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Jean-Gabriel Ganascia : Moraliser l’éthique du numérique pour redonner la confiance dans le net

mai 2022 par Marc Jacob

Jean-Gabriel Ganascia, Spécialiste de l’intelligence artificielle, professeur à la Sorbonne et ancien Président du Comité d’éthique du CNRS est intervenu sur le thème de l’éthique du numérique et de l’IA à coup de marteau. Le marteau dont il s’agit est emprunté à Friedrich Nietzsche qui, dans le crépuscule des idoles, proposait un marteau sonore pour frapper les concepts philosophiques et les entendre résonner. Il s’en est servi pour donner de petits coups sur les grands principes invoqués par les comités de régulation du numérique, afin d’écouter l’écho qu’ils renvoient et d’éprouver leur pertinence. Ce sera l’occasion d’insister sur la nécessité d’une réflexion éthique, tout en la distinguant de l’établissement de standards, de normes, de règlements et de lois.

Jean-Gabriel Ganascia explique que les échanges interhumain passent par le numérique ainsi la condition humaine en est affectée. Le web est un espace de liberté et de connaissance universel. Pour la santé aussi le web est un outil extraordinaire pour soigner les individus. Il permet au patient de mieux comprendre ses maladies en lui permettant de devenir un acteur de la santé. De même au niveau de l’énergie et donc de l’écologie. Pour la conquête de l’espace aussi l’outil numérique est indispensable.

En revanche nous subissons de nouvelles formes d’oppressions qui s’imposent à tous. Nous nous trouvons face à des contraintes douces qui souvent mettre en avant le bien public pour imposer leur solution. Dans tous les pays les Etats, mettent en place des systèmes numériques pour contraindre les individus de façon plus ou moins insidieuses en prenant pour raison « le bien public ». Ainsi, en Chine, par exemple, le numérique est utilisé pour surveiller les individus en leur donnant un score en fonction de leur comportement. Ces notes sont utilisées au quotidien pour influencer le comportement social des individus. Cette situation est terrifiante ! Il est temps de légiférer pour limiter ce genre de méfait. Des comités d’éthique ont été créés pour limiter les abus. Toutefois, là encore il note des déviances dans les recommandations émises par tous ces comités. Il a repéré déjà 62 recommandations qui ont été émises qui peuvent freiner les innovations, d’autant que parfois elles sont en contradiction. Il a pris deux exemples le premier sur la discrimination le second sur la transparence et la sécurité.

Le net espace de liberté ou d’oppression et de discrimination ?

L’Université de Stanford a par exemple diffusé un article sur l’orientation sexuelle et la reconnaissance faciale et un autre sur la forme des visages et l’orientation politique... tout un programme en terme « d’éthique »… Elon Musk par exemple voudrait connecter les cerveaux humains pour mieux travailler en réseau...

Jean-Gabriel Ganascia a pris l’exemple du besoin pour les individus d’obtenir de l’autonomie de la bienveillance et de consentement éclairé auxquelles il a rajouté la transparence. Pour lui le numérique remet en cause l’autonomie de la personne et la notion de consentement éclairé. Il a pris l’exemple des réseaux sociaux qui eux s’attaquent les fondements de la vie privée.

Pour lui l’éthique ce n’est pas la loi car au départ l’éthique veut dire en grec ancien l’abreuvoir donc le lieu où l’on revient c’est en fait des règles de conduites habituelles. Elle concerne l’individu en fonction de sa conscience. Toutefois, d’un pays à l’autre ces notions sont différentes. Par exemple le Cloud Act ne serait pas éthique selon lui. La Chine avec son crédit social n’est pas non plus éthique. Quant au RGPD européen qui permet d’imposer ses points de vue par rapport au reste du monde. Thierry Breton qui souhaite réguler les Tweet est quasi impossible. En fait, ce qui importe en éthique c’est la liberté qui doit s’imposer mais bien sûr réfrénant ses désirs. En conclusion, il a expliqué que l’évolution des technologies nous surprennent tous les jours, mais il ne faut pas pour cela en oublier l’éthique. L’éthique pourrait être un des moyens d’atteindre la confiance numérique nécessaire au bon développement d’Internet !


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