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IMT Atlantique : une école à la croisée de l’enseignement supérieur et de l’entreprise

septembre 2017 par Emmanuelle Lamandé

L’Institut Mines-Télécom Atlantique Bretagne-Pays de la Loire est né de la fusion de Télécom Bretagne et de Mines Nantes en janvier dernier. L’activité de cette grande école, à la croisée des mondes de l’entreprise et de l’enseignement supérieur, est aujourd’hui répartie sur 3 campus (Rennes, Brest et Nantes) et un site à Toulouse. Son objectif : conjuguer le numérique et l’énergie pour transformer la société et l’industrie par la formation, la recherche et l’innovation. Jean Le Traon, Directeur du Campus de Rennes, et ses équipes nous ouvrent les portes du campus de Rennes.

IMT Atlantique (École nationale supérieure Mines-Télécom Atlantique Bretagne-Pays de la Loire) est une grande école d’ingénieurs généralistes et un centre de recherche international dépendant du ministère en charge de l’Industrie et du Numérique. Issue de la fusion, au 1er janvier 2017, de Télécom Bretagne (créée en 1977) et de Mines Nantes (créée en 1991), cette école de l’Institut Mines-Télécom dispose de 3 campus, à Rennes, Brest et Nantes, ainsi que d’un site à Toulouse.

IMT Atlantique a pour ambition de conjuguer le numérique et l’énergie pour transformer la société et l’industrie par la formation, la recherche et l’innovation. L’école se trouve, en effet, à la croisée de deux mondes : celui de l’entreprise et celui de l’enseignement supérieur. Tous deux sont actuellement en mutation, dans un contexte de plus en plus globalisé : la révolution numérique induit une profonde transformation de la société et de l’industrie, et les problématiques énergétiques et environnementales prennent une importance sociétale majeure. L’objectif, via cette fusion, est de créer une nouvelle école conjuguant le numérique, l’énergie et l’environnement, à même de contribuer aux évolutions de l’industrie et de la société en formant des cadres (ingénieurs, MS, PhD) pleinement acteurs de ces changements, et capables de comprendre et maîtriser la complexité des futurs systèmes fortement interconnectés.

L’école encadre chaque année 2 300 étudiants, dont 1 400 en formation d’ingénieurs, et 300 de masters et de doctorats. Ses activités de recherche sont conduites par 290 chercheurs et enseignants-chercheurs permanents, dont 110 sont habilités à diriger des recherches. Son incubateur accompagne, quant à lui, 45 projets par an sur 2 000 m² dédiés.

Rennes : un campus au cœur de la technopole…

Le campus de Rennes est situé sur la technopole de Rennes-Atalante à proximité de centres de recherches et développement de grands groupes (Orange, Technicolor...) et de PME/PMI innovantes dans des domaines, tels que l’image, les réseaux, les objets connectés et la cybersécurité (Broadpeak, Enensys, NexGuard, Secure-IC, Kerlink), ainsi que de l’Institut de Recherche Technologique B-com. Il s’étend sur près de 20 000 m², dont 5 000 m² de bureaux, et compte 50 permanents (dont 27 enseignants-chercheurs), environ 57 doctorants, post-doctorants et ingénieurs de recherche, et près d’une centaine d’élèves formés sur trois spécialités : Réseaux, Internet des objets et Cybersécurité.

Ce campus a été créé en 1986, explique Jean Le Traon, Directeur du Campus de Rennes, IMT Atlantique. Jusqu’en 1995, l’activité de l’école s’articulait notamment autour de la formation d’ingénieurs réseaux et du développement de la recherche dans les domaines de la sécurité et des réseaux d’opérateurs. C’est au cours de la seconde phase de son développement (1996-2005) que l’incubateur d’entreprises vit le jour et que l’école mit l’accent sur la formation continue. La troisième phase de son expansion (2006-2016) vit, quant à elle, son ouverture vers des partenaires académiques et la création du département « Systèmes réseaux, cybersécurité et droit du numérique » (SRCD). Depuis janvier 2017, c’est une nouvelle page qui s’écrit avec la naissance de l’IMT Atlantique Bretagne-Pays de Loire.

… qui accueille le département « Systèmes réseaux, cybersécurité et droit du numérique »

« Le département « Systèmes réseaux, cybersécurité et droit du numérique » d’IMT Atlantique se compose, à l’heure actuelle, d’environ 90 collaborateurs, dont 24 enseignants-chercheurs permanents, 2 ingénieurs de recherche permanents, 2 assistantes, près de 20 post-doctorants et 40 doctorants », explique Yann Busnel, Responsable du département SRCD.

Les activités du SRCD recouvrent tous les aspects de l’enseignement et de la recherche dans les domaines suivants :

 Systèmes & réseaux au sens large, couvrant les technologies pour les réseaux fixes et mobiles jusqu’à l’Internet des objets, en passant par l’étude et la sécurisation des systèmes complexes que ceux-ci permettent de construire. Les domaines d’application sont variés, tels que l’énergie, les villes et transports intelligents et l’industrie. Quatre équipes de recherche travaillent sur ces problématiques : ADOPNET, OCIF, EASE, DIONYSOS.
• ADOPNET (Advanced Technologies for Operated Networks) contribue à l’élaboration d’architectures, de protocoles, de mécanismes de contrôle et de métrologie pour les réseaux de prochaine génération. Adopnet traite, en particulier, de la convergence des réseaux d’accès, de la combinaison des technologies radios et optiques et des mécanismes adaptatifs de diffusion de contenu. A titre d’exemple, Xavier Corbillon, Doctorant, et Gwendal Simon, Enseignant-Chercheur, IMT Atlantique, proposent des travaux novateurs dans le domaine de la réalité virtuelle et de la diffusion de contenus multimédias immersifs, avec leur système de diffusion de vidéos 360° Viewport-Adaptive Navigable. Via cette technique, le casque peut prendre en compte la bande passante dont l’utilisateur dispose, mais aussi prédire ses comportements et donc ses mouvements de tête, répondant par là même aux principaux écueils des systèmes actuels.
• L’équipe OCIF (Objets Communicants et Internet du Futur) conçoit l’Internet des Objets en élaborant de nouveaux algorithmes, protocoles et architectures pour l’interconnexion des objets à l’Internet. Les domaines d’application privilégiés de l’équipe sont la ville et le transport intelligents, le « smart grid » et l’industrie du futur.
• Certains membres du département SRCD sont également membres de deux autres équipes de recherche de l’IRISA : E4SE (Enabling Affordable Smart Environment) et DIONYSOS (Analyse de performance des réseaux). L’équipe E4SE travaille sur les environnements intelligents, comme par exemple les véhicules connectés, explique Jean-Marie Bonnin, Responsable de l’équipe de recherche E4SE. Les besoins en la matière sont nombreux et variés : connexion Internet, applications liées à la sécurité (évitement de collision, aide à la conduite…), interaction avec la ville (contrôle d’accès…), etc.

Gwendal Simon, Enseignant-Chercheur, et Xavier Corbillon, Doctorant

 Cybersécurité, par le renforcement de la sécurité des systèmes complexes, de l’industrie du futur et des infrastructures critiques. Une équipe de recherche (IRIS), ainsi qu’une chaire industrielle (Cyber CNI) s’intéressent plus particulièrement à ce domaine.
• IRIS (Cybersécurité - Protection, défense et résilience des systèmes complexes) : ce projet scientifique vise à améliorer et renforcer la sécurité des systèmes complexes et des systèmes de systèmes, tels que les infrastructures critiques, les systèmes de contrôle industriels ou les fédérations de Clouds.
• La chaire « Cybersécurité des Infrastructures Critiques », portée entre autres par l’IMT Atlantique, contribue au développement, au niveau international, des activités de recherche et de formation dans le domaine de la cybersécurité des infrastructures critiques. La sécurité des systèmes industriels est devenue une problématique majeure dans le domaine de la cybersécurité, notamment avec l’ouverture vers Internet de ces systèmes. L’attaque Stuxnet de 2010 sur des centrifugeuses de Natanz en Iran utilisées pour enrichir l’uranium en est un exemple emblématique. Fabien Autrel, Ingénieur de Recherche & Développement, nous a d’ailleurs fait la démonstration de cyberattaques (intrusion, DDoS…) menées sur une plateforme d’expérimentation « fishertechnik » des infrastructures critiques d’un système industriel. Via ces différentes simulations, l’objectif de ces chercheurs est de mieux comprendre les vulnérabilités, d’améliorer les techniques de détection d’intrusion et de signaux faibles sur ces systèmes ICS, en favorisant le développement de pare-feux de nouvelle génération, mais aussi de mieux répondre à ce type d’incidents.

Fabien Autrel, Ingénieur de Recherche & Développement, et Yann Busnel, Responsable du département SRCD

 Droit du numérique, à l’échelle d’un contexte européen et/ou international. L’équipe de recherche (SHS), ainsi que la chaire européenne Jean Monnet s’attachent à faire le lien entre le droit et la technologie.
• SHS (Droit, gestion et économie du numérique) : les travaux de l’équipe sont centrés sur l’analyse du contexte juridique européen et international dans lequel se déploient les activités numériques, des réseaux aux contenus et services en incluant les usages innovants. La recherche met notamment en lumière les problématiques éthiques, sociétales, économiques et managériales nouvelles suscitées par la transition numérique et environnementale.
• La chaire Jean Monnet « Union européenne et société de l’information » vise entre autres à consolider le programme de formation d’IMT Atlantique sur le droit européen et la société de l’information pour enrichir la palette des compétences permettant aux ingénieurs d’évoluer dans un contexte international et multiculturel.

Dans le cadre des activités de recherche du département SRCD, plusieurs start-ups ont pu voir le jour via des transferts de technologie, au sein de l’incubateur rennais d’IMT Atlantique. On peut citer, par exemple, YoGoKo (Solution pour la communication entre des équipements multi-connectés filaires ou mobiles), Acklio (Unificateur de réseaux sans fil basse consommation) ou Lamane (Solutions pour l’anonymisation et la valorisation des données).

En matière d’innovation, la qualité de service a toujours été un facteur prépondérant, mais aujourd’hui « la qualité de l’expérience est également devenue fondamentale pour les utilisateurs », souligne Yann Busnel.

MOOC : les méthodes d’apprentissage aussi se veulent innovantes

Le département SRCD est, de plus, très impliqué dans l’enseignement depuis de nombreuses années, et propose des méthodes d’apprentissage innovantes. Il fut notamment précurseur dans la création de MOOCs. Le département est d’ailleurs devenu le premier centre de production de MOOCs sur les réseaux et la fabrique numérique en France, avec 9 MOOCs existants et plus de 20 000 étudiants inscrits chaque année depuis 2014. Les enseignants du département SRCD privilégient, en outre, des processus d’enseignements multiples, mêlant projets, cours en ligne et en présence, classes inversées… L’objectif est de créer un écosystème innovant et performant, dans lequel les étudiants comme les chercheurs pourront laisser libre cours à leurs idées. Le FabLab Téléfab a d’ailleurs été créé dans cette optique. Ce lieu de créativité, ouvert sur les campus de Brest et Rennes de l’IMT Atlantique, met à disposition des machines, des outils et du matériel pour permettre à tout un chacun de réaliser ses projets, de découvrir ce qu’il est capable de créer et d’inventer. C’est également un lieu de partage, où l’on apprend à l’aide des autres et où l’on transmet aux autres.

IMT Atlantique propose, en outre, différents Mastères Spécialisés, dont un dédié à la cybersécurité. L’objectif de ce Mastère est de former des cadres hautement qualifiés en mesure d’appréhender, dans toutes leurs dimensions, les problématiques liées à la sécurité des systèmes d’information. Le Mastère « Cybersécurité » est réalisé sur les campus rennais d’IMT Atlantique et de CentraleSupélec, par les enseignants-chercheurs du département SRCD et de l’équipe CIDre. Les étudiants du mastère obtiennent ainsi un double diplôme. Ce mastère spécialisé vient d’obtenir la labellisation SecNumedu, label de formations initiales en cybersécurité de l’enseignement supérieur, élaboré et géré par l’ANSSI.

Marianne Laurent, Responsable de l’incubateur sur le campus de Rennes

L’innovation n’est ni solitaire, ni toute tracée

Le « Projet Innovation » est, quant à lui, une formation offerte aux étudiants de 2ème année d’IMT Atlantique du campus de Brest (niveau Master 1). 12 enseignants coachs forment 200 étudiants pendant 3 mois à l’innovation. L’objectif est de casser leur structure de réflexion classique et « trop scolaire » en leur apportant une vision et une immersion « out of the box », mais aussi de développer leur créativité et leur sens de l’innovation. Cette formation est placée sous la responsabilité de Marianne Laurent, Responsable de l’incubateur sur le campus de Rennes, et de Gwendal Simon, Enseignant-Chercheur en informatique et réseau. Les étudiants découvrent également par ce biais l’approche de « lean startup » : il s’agit de confronter son projet d’innovation directement aux utilisateurs potentiels et donc aux clients, dès la phase de conception, afin de voir si la solution tient la route et surtout si elle répond à de réels besoins pour les usagers, souligne Gwendal Simon. Si ce n’est pas le cas, les étudiants apprennent alors à réorienter leurs projets vers des créneaux plus porteurs. Un accent particulier est également mis sur la capacité à convaincre l’auditoire, notamment grâce à l’intervention d’experts en communication orale.

L’objectif de cette démarche est de créer un écosystème vertueux, basé sur une culture de l’innovation, d’autant que l’innovation n’est ni solitaire, ni toute tracée, que ce soit pour les étudiants, les formateurs ou les entrepreneurs.

L’incubateur de start-ups : un atout indéniable pour l’IMT Atlantique

L’incubateur d’IMT Atlantique a, quant à lui, été créé à Rennes en 1998 dans le cadre de la Loi Allègre, explique Marianne Laurent. Depuis sa création, plus de 135 projets ont été hébergés sur site, dont 60% environ sont issus de projets de recherche. L’incubateur fonctionne aujourd’hui en réseau sur les 3 campus de l’école (Rennes, Brest et Nantes) et est ouvert à tout porteur de projet innovant en lien avec les thématiques de recherche d’IMT Atlantique et de ses écoles partenaires. Le campus de Rennes accompagne entre autres à l’heure actuelle les start-ups suivantes : Acklio (Réseaux longue portée pour l’IoT), Buglab (Crowdsourcing en cybersécurité), Eegle (Visualisation de data et collaboration), Epiderm (Avis dermatologique en ligne), Facetts (Messagerie instantanée aux profils multiples), InThreat (Analyse des menaces cyber), Lamane (Anonymisation pour le Big Data), Logpickr (Data tracking & process mining), One Wave (La carte universelle connectée), Redgick (Conception d’objets connectés), WaryMe (Gestion d’alerte SOS sur smartphone), Woleet (Data Anchoring on Bitcoin), Yagaan (Analyse de vulnérabilité de code source), Zerochain (Blockchain for energy)… Parmi elles, nous avons rencontré Acklio et Woleet.

Gilles Cadignan, Woleet

Créée en février 2016 par Gilles Cadignan, Clément Pansard et Vincent Barat, co-fondateurs de Woleet, au sein de l‘incubateur d’IMT Atlantique - Campus de Rennes, la société Woleet a développé une solution de sécurisation des données par ancrage dans la blockchain Bitcoin. Ce registre partagé permet de retracer de manière sécurisée des transactions de données et fonctionne sans organe central de contrôle. A l’heure actuelle, Woleet propose une plateforme multi-clients en mode SaaS permettant d’ancrer les données dans la blockchain Bitcoin, afin de créer une preuve d’existence horodatée universelle et interopérable, de signer les données et d’ancrer les signatures dans la blockchain Bitcoin pour créer une preuve d’authenticité horodatée universelle et interopérable, mais aussi de sécuriser les processus de travail. L’entreprise répond ainsi aux problématiques liées à la confiance numérique, et aux risques de falsifications ou modifications des documents lors d’échanges numériques.
Son interface de programmation peut facilement s’intégrer à n’importe quelle application métier dans des domaines variés (juridique, RH, recherche...). Les cas d’usage sont donc nombreux : certification de documents administratifs ou de diplômes, horodatage, protection de la propriété intellectuelle... Les diplômes universitaires délivrés par l’IMT Atlantique sont d’ailleurs désormais certifiés par la solution Woleet.

De son côté, la start-up Acklio évolue dans l’univers de la smart city et de sa connectivité, explique Alexander Pelov, CEO d’Acklio. Acklio promeut et développe des standards et des logiciels pour des réseaux à bas-débit, longue portée (LPWAN). Les solutions d’Acklio permettent de plus l’interopérabilité et la sécurisation des échanges entre les objets connectés, les applications et les fournisseurs de connectivité, répondant ainsi aux principaux freins du développement de la smart city et de l’IoT aujourd’hui : la simplification, l’unification et la sécurité.

L’incubateur de start-ups s’avère un atout indéniable pour l’IMT Atlantique comme pour l’innovation, puisqu’il permet à tout porteur de projet de pouvoir se lancer et entreprendre, au-delà de la formation et de la recherche.


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