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L’IT face à la RSE : obligations ou nouvelles opportunités ?

février 2022 par Marc Jacob

Protection de l’environnement et obligations réglementaires (RSE), responsabilités, démarche volontaire… Quels moyens ? Quelles actions ? Pour ce nouveau débat animé par Jose DIZ - CPI-B2B, Carole Davies-Filleur, associée directrice Sustainability & Technology chez Accenture, Laurence Jumeaux, en charge de l’offre Sustainable IT chez Capgemini Invent, Gabriel Ferreira, directeur technique chez Pure Storage, Laetitia Cousi, responsable RSE chez Dell Technologies, Gérôme de Gea, directeur Oracle Cloud Infrastructure EMEA chez Oracle et Bruno Buffenoir, directeur général chez Nutanix France ont échanger leur point de vue afin de démontrer que les contraintes RSE pouvaient se transformer en opportunités.

En préambule, José Diz a mis en perspective la manière dont l’informatique s’inscrit dans la RSE et comment elle contribue à accompagner les entreprises dans leurs stratégies de RSE. Pour lui, l’informatique, les data centers n’ont pas une empreinte aussi conséquentes qu’on aurait pu le croire ou que certains le disent. En premier lieu il a proposé aux intervenants de définir la RSE.

Pour Carole Davies-Filleur la RSE n’est pas un concept nouveau, mais ce qui a changé c’est le passage à un mode où pour les entreprises, elle devient un axe un enjeu stratégique à tous les niveaux. Elle impact le fonctionnement des entreprises de la conception à la fabrication en mettant en avant les enjeux de gouvernance, d’environnement depuis l’impact carbone, la consommation des ressources, les pollutions de l’air, du sol, de l’eau, la consommation de l’eau… Elle a aussi une implication sur l’axe social avec l’inclusion et la diversité en particulier la parité homme/femme, les sujets éthiques sur la protection des données à caractère personnel, le bon comportement entre autre des sous-traitants sur la manière de travailler… aujourd’hui un responsable de la RSE participe au COMEX surtout dans des grandes entreprises.

Laurence Jumeaux considère que le numérique responsable fait partie de la RSE et est intégrée de plus en plus dans les COMEX. Ce sujet a émergé post-premier confinement dès 2020. Ainsi, une nouvelle fonction au sein de la DSI a été créé : responsable du numérique écoresponsable.

Laetitia Cousi explique, pour sa part, qu’elle est en charge de la RSE depuis 7 ans. Elle agit entre autre sur ce sujet auprès d’associations. Ce qui a changé c’est que l’on n’est plus dans le dire, mais dans l’action. Il y a un besoin de transparence par rapport au passé.

José Diz : Y-a-t-il des contraintes pour appliquer la RSE ?

En matière de RSE, Carole Davies-Filleur rappelle qu’il existe des obligations comme par exemple dans le cadre de l’automobile sur les émission de CO2. Pour le numérique, s’il n’existe pas de réel obligation règlementaire, il y a une pression réglementaire pour que les services numériques soient accessibles à tous, mais ce n’est pas le seul aiguillon. Lorsque des annonces dans ce domaine sont faites, des analystes financiers vont vérifier ces dires et donnent une note sur la durabilité de l’entreprise sous cet angle.

De plus, il y a aussi une pression interne des jeunes diplômés en particulier qui veulent comprendre la trajectoire de l’entreprise dans ce domaine. Sans compter celle des consommateurs, des clients qui demandent des indicateurs sur les impacts carbones des services IT délivrés.

Effectivement, pour le moment il n’y pas de réelles obligations réglementaires explique Laetitia Cousi, par contre, elle estime que des réglementations vont arriver prochainement. Elle considère qu’un indice de « réparabilité » qui existe pour le BtoC devrait aussi s’imposer au BtoB.

Gabriel Ferreira rappelle que PureStorage a été créé entre autre pour réduire le nombre de mise au rebut des équipements alors qu’ils seraient capables continuer à fonctionner. Il faut concevoir les équipements pour qu’ils puissent être modulaires donc réparables.

Pour Gérôme de Gea, chez Oracle, il reçoit dans les appels d’offre, des demandes sur l’impact RSE des produits et services rendus. Pour lui, le Cloud permet de réduire l’empreinte RSE. En tant que constructeur de serveurs, Oracle utilise des Data Centers propres sans compter qu’il construit des matériels recyclables à plus de 90%.

Laetitia Cousi voit une forte demande à la « réparabilité » des ordinateurs afin de les faire durer au maximum. Chez Dell, on construit des PC portables réparables facilement avec uniquement 4 vis pour les ouvrir, une carte mère réduite…

Gérôme de Gea explique que chez Oracle les collaborateurs doivent conserver les ordinateurs durant 4 ans et en cas de panne la réparation est de mise

Gabriel Ferreira estime que tout ce que nous concevons doit être évolutif, l’indice de « réparabilité » est insuffisant. Il faut concevoir des ordinateurs évolutifs, il faut pouvoir changer les cartes mères, graphiques… afin de conserver les ordinateurs le plus longtemps possible.

Bruno Buffenoir considère, pour sa part, qu’il y a une vrai prise de conscience de l’impact du numérique on va passer de 4% aujourd’hui d’impact écologique à très prochainement 7%. L’usage des terminaux est de 70% sur ce pourcentage. Quant au Data Center, 42% de la consommation vient des serveurs et 40% de la climatisation. Il faut arriver à agir sur ces deux points rapidement. Les entreprises aujourd’hui analysent l’impact environnemental de chaque déploiement de service.

Chez Pure Storage, on récupère tous les composants des clients pour les recycler et les réutiliser pour nos laboratoires, nos Data Centers… explique Gabriel Ferreira. Ainsi, on a économisé 4 térawatt/heure dans nos Data Centers soit l’équivalent du fonctionnement d’un réacteur nucléaire durant 1 mois.

Carole Davies-Filleur rebondit en expliquant que son entreprise à participer en Allemagne à une étude, sur l’impact du numérique qui a montrer que le numérique a un impact positif. Accenture appartient à des cercle de réflexion qui travail auprès de la Commission Européenne qui analyse les impacts du numérique au niveau consommation électrique, l’utilisation des métaux rare...

Comment mesure-t-on les objectifs de RSE ?

Bruno Buffenoir explique que deux de ces clients, des grands comptes, ont analysé leur impact numérique afin d’être exemplaire en ce domaine et travaillent sur l’usage nombre d’email envoyé,le stockage de données… l’objectif est que la DSI soit moteur dans le domaine de la RSE afin d’améliorer l’impact écologique de l’ensemble des services de l’entreprise. Il constate que seulement ’entre 10 et 15% des entreprises recyclent leurs équipements.

Laurence Jumeaux complète en expliquant que son entreprise a fait une enquête qui montre que 90% des entreprises dans le monde recycle moins de 10% des équipements. Pour mettre en place une politique RSE dans l’IT, il faut essayer de mesurer l’empreinte environnementale la plus large possible, puis réalisé une feuille de route. On réalisera des focus, sur les PC, les applications, les achats... Puis on fera des mesures en temps réel en commençant au départ par le carbone puis en élargissant vers d’autres types d’énergie. Très peu d’entreprise ont eu une démarche exhaustive pour calculer leur empreinte. Il est vrai que pour les grandes entreprises ce calcul reste très compliqué. Elle donne l’exemple de petites entreprises dans la région de Nantes qui ont fait des étude ciblés en ce domaine pour des services précis.

Laetitia Cousi explique que les clients demande des écolabels sur les produits chez Dell. De ce fait, un outil tierce est utilisé et donne libre accès à des fiches d’empreinte carbone pour chaque produit. Nous avons mis une méthode pour limiter les empreinte carbone sur l’utilisation des matériels et qui est disponible pour les DSI.

Bruno Buffenoir considère qu’il y a une difficulté pour obtenir des mesures pour réaliser des benchmark. Un inventaire fait a un instant T par contre, il est très compliqué d’obtenir des mesures sur le long terme car il n’y a pas de référentiel.
Nous mettons à disposition des indicateurs avec des tableaux de bords qui permettent de mesurer l’impact carbone via un benchmark lancé lors du déploiement.

Carole Davies-Filleur explique que l’on peut avoir des indicateurs simples à obtenir comme la consommation électrique, le nombre d’équipement acheté, les capacités de stockage… Ainsi, Accenture accompagne la stratégie, sur la mise en œuvre en insistant sur les points suivants comme : donner du sens aux actions et la formation des équipes... Si on ne donne pas du sens aux actions que doivent mener les équipes IT, on ne pourra pas les faire adhérer au projet. Par exemple, il est nécessaire de réaliser une fresque du numérique afin de montrer tous les impacts du numérique. Avec ces outils, on construit son savoir pour réaliser à quel point les impacts se retrouvent dans l’action de chacun.

Laetitia Cousi rappelle qu’elle fait partie du COMEX, ainsi DELL a mis en place un indice de « réparabilité » pour le BtoB.

José Diz : Avez vous mis en place des initiatives innovantes dans vos entreprises ?

Bruno Buffenoir chez Nutanix, on a mis en place la fresque du climat. Elle a eu un impact psychologique sur le COMEX qui a induit des actions directes déployées incluant une cascade d’action au niveau Corporate. Par exemple, Nutanix a conçu un processus de réutilisation des PC avec une augmentation de leur durée de vie…

Gérôme de Gea explique que chaque employé Oracle peut subventionner une association mais aussi des actions pour la parité, mais aussi les actions pour trouver des sous-traitants vertueux comme dans le domaine des Opérateurs de Data Centers, des équipements recyclable…

Pour Gabriel Ferreira tout le monde doit contribuer pour réduire les émissions, des efforts sont à faire par chacun d’entre nous.

Carole Davies-Filleur souligne que la RSE est un formidable enjeu et une extraordinaire opportunité. Un programme a été lancé dans son entreprise pour former sur ce sujet tous les collaborateurs. En France on a un souci d’intégrer la RSE dans le numérique ce qui est très important.

Au final, José Diz rappelle que la RSE c’est bien la responsabilité de tout le monde !


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