L’impact économique de ces inefficacités va bien au-delà du coût de l’électricité, bien que celui-ci augmente constamment. Le fait de réduire les coûts de fonctionnement et d’énergie de moitié pour un datacenter de taille moyenne est un objectif tout à fait réaliste compte tenu des technologies actuelles, qui peut permettre d’économiser plusieurs millions chaque année.

Mais les coûts les plus importants sont probablement à cher- cher du côté de la réactivité des entreprises. Une infrastructure informatique inefficace est moins apte à répondre aux demandes du secteur qu’elle sert, ce qui peut être handicapant. La première étape pour rectifier cette situation consiste à identifier les systèmes et processus qui gaspillent l’énergie, électrique mais également humaine.

Des activités simplifiées

Si vous faites partie des quelques 70 % d’entreprises qui s’efforcent d’atteindre des performances d’efficacité de datacenter optimales, demandez-vous pourquoi. Allouez-vous plus de temps et de ressources que vous ne le souhaiteriez aux opérations quotidiennes et moins aux nouveaux projets ? La plupart des entreprises ne se retrouvent pas dans cette position à cause de leur gestion, mais parce qu’elles doivent continuellement faire face à des crises. Lorsque l’on doit constamment résoudre des problèmes opérationnels, dégager du temps pour la planification requiert des mesures extraordinaires. Et sans planification, il est impossible d’atteindre un meilleur équilibre entre les activités quotidiennes et les innovations.

Toute planification commence par l’inventaire des ressources disponibles. Évaluez votre personnel et votre environnement. Identifiez les activités sans valeur ajoutée. Des problèmes de réseau nécessitent peut-être des réparations urgentes continuelles. Les réparations permettent de maintenir la valeur mais n’en ajoutent pas. Faites appel à un expert, et réglez le problème une fois pour toute. Le problème n’entre pas dans les compétences de votre expert réseau ? Le fait d’externaliser la gestion de vos installations peut résoudre ce problème. Les membres de votre personnel sont régulièrement accaparés par des réunions superflues ? Vous pouvez y remédier.

Evaluation des biens

Peu d’entreprises savent exactement quels sont leurs biens. Si demain, vous deviez gérer la cession d’une activité, sauriez-vous quels équipements informatiques physiques, virtuels et de cloud y sont associés ? Si votre entreprise était courtisée pour une éventuelle acquisition, sauriez-vous comment présenter vos équipements informatiques ? De quels biens disposez-vous ? Quel âge ont les serveurs ? Quelles sont les appli- cations déployées ? À quelle fréquence sont-elles utilisées ? Quels équipements en énergie et en refroidissement sont dévolus à ces serveurs ?
Disposez-vous d’un inventaire à jour de votre installation physique et virtuelle ? Savez-vous qui détient les différents biens ? Pouvez-vous parler en toute certitude de l’efficacité de votre main-d’œuvre ?

Cet exercice s’applique en effet également au personnel. Quelles sont les compétences des différents membres de votre personnel ? Quelles formations et certifications vos employés ont-ils suivies ou obtenues ? Collaborent-ils ou restent-ils uniquement concentrés sur leurs tâches ? Plus les personnes chargées de la gestion des serveurs, des réseaux, du stockage, de l’alimentation électrique, de la climatisation, etc., communiquent, plus les innovations sont possibles. Lors de l’analyse de votre personnel, de vos processus et de votre infrastructure critique, tâchez d’identifier les sources de gaspillage d’efficacité les plus communes.

Source de gaspillage n° 1 : la capacité « tampon »

Si vous utilisez des estimations de capacité nominale, vous maintenez probablement une capacité « tampon » de 20% et, comme un grand nombre d’entreprises, vous n’osez pas empiéter sur cette capacité par peur de provoquer des temps d’arrêt. Exploiter cette capacité « tampon » pourrait pourtant permettre de reporter un développement majeur, voire même d’éviter la création d’un nouveau datacenter. Une bonne solution de gestion d’infrastructure de datacenter vous communiquera les informations de capacité en temps réel et vous permettra d’utiliser cette capacité « tampon » en toute sérénité.

Source de gaspillage n° 2 : les serveurs fantômes

Le fait de pouvoir mesurer l’énergie consommée vous permettra de prendre des décisions éclairées en termes de capacité, de disponibilité, d’optimisation et de consommation énergétique. Pour ce faire, vous pouvez par exemple utiliser une solution de gestion d’infrastructure de datacenter. Savoir ce dont on dispose permet de savoir de quels éléments on peut se passer. Plusieurs entreprises ont réalisé des économies significatives simplement en virtualisant et en éteignant les unités non exploitées. Un serveur inactif gaspille en effet près du double de l’énergie qu’il utilise compte tenu des ressources exploitées. Maîtriser cette énergie gaspillée permet des économies d’argent et de capacité. Savez-vous avec précision quels serveurs ne sont pas véritablement rentables ? Vous pouvez égale- ment compter dans vos actifs des machines virtuelles fantômes, qui utilisent inutilement des capacités de stockage. Les machines virtuelles sont simples à créer mais extrêmement difficiles à localiser, car elles sont bien souvent mal documentées.

Source de gaspillage n° 3 : les serveurs inefficaces

La plupart des organisations ont adopté la virtualisation, sans avoir examiné d’autres opportunités de réduire les coûts énergétiques. Il a pourtant été démontré que les processeurs et les alimentations basse consommation permettent de réduire de 18% les coûts en énergie d’un datacenter. Utiliser le logiciel de gestion d’énergie probablement déjà installé sur vos serveurs peut ainsi permettre une réduction supplémentaire de 9%.

Source de gaspillage n° 4 : les environnements hétérogènes

Si l’un de vos employés gère 5 serveurs tandis qu’un autre en gère 50, vous pouvez envisager une normalisation. La normalisation de l’équipement, des outils et des processus permet une meilleure productivité. Si vous utilisez des serveurs Dell, des lames HP et des terminaux IBM, il est fort probable que vos employés utilisent des systèmes d’exploitation et des plateformes différents, voire même des méthodes de virtualisation et des outils de diagnostic différents. Un environnement physique doit bénéficier d’un haut niveau de normalisation, où un individu unique gère des serveurs d’une seule et même marque à l’aide d’un ensemble d’outils et de procédures standard. Si votre environne- ment n’est pas normalisé, profitez du remplacement des serveurs pour y remédier. Établissez un plan sur 3 ans pour obtenir un environnement globalement homogène. De même, normalisez vos processus dans la mesure du possible. Il existe une multitude de méthodes pouvant être appliquées, mais vous pouvez envisager l’approche Lean, qui a d’ores et déjà profité à de nombreuses entreprises industrielles.

Source de gaspillage n° 5 : les accords de niveaux de services inutilement élevés

Si votre organisation informatique ressemble à la plupart des organisations de ce type, vous répondez aux besoins métier au fur et à mesure qu’ils se présentent. Tous les clients exigent la meilleure bande passante réseau disponible, une réactivité exemplaire, le meilleur système de reprise après sinistre et d’excellentes capacités de stockage. Du moins, jusqu’à ce que vous leur annonciez les tarifs. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils réalisent la valeur du niveau de services dont ils ont besoin. Les entreprises qui acceptent de revoir leurs exigences à la baisse verront les demandes et les dépenses globales diminuer. Prenons l’exemple de la limitation de la taille des messageries. En demandant à vos employés de gérer leurs propres messageries dans une certaine mesure, vous pouvez réduire la complexité informatique et réaliser de substantielles économies de coûts et de temps.

Source de gaspillage n° 6 : une visibilité limitée

Assurez-vous de disposer des outils appropriés pour permettre à vos employés d’être aussi efficaces que possible. Par exemple, sont-ils alertés en cas de problème ? Ont-ils besoin de se déplacer pour vérifier s’il y a la place d’installer un nouveau serveur ou disposent-ils d’un tableau reflétant la capacité disponible et les scénarios éventuels ? Plus important encore, si vous passez à une infrastructure regroupée, hautement sollicitée et hautement disponible, et que vous remplacez au fur et à mesure les anciennes applications par de nouvelles, vous augmenterez votre efficacité opérationnelle et électrique sans affecter les applications. Et votre organisation informatique sera en mesure de répondre aux demandes en temps réel.

L’optimisation d’un datacenter de taille moyenne à l’aide des technologies disponibles et sans mesure extraordinaire permet d’économiser près de 1,5 million de dollars par an. (Source : Energy Logic 2.0)
Selon l’étude d’un datacenter menée par Intel, les serveurs les plus anciens consomment 60 % de l’énergie totale tout en délivrant 4 % des performances seulement. (Source : Energy Logic 2.0)

Résultats des enquêtes clients Emerson Network Power :

En moyenne, les responsables de datacenters utilisent pas moins de quatre plateformes logicielles différentes pour gérer les infrastructures physiques.
56 % des responsables de datacenters produisent plus de trois rapports opérationnels par mois, et 19% en produisent plus de six. Ces rapports leur prennent environ trois heures par mois, voire plus de 5 heures pour certains.
Un datacenter utilise en moyenne 62 % de l’espace rack disponible.
En moyenne, les équipements dédiés aux infrastructures critiques des datacenters proviennent de pas moins de cinq fournisseurs