Forteresse du Mont-Valérien : Haut lieu stratégique de la défense nationale…
juin 2011 par Emmanuelle Lamandé
A l’occasion de l’intronisation de David Kahn, Cryptologue américain, et de Nicolas Courtois, Cryptologue franco-polonais, dans les rangs de l’ARCSI (Association des Réservistes du Chiffre et de la Sécurité de l’Information), nous avons eu le privilège de pousser les portes de la forteresse du Mont-Valérien. Ce Haut lieu, stratégique pour les systèmes d’information et de communication de la Défense, abrite aujourd’hui en son sein l’Etat-major du 8è Régiment de Transmissions, le Musée annexe des Transmissions, le Musée de la Colombophilie, ainsi que le dernier colombier militaire français.
De Sainte Geneviève aux ermites, le Mont-Valérien fut principalement jusqu’au 18ème siècle un lieu de pèlerinage, comme nous l’explique le Colonel Barthélémy, Chef de corps du 8ème régiment de transmissions. La construction du premier bâtiment débuta en 1812 à la demande de Napoléon Bonaparte pour accueillir les orphelines de la Légion d’Honneur.
Ce n’est qu’en 1841 que le vaste chantier de la forteresse fut entrepris, dans le cadre de la fortification de Paris. Son emplacement géographique, perché sur les hauteurs de Suresnes avec une vue imprenable sur la Capitale, fit en effet du Mont-Valérien un lieu idéal comme première ceinture de défense de Paris. C’est à cette même période que les troupes régulières s’y installèrent.
Véritable berceau de la télégraphie militaire, le Mont-Valérien vit la création de l’école de télégraphie sur son site en 1893. Dès lors s’installèrent dans la forteresse les futurs transmetteurs. Issu du 24ème Bataillon de sapeurs télégraphistes, le 8ème régiment du génie y fut créé en 1913. Il s’illustra au cours des deux guerres mondiales pour devenir, en 1947, le 8ème régiment de transmissions. Plus ancien régiment de l’arme, sa devise est : « Tu es l’ancien, sois le meilleur ».
Pendant l’occupation, les nazis prirent possession de cette forteresse qu’ils transformèrent en lieu d’exécution. Plus d’un millier de résistants et otages y furent fusillés pendant cette période. Un bien triste passé qui lui vaut d’être aujourd’hui l’un des symboles de la résistance française. En 1945, le Général de Gaulle inaugura d’ailleurs, en ce lieu, le premier mémorial de la France combattante, témoin incontournable de la résistance.
Implanté sur plusieurs sites de la région parisienne, le 8ème régiment de transmissions assure aujourd’hui 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 le bon fonctionnement des télécommunications et des systèmes d’information du ministère de la Défense. Ce régiment est subordonné à la DIRISI (Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructure et des Systèmes d’information). La forteresse du Mont-Valérien abrite l’Etat-major du 8è régiment de transmissions.
Ce Haut lieu, aujourd’hui stratégique pour les systèmes d’information et de communication de la Défense, s’inscrit, en outre, en véritable garant de notre patrimoine national. Il accueille en son sein le Musée annexe des Transmissions, le Musée de la Colombophilie, ainsi que le dernier colombier militaire français.
Musée annexe des Transmissions
Le musée des transmissions du 8RT regorge de trésors insolites en tous genres. Les collections sont essentiellement composées de matériels de transmission ayant œuvré, pour la plupart, pendant des phases décisives de notre histoire, notamment pendant les deux guerres mondiales : postes radio, appareils de télégraphie et de téléphonie, ...
Pour ne citer que quelques spécimens :
– Le premier émetteur de la Tour Eiffel, ayant servi pendant la guerre 1914-1918. Pour rappel, la station de la Tour Eiffel fut la principale station du réseau radio lors de la première guerre mondiale :
– Emetteur/récepteur SCR 300, utilisé de 1950 à 1965 :
– Le téléphone du Général de Gaulle : cet appareil fut installé par le 8ème RT en 1969 et mis à la disposition du Général de Gaulle dans ses bureaux, au 37 avenue de Breteuil à Paris :
– Le R.I.T.A. (Réseau Intégré de Transmissions Automatiques). Le R.I.T.A. marqua l’entrée en 1983 de la radiotéléphonie dans les systèmes militaires :
Musée de la colombophilie
Le musée de la colombophilie présente, quant à lui, de manière pédagogique l’histoire de la colombophilie depuis l’Antiquité à nos jours en accordant une large place aux activités militaires des pigeons voyageurs au cours des derniers conflits, ainsi qu’au sport colombophile.
La Forteresse du Mont-Valérien abrite, en outre, depuis le 1er juillet 1981 le dernier colombier militaire français. Il élève aujourd’hui une centaine de pigeons. Situé à proximité des locaux du musée de la colombophilie, il est le conservatoire de la tradition militaire colombophile et participe aux différents concours et compétitions placés sous l’égide de la fédération française de colombophilie.
Pour en savoir plus sur la colombophilie :
http://www.globalsecuritymag.fr/L-incroyable-histoire-des-pigeons,20110629,24573.html
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