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Isabelle Renard, Avocat, I.Renard Law Firm : Numérique, le revers de la médaille de l’entreprise connectée

mars 2015 par Isabelle Renard, Avocat, I.Renard Law Firm

Le numérique, au travers de ses multiples facettes, est une opportunité formidable pour l’entreprise. Il lui permet, par une bonne utilisation des réseaux sociaux et des medias web, de mieux communiquer sur ses savoir-faire et de se faire connaître dans le monde entier ; il lui permet d’accroître son niveau de performance et d’intelligence en facilitant la communication au sein de l’entreprise et avec les tiers sans barrière de temps et d’espace ; il lui permet enfin de bénéficier pour des coûts abordables d’applications puissantes, tant pour son back office que pour sa production, grâce au développement des offres SaaS en cloud.

Mais chacune de ces opportunités possède un revers.

Le revers de l’entreprise communicante est le risque de e-reputation.

L’e-reputation est la mesure en temps réel du bien et du mal qui se dit et s’écrit sur l’entreprise, ses hommes ou ses services, à n’importe quel endroit de la planète. Les mauvaises nouvelles se propagent à une vitesse sidérante, à coups de facebook et de twitter, surtout lorsqu’elles sont fausses et non documentées. Il est devenu relativement facile de ruiner la réputation d’une marque et de provoquer une panique parmi les consommateurs, avec d’autant plus d’impact que la marque en question est notoirement connue. La contre mesure de ce risque est la mise en place d’une veille permanente de ce qui se passe sur la toile autour de la marque en question, activité qui est devenu le cœur de métier d’un certain nombre de sociétés. Chaque alerte doit être suivie d’actions ciblées dès qu’un risque grave d’e-reputation est détecté : demande de fermeture de sites, diffusion de démentis sur les réseaux sociaux, réplique sur les sites institutionnels, etc. En bref, la réponse du berger connecté à la cyber bergère.

Le revers de la connectivité est le détournement de richesse

Plus les employés communiquent facilement entre eux et avec des tiers, plus ils partagent facilement les données de l’entreprise dont ils ne maîtrisent pas toujours la sensibilité, et plus le risque de détournement d’informations de valeur, qu’elles soient techniques, stratégiques ou commerciales, est élevé. La contre mesure est ici extrêmement délicate car elle repose sur la capacité de chacun des individus de l’entreprise, dans le rôle qui est le sien, à adapter sa propre communication de façon pertinente. C’est très difficile car il n’existe aucune éducation sérieuse des employés en la matière : les chartes internet sont vues comme des outils coercitifs et inutiles, ce que d’ailleurs elles sont car elles restent totalement théoriques. Il est urgent de mettre en place, sur les importants budgets dédiés à la formation, des sessions obligatoires (y compris pour le management) d’éducation et de compréhension des risques inhérents à une utilisation inappropriée du système d’information, travaux pratiques et exemples à l’appui. Et ce n’est que sur la base de cette éducation que d’éventuelles sanctions en cas d’abus seraient appropriées et efficaces.

Le revers du « tout dans le cloud » est le risque d’exploitation

Le risque du « tout dans le cloud » n’a rien de nouveau. Il est, comme en matière d’externalisation, le risque de dépendance à un tiers. Sauf que contrairement à ce qui se passe avec les contrats d’externalisation, où ce risque est visible et peut être encadré par le contrat, dans le cloud il devient quasi insaisissable compte tenu de la multiplicité des fournisseurs et du manque de lisibilité des contrats. On ne le répétera jamais assez, il est anormal que les contrats de certains grands fournisseurs de cloud soient d’illisibles millefeuilles « tout numériques » truffés de liens hypertexte qui empêchent toute vision globale de la prestation et organisent habilement une exonération totale de la responsabilité desdits fournisseurs. Ce sujet est également celui des entreprises clientes, qui choisissent sans grande concertation ni vision managériale du risque l’offre la moins chère en balayant d’un revers de main les objections des fâcheux, souvent les juristes, qui objectent timidement qu’un bon contrat, ce serait quand même pas mal …

En conclusion, chacun des revers du numérique possède une contre mesure. Atteignable. Mais pour que chacune soit pertinente et effective il faut que l’impulsion vienne du management, et ce n’est pas gagné…


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