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FIC : L’ALCCI présente son panorama sur le e-commerce illicite

janvier 2018 par ALCCI

L’Association de Lutte Contre Le Commerce Illicite
(ALCCI), récemment fondée par Alain Juillet, Hervé Pierre et Dominique Lapprand,
a tenu avec le Forum International de la Cybersécurité, à Lille, une conférence sur le
e-commerce illicite, mercredi 24 janvier. Ce rendez-vous avait pour objectif de
sensibiliser les professionnels et le grand public sur ce phénomène en pleine expansion.
Ont participé à cette conférence Daniel Bruquel, manager Illicite Trade Strategy &
Prevention chez Philipp Morris, Didier Douilly, ancien responsable de l’unité de coordination
nationale anti-contrefaçon au sein de la direction générale de la Gendarmerie nationale, et
actuel manager business développement chez Webdrone, une société créée en 2011 pour
lutter contre la fraude et la contrefaçon sur le Net, le colonel Nicolas Duvinage, chef du
Centre de lutte Contre les Criminalités Numérique et Dominique Lapprand, Secrétaire
général de l’ALCCI.

Le commerce illicite utilise depuis quelques années les nouveaux moyens fournis par le
Net pour étendre son emprise et rogner des parts de marché aux entreprises qui exercent leur
activité en toute légalité. Internet est devenu un espace de transaction comme la rue (avec
la vente à la sauvette) ou les établissements commerciaux (pour la vente sous le comptoir) en
s’appuyant également sur la proximité sociale (le bouche à oreille, l’appartenance au même
groupe social).

Selon les chiffres1
présentés en exclusivité lors de cette conférence, 350 groupes
de vente, soit autant de points de vente, ont été aujourd’hui identifiés en France sur le Web
pour le marché du tabac et la vente d’autres produits comme l’électronique, les vêtements
de marque et les cosmétiques. Chaque vendeur est en relation avec 14 000 acheteurs
potentiels en moyenne. Le plus important point de vente réunit 374 000 acheteurs potentiels. Si
l’on considère le secteur du tabac, sur 20 millions de fumeurs, 4 900 000 achètent potentiellement
leurs cigarettes sur le net dans le cadre d’une transaction illicite. 1 fumeur sur 4 est donc un
acheteur du e-commerce illicite.

Le e-commerce illicite s’organise sous trois formes :
 le Darknet, où toute transaction se fait dans la clandestinité du début jusqu’à la fin.
Le paiement est effectué par des moyens classiques de type Paypal ou avec des cryptomonnaies.
C’est un marché de plusieurs milliards de dollars2 qui abritent de nombreux sites
(les crypto-marchés) destinés davantage aux revendeurs qu’aux particuliers. La majorité des
échanges couvrent la drogue (environ 70%) et les médicaments (20%), le reste étant constitué
d’un éventail allant des armes aux outils de cybercriminels (logiciels de hacking, listes de
nouvelles identités, de mots de passe…).
 le Web classique pour la vente de produits contrefaits, interdits à la vente,
volés ou non conformes. La localisation des sites est ici difficile à établir, et le paiement se
fait par carte de crédit, Paypal comme par d’autres moyens. La livraison est généralement
orchestrée par voie postale ou par le biais de messageries expresses. L’expédition des produits
s’organise depuis l’étranger (hors UE) avec le risque de contrôles douaniers mais elle peut
aussi être réalisée à partir d’un entrepôt établi clandestinement en France, pour éviter le contrôle
aux frontières, en utilisant la voie postale. Ces transactions représentent également plusieurs
milliards de dollars3.
 les réseaux sociaux et les sites de petites annonces. La méthode est dans les deux cas
identique : la mise en relation d’un vendeur avec un acheteur pour le contact initial, puis la
réalisation de la transaction et du paiement sur un autre support. Sur ce point, le fonctionnement
diffère du Darknet et des sites web sur lesquels il y a unité du triptyque « contact,
paiement et transaction ». Les chiffres font ici défaut mais les entreprises victimes interrogées
font état de cas évalués à plusieurs centaines de milliers voire plusieurs millions de dollars.
Facebook, Le Bon Coin, ou Alibaba commencent seulement à prendre conscience du
phénomène.

En clôture de cette conférence il a été annoncé par Dominique Lapprand que
l’ALCCI et UNIFAB se sont rapprochés pour examiner la meilleure façon de lutter contre
le e-commerce illicite.


1
source : chiffres fournis par Webdrone
2
source : diverses études conduites par David Hettu, Rand Corporation et California State University
3
source : EUIPO_OCDE


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