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Florence Parly, FIC : la cyberdéfense et l’innovation sont indissociables

janvier 2018 par Emmanuelle Lamandé

La ministre des Armées, Florence Parly, est venue réaffirmer l’engagement et l’ambition du gouvernement en matière de cyberdéfense, à l’occasion de la 10ème édition du Forum International de la Cybersécurité. Le numérique structure aujourd’hui le champ de bataille, au même titre que tous les pans de notre société. Cet espace doit donc être pleinement maîtrisé. Cela passera notamment par la définition d’un modèle de cyberdéfense adapté, le renforcement du nombre de cybercombattants et des ressources allouées, l’innovation et la création d’un noyau de cyberdéfense européen...

« Tout, aujourd’hui, est connecté. Tout. Depuis nos téléphones jusqu’à nos vêtements, en passant par nos voitures et même nos brosses à dents. Tout collecte les données, les traite, les classe, les analyse. On a pensé que le numérique s’arrêterait à quelques objets précis, nous avions tort : l’internet of things est aujourd’hui devenu l’internet of everything. Mais nos vies changent, nos modes de vie s’adaptent et avec, nos modes de combat. Avec l’hyperconnectivité, nous apprenons autant que nous nous exposons. Nous découvrons chaque jour des opportunités et des failles. Meltdown et Spectre sont les deux derniers avatars célèbres de ces fragilités, mais d’autres verront le jour et nous devrons les parer. Avec cette hyperconnectivité, toute notre société est menacée par des ennemis sans nom, sans visage, sans origine. Par des ennemis intraçables et encore impunis. », souligne Florence Parly.

Si nous ne prenons pas résolument le tournant de l’innovation, d’autres le feront pour nous…

Le numérique structure aujourd’hui le champ de bataille, que ce soit du côté allié ou ennemi. Tous les espaces de confrontation sont désormais numériques et doivent donc être maîtrisés. « Si nous n’agissons pas, si nous ne prenons pas résolument le tournant de l’innovation, de la recherche et de la cybersécurité, d’autres le feront pour nous. J’ai tenu à venir à Lille pour vous dire que cela n’arrivera pas. »

Au cours des 7 derniers mois, la France a renouvelé et réaffirmé son ambition cyber. Cette ambition repose d’abord sur l’analyse et la définition d’un modèle de cyberdéfense adapté et cohérent. Tel sera d’ailleurs l’objet de la revue stratégique cyber qui sera prochainement remise au Président de la République.

Pour le ministère des Armées, les objectifs sont aujourd’hui multiples :
 Mieux anticiper les menaces, notamment à travers le renseignement et le développement de coopérations fortes ;
 Détecter et attribuer les attaques, en protégeant nos réseaux ;
 Pouvoir répliquer quand cela est nécessaire ;
 Permettre aux forces en opérations de combiner armes cyber et actions cinétiques pour démultiplier les effets de leurs interventions.

Toutefois, l’innovation n’est pas qu’une affaire technique, souligne-t-elle. « Elle concerne notre organisation, nos usages et nos méthodes. Nous devons donc améliorer notre dispositif global et je proposerai donc bientôt des mesures concrètes en ce sens. Et cette adaptation de notre organisation, nous la ferons aussi avec des opérateurs privés. »

D’ici 2025, le ministère des Armées comptera 4 000 cybercombattants

La loi de programmation militaire confirme cette ambition. Et les investissements humains et financiers permettront d’imposer la France comme un acteur incontournable de la cybersécurité, d’autant qu’elle regorge de talents. En ce sens, la loi de programmation militaire prévoit qu’entre 2019 et 2025, les armées consacreront 1,6 milliard d’euros à la lutte dans l’espace numérique. Et d’ici 2025, le ministère des Armées comptera 4 000 cybercombattants, soit un millier de plus qu’aujourd’hui.

De plus, « nous consoliderons les missions de protection, de défense et d’actions offensives. Nous créerons un outil de cybercombat, pour pouvoir répondre à chaque instant à toute attaque sur nos intérêts nationaux. Nous mettrons en place une posture permanente de cyberdéfense autour du commandement cyber.
Enfin, nous développerons encore le renseignement afin de consolider nos capacités de recherche dans la profondeur de l’espace numérique et d’être en mesure d’y rechercher l’information utile, d’anticiper les attaques et, si nécessaire, de réagir. »

La création d’un noyau européen de cyberdéfense est essentielle

Le ministère des Armées se trouve au croisement de tous les enjeux de la cybersécurité. Il en est la pièce centrale. Cependant, dans un cybercombat qui se joue des frontières, le ministère des Armées sait qu’il doit aussi agir avec ses alliés. D’où l’importance de la création d’un noyau européen de cyberdéfense, qui soit à la fois opérationnel et interopérable. La France partage d’ailleurs en ce sens avec l’Europe en temps réel les alertes, les informations et les menaces grâce à la connexion des Centres Opérationnels. Les outils de la cybersécurité sont quant à eux mutualisés. L’échelon européen s’avère, en outre, le plus adapté pour le rayonnement de nos industries.

Les entreprises, PME ou grands groupes, sont effectivement aussi des soldats au service de nos intérêts stratégiques dans l’espace numérique. La cyberdéfense et l’innovation vont de pair. « Nous serons à la pointe de la révolution numérique ensemble. Des projets sont déjà lancés comme l’étude ARTEMIS sur l’apport de l’intelligence artificielle à la cyberdéfense. Le Pôle d’excellence Cyber a su constituer et animer un vivier complet de compétences autour du bassin rennais. Quant au projet Intelligence Campus, il créera un écosystème innovant dans le domaine du traitement massif de données.

Dans cette quête d’innovation qui permettra notre cyberdéfense, nous avons à nouveau le regard fixé droit vers l’Europe. L’Europe, c’est l’échelon qui permettra à nos industries d’éclore, de se dépasser, de compter. L’Europe, c’est le niveau qui permettra une innovation de pointe. La création du fonds européen de défense cet été est un premier pas historique. Il nous faut maintenant continuer, avec les États et avec vous, entrepreneurs et industriels de toutes tailles, à chercher, innover, créer. C’est pourquoi, ici, j’affirme que la France sera pleinement engagée pour la création de clusters cyber européens, réunissant dans un même pôle chercheurs, industriels et entrepreneurs. »

Nous sommes tous concernés par notre cyberdéfense et nous avons tous les moyens à notre niveau d’agir et de maîtriser notre cybersécurité. Chacun doit donc être mobilisé dans cette bataille pour l’innovation et pour notre sécurité numérique.

Sqreen & Alsid : deux start-ups récompensées pour leurs initiatives dans le domaine de la sécurité numérique

En conclusion de son intervention, Florence Parly a remis, aux côtés de Frédéric Julhes, Président du Jury, Directeur CyberSecurity France, Airbus Defence and Space, le trophée du Prix de la PME innovante à la start-up Sqreen, spécialisée dans la détection de vulnérabilités et la prévention des attaques au sein des applications Web. Pour cette 10ème édition du FIC, le Prix Spécial du Jury revient quant à lui à la société Alsid, spécialisée dans la sécurisation des infrastructures d’annuaires (Active Directory).


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