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Frédéric Saulet, LogPoint : Non, mon médecin n’est pas Data Scientist !

décembre 2015 par Frédéric Saulet, Directeur Régional Europe du Sud de LogPoint

Cela fait déjà plusieurs années que le monde médical **est inscrit dans
la transformation digitale. La plupart des médecins sont équipés au minimum
d’un ordinateur, mais aussi d’une tablette, d’un smartphone, d’un terminal
de paiement ou d’un lecteur de carte vitale.... Le système d’information
des hôpitaux, des organismes de santé et des centres de recherche médicale
évolue à grande vitesse. La mise en ligne des données et la
dématérialisation sont désormais réalité. Si Le progrès constaté et le
confort engendré sont importants, les gains de temps considérables,
attention à ce que cela ne se transforme pas en cauchemar. Des précautions
doivent permettre de tirer l’alarme en cas de défaillance pour que la
circulation des données reste au service des patients et ne soit pas
détournée.

Préserver le secret médical

La plupart des données collectées et traitées par les professionnels de
santé sont accessibles par les patients eux-mêmes, qui disposent d’un droit
d’accès direct au serveur de l’établissement. Ainsi, par exemple chaque
patient peut consulter et télécharger ses résultats d’analyse, chez lui
depuis son système, sans se déplacer jusqu’au laboratoire. Merveille de la
technologie, oui, mais à condition que les données médicales
confidentielles - prescriptions, résultats d’analyses biologiques et
dossiers médicaux complets - ne soient pas accessibles par tous *via* Google,
sur simple requête à partir du nom du médecin ou du patient comme cela
s’est déjà produit ! Pour éviter le pire, il faut le prévoir.

Depuis toujours, autant selon l’éthique que par contrainte légale, les
professionnels de santé sont tenus au secret médical et conservent par
devers eux ou entre eux les dossiers et l’historique de leurs patients. Ce
qui est nouveau, ce sont les règles d’usage et de conservation des données
médicales. Qu’elles soient hébergées au sein de l’établissement de santé ou
confiées à un sous-traitant, les uns et les autres ont obligation de
prendre des mesures techniques et de mettre en place l’organisation pour
garantir la sécurité, l’intégrité et la confidentialité des données.

Dans ce contexte, toute négligence dans la sécurisation du système
informatique engage l’établissement ou le médecin sur les conséquences et
peut constituer une violation du droit à la protection de la vie privée,
avec ses suites judiciaires. Le patient concerné par la divulgation de ses
données de santé peut se retourner contre l’établissement ou le
professionnel de santé avec à la clé des sanctions pénales et
administratives. Mais un défaut de sécurisation peut engendrer de plus
graves dommages encore. La délinquance s’exerce partout, et les
cybercriminels agissent quand le butin est profitable, par voie de chantage
ou de revente des données à des tiers. Imaginez que les données tombent
entre les mains de hackers indélicats et malveillants !

L’accès illicite aux données confidentielles de santé à partir d’internet
constitue une violation du secret médical. C’est aussi et surtout la
conséquence d’un manquement aux obligations de sécurité et confidentialité
par les professionnels concernés. Comment éviter les dérives alors que la
consultation en ligne de nos données de santé est inéluctable et que les
pouvoirs publics mettront prochainement à disposition de chaque français
son Dossier Médical Personnel ?

Protéger les données sensibles

En France, les informations relatives à l’état de santé physique ou
psychique d’un patient sont des données personnelles, soumises au Code de
la santé publique et à la loi dite Informatique et Liberté. La
Réglementation générale sur la protection des données du Conseil de l’Union
Européenne complète la législation française. En pratique, les
professionnels de la santé doivent tout faire pour empêcher que ces données
soient modifiées ou effacées et que des tiers non autorisés y aient accès.
Que la raison en soit une erreur ou une volonté délibérée ne dégage pas
leur responsabilité.

Concrètement, un système actif de surveillance des échanges et des flux de
données doit être mis en place. Il y faut de la méthode et de la rigueur
sur le long terme. Au départ, examiner le rôle et la responsabilité des
différents acteurs manipulant les dossiers médicaux est nécessaire pour les
sensibiliser aux dangers et les engager à respecter les bonnes pratiques.
On détermine ensuite une politique de sécurité et de protection des données.
On commence par l’évaluation des risques afin de décider les actions à
adopter, en fonction des faiblesses organisationnelles de l’établissement
de santé (sous-traitance, turn-over, multiplicité des acteurs et des points
d’accès aux données, mobilité des soignants…). Le facteur clé de la
maîtrise du risque est la visibilité sur la circulation des données au sein
du réseau, en raison des dangers que leur transmission génère. La mise en
place d’une solution de SIEM* est le moyen efficace pour surveiller la
sécurité des systèmes informatiques, contrôler l’accès aux systèmes où sont
stockées les données médicales et recevoir des alertes quand on y accède.
Les responsables peuvent agir rapidement en cas d’alerte, bloquant les
tentatives d’accès indues. En outre, l’analyse des logs permet une vision
complète, circonstanciée, datée et exacte de ce qui a été consulté. On peut
ainsi informer rapidement et exactement les organismes de réglementation en cas
de violation des données ainsi que configurer des rapports prouvant la
conformité à la Réglementation.

Anticiper la mise en place de solutions efficaces

La communauté des entreprises de santé (hôpitaux, cliniques, laboratoires,
centres radiologiques…) partage des données vulnérables, offrant une grande
surface d’attaque avec de nombreux points d’accès aux cybercriminels de
plus en plus habiles à dérober et exploiter des informations
personnelles. Faire
appel à des experts pour mettre en place dès aujourd’hui ces exigences en
matière de sécurité et de conformité est évidemment un gage d’efficacité. L
’examen d’une structure organisationnelle, le choix et la mise en place de
solutions efficaces, les tests et les mises à niveau nécessaires du système
sont nécessaires et affaire de professionnels du SIEM et du log management.
Il faut préserver la sérénité des professionnels de santé tout au long du
processus qui se doivent à leurs patients. Mon médecin est un utilisateur
des services de données, pas un Data Scientist !


** SIEM** : Security Information and Event Management – Le principe du
security information management est de gérer les événements du système
d’information (Wikipédia).*


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