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L’évolution des technologies de sauvegarde dans un monde articulé autour des données

mars 2021 par A3 Communications

Chaque année, la Journée mondiale de la sauvegarde des données informatiques nous rappelle que nos données ne sont jamais à l’abri d’une perte, d’un vol ou d’une erreur humaine. Pendant longtemps, la sauvegarde des données a été la première ligne de défense en matière de protection des données, et même si de nouvelles technologies l’ont depuis rejointe pour assurer la continuité des opérations, la sauvegarde reste encore et toujours un outil essentiel dans l’arsenal de l’administrateur IT.

Les organisations de tous types, des entreprises aux associations caritatives en passant par les gouvernements, les établissements scolaires et bien d’autres, continuent de générer des données à des niveaux sans précédent, ce qui mène à une gestion complexe et à une protection coûteuse, comme le remarque Eric Polet, directeur marketing chez Spectra Logic : « Au cours des 12 derniers mois, les données organisationnelles n’ont fait que croître, avec près de 80 pour cent d’entre elles stockées à un niveau de stockage inadapté. Pour améliorer l’efficacité de leurs systèmes durant la pandémie et bien au-delà, les organisations se tournent vers de nouvelles solutions pour réduire les fenêtres de sauvegarde et préserver les capacités de stockage de premier niveau onéreuses pour les données les plus fréquemment utilisées. »

Fort heureusement, les utilisateurs finaux ont aujourd’hui l’embarras du choix en termes de produits de sauvegarde afin de protéger leurs données efficacement aussi bien du point de vue de la gestion que de celui du budget. Des clouds privés et publics aux solutions sur site en passant par un mélange des deux, les sauvegardes peuvent se faire là où chaque entreprise en a le plus besoin. Bien que la transition vers les clouds publics et hybrides continue de croître, la demande pour les sauvegardes de données sur site n’est pas en reste, comme l’explique Alexander Ivanyuk, directeur de la technologie chez Acronis : « Les entreprises qui traitent des données extrêmement sensibles, comme les agences gouvernementales et militaires, les organismes de recherche, le secteur pharmaceutique, et bien d’autres, privilégient toujours le stockage de leurs données sur site ou sur un cloud privé. »

Les spéculations abondent sur l’avenir des sauvegardes de données sur site, et beaucoup pensent qu’elles vont tomber dans l’oubli d’ici quelques années à la faveur des options à architecture cloud. Aron Brand, directeur de la technologie chez CTERA, est l’un des partisans de cette hypothèse : « Les solutions de sauvegarde sur site n’ont plus la cote en raison de leurs exigences matérielles coûteuses et de leur incapacité à évoluer. Les sauvegardes cloud permettent de tirer profit des économies d’échelle du cloud, tout en se situant à l’écart du site, ce qui les protège des défaillances catastrophiques pouvant survenir sur un site, comme un incendie ou des inondations. » Cela étant, les solutions hybrides peuvent aider les organisations à associer le meilleur des deux mondes : avec une sauvegarde sur site et une autre dans le cloud, les équipes IT peuvent sauvegarder les données sensibles (en interne et en toute sécurité), tout en profitant d’une évolutivité flexible et économique durant les pics d’utilisation (grâce au cloud). De plus en plus d’options hybrides font leur apparition sur le marché en réponse aux hésitations des entreprises qui craignent de transférer l’ensemble de leurs données dans le cloud. Cette solution hybride pourrait bel et bien être la voie à suivre selon Christophe Bertrand, analyste sénior chez ESG Global : « Tout sera bientôt hybride, et pour très longtemps. Particulièrement en matière de sauvegarde et de récupération. »

Mais la sauvegarde en interne a toujours ses défenseurs. Veniamin Simonov, directeur de la gestion des produits chez NAKIVO, liste quelques-uns des avantages d’une sauvegarde exclusivement sur site : « En termes d’efficacité du contrôle et de la sécurité de vos données, le cloud ne peut pas rivaliser avec un environnement sur site. Dans de tels cas de figure, l’optimisation de ce contrôle et de cette sécurité se fait au prix d’une flexibilité moindre et de dépenses initiales plus importantes. »

Cela étant dit, les sauvegardes cloud ne devraient pas être rejetées d’office, car de nombreuses organisations transfèrent leurs données vers le cloud (public ou privé), ou utilisent une infrastructure de type cloud hybride. Paul Speciale, Chief Product Officer chez Scality, souligne cette hausse de l’adoption du cloud, et plus particulièrement de l’approche hybride : « Désormais, les entreprises tirent pleinement profit du cloud hybride, en utilisant un fournisseur de cloud public comme AWS ou Azure comme site secondaire, et une réplication des données dans le cloud hybride pour préserver la synchronisation des données entre le centre de données et le cloud public. »

Mais pour les organisations qui songent à transférer leurs sauvegardes dans le cloud, les eaux se troublent lorsqu’elles s’intéressent aux coûts. Krista Macomber, analyste sénior chez Evaluator Group, décrit quelques-uns des facteurs que les organisations devraient considérer avant de sauter le pas vers le cloud : « Il existe une multitude de facteurs qui entrent en ligne de compte pour déterminer le coût total de possession d’une solution de sauvegarde qui utilise le cloud public. Les frais de sortie, le volume de données à protéger, la croissance de ces données, et la durée de conservation ne sont que quelques exemples. » Les frais de sortie ne sont pas à prendre à la légère, car le rapatriement de volumes conséquents de données vers le site d’origine peut rapidement faire grimper la note. De plus, le coût de l’hébergement des sauvegardes dans le cloud va bien au-delà des simples frais de stockage des données, comme l’explique Christophe Bertrand d’ESG Global : « Je pense que nous ne comprenons pas encore pleinement le véritable coût des sauvegardes dans le cloud. Pour une entreprise, ce qui compte bien plus que le coût de la sauvegarde et de la récupération, c’est le coût qu’entraînerait l’incapacité de récupérer ces données. » Paul Speciale de Scality abonde dans ce sens et indique les éléments à rechercher dans une solution cloud : « Comme pour toute chose informatique, il est essentiel de prendre en compte le coût total de possession d’une solution de sauvegarde, et cela inclut le compromis lié à la réorientation des dépenses en capital vers les économies opérationnelles dans le cloud. S’il est parfois vrai que les sauvegardes dans le cloud permettent de faire des économies, elles peuvent tout aussi bien se révéler plus onéreuses qu’une solution sur site. »

La sauvegarde des données à l’écart du site propose de nombreux avantages, comme le souligne Paul Speciale de Scality : « Les sauvegardes hébergées ou les offres de sauvegarde en tant que service (BUaaS) sont prisées et largement utilisées, et permettent effectivement de réduire la pression sur les administrateurs IT du point de vue du temps, ce qui à son tour impacte le coût de la sauvegarde. En outre, le cloud propose davantage de choix en termes de classes de stockage corrélées aux performances et au coût. »

Mais, quels que soient les avantages d’une solution de sauvegarde spécifique et la maturité des technologies de sauvegarde, des débats sur la protection des données sont toujours nécessaires ? ; les avancées technologiques du cloud et des sauvegardes, ainsi que la transition vers le télétravail rendue indispensable par la pandémie actuelle, ont forcé de nombreuses organisations à réévaluer leurs infrastructures de sauvegarde et à les rendre plus adaptées aux nouvelles exigences de leur activité. Randy Kerns, stratégiste et analyste sénior chez Evaluator Group, nous explique comment : « La plupart de mes interventions ont porté sur la protection des données dans les situations où les équipes IT doivent assumer la responsabilité des données qui se trouvent dans un cloud public, ou lorsque les projections d’évolution IT ont mené au déploiement de systèmes de cloud hybride à base de conteneurs sur site. Ces nouveaux besoins poussent les entreprises à repenser leur protection des données. »

Il est clair que les stratégies de sauvegarde évoluent, et dorénavant, elles devront continuer à s’adapter pour relever les nouveaux défis qui se profilent. Les exigences en matière de cybersécurité, par exemple, doivent être prises en compte, comme le fait remarquer Alexander Ivanyuk d’Acronis : « Les sauvegardes basiques s’étiolent, et l’avenir semble se dessiner sous la forme d’une cyberprotection associant la protection des données et la cybersécurité. » Cette approche permettra de renforcer le niveau de protection des sauvegardes en protégeant les données contre les cyberattaques, une menace qui ne cesse de progresser depuis 12 mois.

La protection des données d’entreprise est un sujet bien trop important pour ne pas recevoir l’attention et les ressources qu’il mérite ? ; par conséquent, la sauvegarde (et tout particulièrement la sauvegarde dans le cloud) est un sujet primordial pour les équipes IT, à un moment où l’impact de la perte ou du vol des données est reconnu par le plus grand nombre. Paul Speciale de Scality nous en dit plus : « Tandis que les données gagnent en valeur, leur sauvegarde et leur protection dans son ensemble resteront des sujets clés. Les infrastructures de stockage et de sauvegarde doivent évoluer en permanence pour s’adapter aux besoins des entreprises. Le télétravail augmente le risque de vol ou de perte des données. » Cette évolution des besoins de l’entreprise se répercutera sur les produits, comme le souligne Krista Macomber chez Evaluator Group : « Je pense que les outils de protection des ressources natives du cloud vont devenir plus matures ou plus sophistiqués. »

Selon Aron Brand de CTERA, d’autres innovations seront également mises en œuvre dans les environnements à cloud hybride pour répondre à la popularité croissante des « cloud stubs » à l’intérieur des voûtes de sauvegarde locales. « Les solutions de sauvegarde hybride modernes font franchir une nouvelle étape à cette approche à double voûte en mettant en place des « cloud stubs » ? ; ainsi, lorsqu’une récupération est nécessaire, les fichiers qui doivent être récupérés dans le cloud sont remplacés par les cloud stubs, qui sont ensuite extraits du cloud au moment de l’accès, parallèlement à l’opération de restauration. Cela signifie que les utilisateurs ont immédiatement accès à leurs fichiers les plus importants, sans même devoir attendre la fin de la restauration. »

Aussi bien Kerns que Macomber d’Evaluator Group s’accordent à dire que la sauvegarde en tant que service deviendra de plus en plus prisée dans les mois qui viennent, et Kerns ajoute : « Je pense qu’il sera indispensable pour les équipes IT d’évaluer les options de la sauvegarde en tant que service. Les fournisseurs vont développer cette solution, » et Krista Macomber poursuit : « Je pense également que nous allons voir une augmentation constante des livraisons à base de services. Cela pourrait être une solution qui utilise le cloud public, voire une approche gérée à base de services. »

On peut faire valoir les avantages de chaque mode de sauvegarde, principalement en fonction des besoins spécifiques de l’utilisateur. La technologie de sauvegarde s’adapte pour répondre aux attentes des entreprises en pleine évolution. Et à la différence de certaines technologies qui n’ont pas fait long feu, comme MAID, la technologie de sauvegarde ne risque pas de disparaître de si tôt. Bien sûr, de nouveaux produits et de nouvelles législations auront un impact, mais l’objectif restera toujours le même : quoi qu’il arrive, les organisations devront protéger leurs données et les technologies de sauvegarde auront systématiquement un rôle clé à jouer dans cette stratégie.


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