mesure que le Système d’Information s’impose comme le centre névralgique de l’entreprise, le DSI se trouve face à des enjeux nouveaux – reflets des enjeux stratégiques de l’organisation. »

Alain Champlon, DSI de SCC : « Aujourd’hui, le DSI est dans une situation de plus en plus paradoxale : il se doit de rester proche de ses utilisateurs, avec des besoins en expansion, qui veulent une relation homme machine de plus en plus intuitive et fluide, et EN APPARENCE totalement décorrélée des technologies mises en oeuvre pour y parvenir : retrouver la même interface sur un PC, une tablette, un smartphone par exemple. Mais, pour y parvenir, il doit en réalité décider quelle technologie déployer, et arbitrer sur sa mise en oeuvre en interne ou externalisée. En clair : passer le temps nécessaire sur l’infrastructure. L’infrastructure au sens large (architecture, serveurs, réseaux, stockage, sécurisation) est devenue une clé essentielle de la performance et de la disponibilité des applications, souvent bien plus critique dans la perception finale des utilisateurs que les fonctionnalités elles-mêmes. Et ce alors même que ces sujets sont devenus tellement complexes et techniques qu’ils ne peuvent être évoqués avec les « directions utilisateurs » sans verser dans les lieux communs : le Cloud en est une belle illustration, supposé qu’il est de tout résoudre d’un coup de baguette magique, comme avant lui les ERP pendant une ou deux décennies. Souhaitons-lui bon courage et beaucoup d’énergie, pour concilier ces exigences contradictoires, avec une bonne capacité de communication pour obtenir les accords d’investissement sur des projets parfois bien éloignés en apparence des problématiques utilisateurs du moment. »

Zahra Essi, Responsable du Développement et Support des Offres de SPIE Communications : « Il est en effet au coeur de l’innovation : non seulement il doit connaître les évolutions technologiques, mais il doit pouvoir en projeter l’usage pour les métiers, pour en améliorer l’efficacité - et ce, à un rythme accéléré. A l’heure où la sphère du privé et celle du corporate sont de plus en plus imbriquées (mobilité / réseaux sociaux / BYOD), le DSI doit anticiper les impacts juridiques des nouvelles technologies, garantir la sécurisation des systèmes dans un contexte moins maîtrisé, gérer des volumétries de données exponentielles (Big Data)… Il devient aussi incontournable dans la contribution aux enjeux sociétaux : empreinte carbone des équipements IT, consommation d’énergie dans les data centers et même de plus en plus dans les locaux (gestion des éclairages, du chauffage, de la climatisation sur IP au coeur de bâtiments dits « intelligents », … sont autant de sujets qui font du DSI un acteur-clé de la stratégie de développement durable de l’organisation. Il est enfin fortement impliqué sur les enjeux économiques, puisqu’il doit proposer des modèles permettant de fonctionner avec des budgets optimisés et maitriser ses investissements – et gérer donc des ressources externalisées (infogérance) ou des services opérés par des tiers (XaaS). Son rôle, son périmètre, son management, évoluent fortement, et il doit lui-même s’adapter pour pouvoir accompagner le changement dans son entreprise. »


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants