Hervé Rousseau, CEO d’OPENMINDED : Le pragmatisme du RSSI est une des clés pour permettre d’adapter une posture de sécurité pertinente
janvier 2020 par Marc Jacob
OPENMINDED, lors du FIC sera présent avec trois de ses partenaires : Aqua Security, Netskope et Recorded Future, dont les offres illustrent son expertise sur les sujets innovants et d’actualité. Sur le volet de la sécurité offensive et défensive, la société présentera ses offres, dont l’approche holistique lui permettent d’adresser l’amont (sécurité des développements, gestion des vulnérabilités) jusqu’à l’aval avec un SOC/CERT/CSIRT.
Hervé Rousseau, CEO d’OPENMINDED considère que le nouveau positionnement des RSSI aujourd’hui plus proche des comités de direction, leurs prises de hauteur leurs permettent de repositionner le sujet des risques cyber de leur entreprise au coeur de la stratégie métier. Pour lui, le pragmatisme du RSSI est probablement l’une des clés pour permettre d’adapter une posture de sécurité pertinente.
Global Security Mag : Quelle sera votre actualité lors du Forum International de la Cybersécurité 2020 ?
Hervé Rousseau : Nous avons fait le choix pour cette édition d’être présents avec trois de nos partenaires : Aqua Security, Netskope et Recorded Future, dont les offres illustrent l’expertise Openminded sur les sujets innovants et d’actualité. Le développement de nos offres sur la sécurité du Cloud est de plus en plus important et nous travaillons avec de nombreux acteurs du marché pour offrir à nos clients l’accompagnement d’expertise dont ils ont historiquement profité sur les infrastructures plus traditionnelles (on premises) et que nous maintenons bien évidemment. Sur le volet de la sécurité offensive et défensive, nos offres continuent également à bien se développer, avec une approche holistique nous permettant d’adresser l’amont (sécurité des développements, gestion des vulnérabilités) jusqu’à l’aval avec notre offre complète SOC/CERT/CSIRT. Sur cette dernière, nous avons complété nos partenariats historiques avec la signature d’un accord clé avec Cybelangel dont nous sommes aujourd’hui le premier partenaire français pour la distribution en modèle indirect sur le secteur des sociétés de taille intermédiaire.
Global Security Mag : Selon-vous, comment l’humain peut-il être acteur de la cybersécurité, alors qu’il est essentiellement regardé aujourd’hui comme victime ou comme auteur ?
Hervé Rousseau : Cela fait déjà plusieurs années que nous sommes plusieurs acteurs du marché et avec nous de nombreux RSSI à considérer l’humain comme un acteur de la cybersécurité ! En effet, les campagnes de sensibilisation, de simulations de phishing ou encore les serious game pratiquées depuis plusieurs années ont clairement cette finalité. Il reste bien entendu encore des progrès à faire, mais les efforts doivent être poursuivis car les résultats sont là : lorsque j’échange avec nos clients, une majorité note une amélioration de la posture sécurité de certains employés, notamment les personnes clés souvent ciblées par les attaques de fraude au président par exemple. Cela montre que la formation et la sensibilisation fonctionnent… reste maintenant à la déployer à grande échelle et de les coupler à des dispositifs efficaces de protection et de remontée au SOC pour analyse par exemple.
Global Security Mag : Quels conseils pourriez-vous donner aux organisations pour qu’elles parviennent à impliquer les décideurs et sensibiliser leurs utilisateurs ?
Hervé Rousseau : Dans les très grandes entreprises, les décideurs sont pour la plupart déjà impliqués et on arrive très clairement à le mesurer aujourd’hui… mais il reste encore beaucoup de chemin sur les ETI et PME dont les décideurs ne sont probablement pas assez informés de la croissance du risque cyber, qui est devenu l’un des principaux risques économiques pour de nombreux analystes et assureurs. Pour les utilisateurs, c’est assez comparable puisque lorsque les décideurs s’impliquent et mettent les moyens, les professionnels de la sécurité de leurs organisations font le travail de sensibilisation et la posture sécurité s’améliore… Il faut donc que les responsables de la sécurité des ETI et PME arrivent à apporter le sujet de la cybersécurité au niveau du Comex et cela ne peut passer que par des éléments factuels et des évaluations du niveau de risque auxquels elles sont exposées. Les moyens associés sont nombreux et bien connus (Threat Intelligence, Pentest…) mais devraient être utilisés à des fins de “marketing de la sécurité”, plus que ce qui est fait aujourd’hui.
Global Security Mag : Comment les technologies doivent-elles évoluer pour une sécurité au plus près de l’utilisateur ?
Hervé Rousseau : On touche là encore à un sujet d’actualité, puisque sans vouloir porter à la discussion le buzzword du zero-trust, on peut au moins reconnaître que les évolutions technologiques les plus disruptives de ces dernières années (le Cloud en particulier) nous obligent à repenser la façon dont on gère la sécurité. Et quelques soient les évolutions en cours ou à venir, l’utilisateur sera toujours un des piliers tant sur le côté vulnérabilité (exposition à la menace) que sur celui du moyen de défense (détection, traitement…). Il faut donc que les technologies évoluent pour guider l’utilisateur dans sa posture sécurité tout en maximisant la protection des terminaux avec lesquels il interagit : une couverture de l’intégralité de la surface d’attaque (laptops, mobiles, systèmes industriels, objets connectés...) et la possibilité d’impliquer l’utilisateur dans le traitement de la menace est un objectif qui doit selon nous guider l’évolution des technologies.
Global Security Mag : Quelles actions les acteurs de la cybersécurité peuvent-ils mettre en place pour attirer de nouveaux talents ?
Hervé Rousseau : Au vu des difficultés qu’ont tous les acteurs de la cybersécurité, l’état, les clients finaux, les éditeurs… pour recruter, je pense que si l’un d’entre nous avait la recette miracle, il se garderait bien de la partager ! La seule réponse possible à la pénurie de compétences à laquelle l’ensemble des entreprises dans le monde est exposée, est d’une part que l’ensemble des contributeurs à la formation se mobilisent pour former des jeunes et des profils en reconversion (à notre échelle par exemple nous accueillons de nombreux apprentis au sein de nos effectifs) et d’autre part que les entreprises fassent confiance aux jeunes (ou aux profils expérimentés en réorientation) pour les accompagner sur leurs problématiques, pour peu que leurs sociétés les forment et les accompagnent comme nous sommes maintenant nombreux à le faire. Enfin, il faut attirer les jeunes vers notre domaine en les formant sur les compétences qui sont les plus demandées et en les orientant vers les métiers les plus demandés… ce qui n’est que trop peu le cas aujourd’hui : le marché a besoin de nombreux profils sur la sécurité défensive (analystes SOC) alors que la majorité des jeunes qui sortent d’école veulent faire de l’offensif (pentest)... si les compétences techniques sont très proches, il faut rendre plus attirant les métiers les plus pénuriques et donc que les écoles puissent intégrer cette problématique dans le parcours de formation.
Global Security Mag : Selon vous, à quoi pouvons-nous nous attendre en termes d’attaques et de défense pour 2020 ?
Hervé Rousseau : La surface d’attaque devenant exponentielle avec l’essor de l’IOT, la 5G, les migrations massives vers le Cloud et les services en mode SaaS, il est clair qu’il ne sera pas forcément nécessaire pour les attaquants d’aller chercher des attaques très sophistiquées pour obtenir des résultats rapides et rentables… on risque donc de voir un volume croissant, avec un nombre de cibles plus vastes, mais avec des modes opératoires bien connus (ransomware…). Du côté de la défense, on a pu participer à des discussions autour des nouveaux modèles de SOC : micro-SOC, méta-SOC etc… c’est effectivement intéressant à imaginer et concevoir dans une logique dans laquelle on va positionner des spécialistes sur chaque partie du périmètre mais sans vouloir paraphraser une phrase bien connue : si on revenait aux basiques ? On constate malheureusement qu’il reste une marge de progression importante sur la défense… depuis l’an dernier nous proposons une offre d’audit de SOC basée sur le modèle SOC-CMM © qui nous permet de mettre en exergue le niveau de maturité des SOC de nos clients et les axes de progrès : même si c’est une tâche ardue, il nous semble prioritaire de construire des plans d’amélioration basés sur ce type de modèle reconnu avant de conceptualiser des postures plus complexes.
Global Security Mag : Quel message souhaitez-vous transmettre aux RSSI ?
Hervé Rousseau : Comme nous l’évoquions un peu plus haut dans l’interview, la transformation de l’IT se fait à un rythme effréné. Selon nous, le pragmatisme du RSSI est probablement l’une des clés pour permettre d’adapter une posture de sécurité pertinente. Positionné aujourd’hui plus proche des comités de direction, sa prise de hauteur lui permet de repositionner le sujet des risques cyber de son entreprise au coeur de la stratégie métier. Il adopte alors une démarche pragmatique sans se laisser perturber par l’agitation permanente du marché ou les actualités alarmantes : c’est typiquement l’approche que nous suggérons ci-dessus sur la posture de défense. Si le RSSI arrive à faire évoluer son organisation pour couvrir avec efficacité les plus grandes surfaces d’attaques (qu’elles soient techniques, humaines ou organisationnelles avec les sous-traitants par exemple), il aura concrètement diminué les risques que son entreprise court, ce qui est probablement l’essence même de sa fonction.
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