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Etude ROOMn - IFOP : Les français « addict » au mobile mais à dose « homéopathique »

février 2013 par Marc Jacob

En introduction de cette matinée consacrée aux résultats d’une enquête réalisée par l’IFOP et commanditée par DG Conseil sur le thème « les français et la dépendance au mobile », Sophie Guérin a présenté rapidement ROOMn, les Rencontres One to One de la Mobilité. L’objectif de cet évènement est de décrypter les réponses aux problématiques business liés à la mobilité. Organisé par DG Consultants ces rencontres qui se dérouleront les 10 et 11 avril à Deauville, semble avoir rempli son objectif de réunir 40 éditeurs autour de clients potentiels issu du monde de la distribution, des banques, assurances, industriels… Quant au résultat de l’enquête de l’IFOP, les français semblent être « addict » à leur téléphone portable, mais à dose « homéopathique ».

ROOMns qui se déroulera du 10 au 11 avril à Deauville regroupera 39 partenaires parmi lesquels Samsung Nokia, des acteurs de la sécurité comme Stonesoft, Thales, Arkoon, Palo alto, Ilex, Aerohive, Trend Micro, Cassidian, Intel, ,.... ou encore du MDM comme Good Technology, Mobiquant... Comme l’a expliqué Sophie Guérin de DG Consutlants, l’objectif de cet évènement est d’aider les marketing managers, les métiers, les DSI, les directions générales à mieux comprendre les enjeux liés à la mobilité en termes d’usage, de sécurité, de solution… Pour cela le contenu est constitué de conférences animées par des éditeurs partenaires et de conférences sur les aspects sociétaux lies à la mobilité avec des sociologues, des économistes.... Il s’agira de montrer que les projets de mobilité sont souvent transverses. Différents thèmes seront ainsi abordés : l’infrastructure, la sécurité, les usages, les données, les applications, les devices…

Les français et leur téléphone mobile

Frédéric Michaud, Directeur d’études et Opinion de l’IFOP a présenté les résultats d’une étude sur le thème « les français et la dépendance au mobile » commandité par ROOMn. Elle a porté sur 995 personnes représentatives de la population française en respectant les quotas pour les personnes à partir de 18 ans. Les résultats de cette étude montrent que 95% de la population possède un téléphone parmi lesquels 53% ont un téléphone portable classique et 51% ont un Smartphone et 5% ont les deux. Le point intéressant de cette étude est que 42% des français interrogés se sont déclarés dépendant à leur mobile avec même 10% qui se considère comme très dépendant. Bien sûr ce sentiment diffère en fonction de l’âge, de la CSP et du lieu de résidence. Les plus dépendants étant les cadres de la région parisienne et les jeunes de moins de 25 ans (78% des jeunes de 18-24 ans). Il semble aussi que cette dépendance diffère en fonction du type de téléphone que l’on utilise : plus le téléphone est évolué plus on en est dépendant.

La consultation du téléphone se fait même aux toilettes…

Le téléphone portable est consulté au moins une fois par demi-journée selon les déclarations dans 26% des cas par contre on note là encore des différences en fonction de l’équipement. Des questions dans l’enquête ont traité de la consultation de son téléphone durant les aspects de la vie sociale : devant la télévision, au lit, au toilette, en réunion, au cinéma… Dans les situations de la vie sociale, le téléphone est relativement peu consulté sauf lorsque l’on regarde la télévision. Ce phénomène est plus répandu chez les femmes, les cadres et les jeunes. Ainsi, 36% des cadres consultent leur téléphone durant les réunions. Mais aussi 26% des personnes interrogées le consultent aux toilettes et 31% dans leur lit. Les jeunes et les cadres consultent leur téléphone durant les discussions ou les repas.
Encore une fois, les possesseurs de Smartphones sont plus « addicts » à leurs outils de mobilité. Lorsque l’on consulte son téléphone portable, on commence par les MMS et les SMS. Ceci est sans doute dû à l’émission d’une alerte. Le deuxième type d’usage qui a été répertorié est la consultation des Email, de la messagerie vocale y compris en voiture. Enfin, les usagers surfent sur le web et des réseaux sociaux.

La perte de son téléphone est plutôt ennuyeux que catastrophique

En cas de perte de téléphone portable, 47% des français interrogés se disent ennuyés. Ceci ils se disent être plutôt dans une situation de dérangement que de catastrophe. À nouveau ceux qui sont les plus ennuyés sont les cadres et les jeunes et là quelques soit le type de portable. Les problèmes principaux évoqués sont la perte du répertoire, les coûts, mais aussi de ne plus avoir de téléphone. En second lieu, viennent les craintes concernant la sécurité en particulier la perte de données confidentielles, de photos, de cordonnes bancaires....

La pratique du travail nomade : Travailler partout est un signe de confiance de l’entreprise

L’enquête montre que plus le téléphone est évolué plus on a tendance à faire du travail nomade. Ainsi, 66% des actifs consultent leur téléphone professionnel durant leurs congés et le week-end, mais aussi avant d’arriver au travaille dans 64% des cas. 75% des actifs estiment que pouvoir travailler de partout est un signe de confiance de l’entreprise qui considère leur salarié comme étant mature. 73% considèrent que c’est un gain de productivité et bien pour l’organisation surtout pour les gens qui vivent en région parisienne et de sexe féminin. Par contre, il y a une immanquable interpénétration avec la vie privée. Pour plus de 50% des salariés, le téléphone serait source de stress et de fil à la patte. Mais au final la mobilité est perçue comme étant assez positive par les salariés. Les actifs souhaitent que leur entreprise développe la possibilité de faire du travail nomade dans le secteur privée comme dans le public. Cette tendance est très indexée par la CSP donc concerne surtout les cadres.

Au final, les français semblent avoir une autodiscipline par rapport à l’usage des téléphones portables même pour les jeunes et les cadres même s’ils sont plus dépendants.

Le téléphone mobile nouvel outil de socialisation...?

Joëlle Menrath, sociologue et directrice du collectif de chercheurs Discours et pratiques a présenté une analyse de son étude en termes d’usage de la mobilité. Elle estime que les gens qui se disent addicts a leur téléphone ne le sont pas au sens médical du termes. En effet, les individus se déconnectent régulièrement de leur téléphone sans problème : mise sous silence, passage d’une fonctionnalité à une autre, voire des déconnections totales. D’ailleurs, un site de balnéaire Suisse qui propose des vacances sans connexion rencontre de plus en plus de succès selon ses dires.

Toutefois, il faut prendre au sérieux qu’une fraction de la population se dit en situation d’addiction par rapport à leur téléphone portable. Elle a noté ne évolution dans la relation au portable qui va du voyeurisme, à l’exhibitionnisme... les usagers utilisent ces outils comme un prolongement de leur vie intérieure. En effet, il ont une relation du fluidité entre leurs pensées et la capacité d’en faire un SMS, une photo, ou encore d’utiliser leur téléphone pour prendre en note une émotion.

Cependant, les utilisateurs semblent conscients de la nécessité de faire de l’autodiscipline par rapport à l’usage de leur téléphone. Pour eux, le principal risque de leur addiction est de susciter une vigilance pour réussir à se concentrer pour pouvoir travailler, sans être déranger par une alerte sonore signe de réception d’un appel, un SMS, un mail…

Concernant l’usage des outils dans les situations de vie sociale où ils sont sensés ne pas avoir leur place comme dans les réunions, devant la télévision.... Joëlle Menrath estime qu’au contraire ce peut-être manière de rebondir lors d’une conversation : recevoir un SMS de sa nounou, de son supérieur... n’est plus ressenti comme une impolitesse mais plutôt comme une forme de vie sociale. Cet entremêlement est devenu la norme. Dans ce cadre, elle considère que c’est la vie privée qui s’invite au travail car on consulte les réseaux sociaux, ses mail, ses SMS avec sa famille, ses amis.... sur le lieu de travail. Elle a appelé cela « la pause Facebook » comme on a la « pause-café ».

Le téléphone mobile est devenu un objet de relation entre les adolescents : on le consulte ensemble, on échange des applications, on écoute de la musique ensemble.... On traîne ensemble avec ses outils. D’ailleurs, Joëlle Menrath a rappelé qu’avant la révolution industrielle la vie personnelle et professionnelle était connectée.

Au, final, elle estime qu’il y a peu ou pas d’addiction au téléphone au sens médicale du terme même aux États-Unis. En un mot les utilisateurs de téléphone mobile seraient addicts mais à dose homéopathique… en moyenne sans doute... Toutefois, dans les grandes villes une simple promenade dans les moyens de transports, dans la rue… montrent que les passants sont pratiquement tous hyper-connectés… à suivre donc...


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