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Daniel Fages, Arkoon : L’administration des solutions de sécurité, « le nerf de la guerre »…

octobre 2007 par Emmanuelle Lamandé

Protéger l’information, à travers une solution de bout en bout, et ce quel que soit l’endroit, tel est l’objectif d’Arkoon pour répondre aux besoins des entreprises actuelles. Introduction en bourse, développement international, recherche d’acquisitions,…, Arkoon tente à travers sa stratégie de s’imposer comme le principal acteur européen sur le marché de l’UTM. Daniel Fages, Chief Technical Officer, Arkoon, nous fait part des grands axes de développement de son groupe.

Global Security Mag : Arkoon s’est introduit en bourse sur Alternext en juillet. Qu’est-ce que cette étape représente pour votre groupe en termes stratégiques ?

Daniel Fages : Cette entrée en bourse n’est pas une finalité en soi. Elle nous permet d’accéder plus facilement et rapidement à des capitaux. Cette opération apporte une valeur à forte croissance et permet de développer notre croissance externe pour l’international.

Nous distinguons trois volets stratégiques dans notre développement :

 Europe du Sud, avec une croissance organique. Nous avons d’ores et déjà un bureau en Italie et début 2008, un bureau devrait s’ouvrir en Espagne.

 Europe du Nord, avec notamment l’Allemagne : c’est un marché plus concurrentiel et plus difficile à intégrer. C’est pourquoi nous recherchons à faire des acquisitions, non pas sur le même marché que le nôtre, mais de sociétés qui seraient complémentaires. Notre objectif est d’avoir une offre de bout en bout, qui couvre à la fois l’infrastructure, la communication et l’information. Nous avons d’ores et déjà des produits sur ces trois domaines. Nous souhaitons offrir en plus la protection du poste de travail. Notre offre Security Box assure déjà la protection de l’information, et ce également sur PDA et Smartphone. Le but est d’avoir une brique de sécurisation du poste de travail lui-même pour répondre à la problématique d’administration et de déploiement sur poste de travail.

 Stratégie d’OEM : certains deals ont déjà commencé. Nous souhaitons intégrer nos technologies dans des produits qui ne sont pas ceux d’Arkoon, afin d’avoir un effet de levier plus important. Nous avons besoin d’avoir des relais de croissance pour grossir. Nous annoncerons bientôt des produits de partenaires qui intègrent nos technologies.

L’entrée en bourse est importante pour Arkoon car elle signifie que les investisseurs croient en nous. Nous faisons du profit mais gardons une approche pragmatique. Nous sommes des experts de la sécurité. La sécurité va de plus en plus monter dans les couches applicatives, les usages.

GS Mag : Quel était l’état du marché de la sécurité en 2000, lors de la création d’Arkoon ?

Daniel Fages : Le marché de la sécurité était dominé par CheckPoint et Cisco avec des solutions qui étaient focalisées sur la protection du réseau. Il n’y avait pas de protection applicative à l’époque. Il n’était pas non plus question d’intégrer les différentes fonctions dans un même boîtier. Ce sont deux domaines que nous avons investis très tôt à travers FAST, solution de détection d’intrusion. Dès 2000, nous avons intégré un système anti-virus à nos solutions, c’était à l’époque une hérésie dans le milieu. On nous traitait de fous, alors que ça nous semblait tellement logique de vérifier sur le réseau qu’il n’y ait pas de virus. Dès le début, nous faisions de l’UTM sans le savoir.

GS Mag : Quelles ont été les principales évolutions de votre société depuis sa création ?

Daniel Fages :
 En Décembre 2000, le premier tour de table financier a changé la vie de la société. Nous sommes alors passés d’une bande d’amis à une PME un peu plus structurée.
 En Décembre 2002, deuxième tour de table et arrivée de Thierry Rouquet à la présidence.
 En 2004, l’acquisition de MSI nous a apporté la ligne de produits Security Box
 Enfin en 2007, notre introduction en bourse.

GS Mag : Quelle est votre perception du marché français de la sécurité aujourd’hui ?

Daniel Fages : Le marché français est encore fragmenté, avec un certain nombre d’acteurs. Ce marché favorise l’éclosion de petits acteurs, ce qui ne représente pas une solution à long terme. Un marché éclaté signifie qu’il y aura une concentration dans les années à venir. Deux acteurs en France dans le milieu de l’UTM, c’est trop. Si nous voulons lutter contre le marché américain, ce n’est pas la bonne stratégie. Il faut concentrer les entreprises de sécurité en Europe. Nous essayons d’être l’acteur qui va concentrer tout ça pour devenir l’acteur européen. Il existe peu d’alternatives : soit vous concentrez, soit vous êtes concentré, soit vous êtes mort dans les 2 ou 3 ans qui viennent. On observe déjà un certain nombre de mouvements dans le monde, le processus est bien entamé.

GS Mag : Comment se positionne la France par rapport aux Etats-Unis ?

Daniel Fages : Le retard n’est pas technologique par rapport aux USA. C’est plutôt une question de culture, de marketing. En France, il faut comprendre les besoins des clients. Les américains maîtrisent mieux les processus de vente, dans le domaine de l’informatique en tout cas. Les TIC connaissent peu de succès en France. De plus, on observe une rupture technologique du modèle au sens large. Les PME et le midmarket soulèvent une vague autour des services managés. L’idée est donc de vendre un service complet. Cette notion introduit une rupture des mentalités dans les façons de faire.

GS Mag : Quels sont les principaux besoins des entreprises aujourd’hui ?

Daniel Fages : Il s’agit de la protection de l’information par elle-même. Aujourd’hui, la sécurité du réseau, de l’infrastructure est bien faite. On assiste à une véritable prise de conscience des clients sur ce qui est fondamentalement important : l’information. Nous avons d’ailleurs des projets qui tournent un peu plus sur cette protection de l’information, quel que soit l’endroit et le support sur laquelle elle se trouve. Nous avons développé notre Security Box vers la mobilité ; les clients sont sensibles à ce discours. En général, ils n’adressent pas cette problématique de sécurité.

GS Mag : Quels sont ces projets ?

Daniel Fages : Ils portent sur des grands comptes. Cette problématique reste grands comptes pour le moment, et concerne en général les entreprises qui ont des données sensibles. Nous cherchons des entreprises qui sont sensibles au caractère fondamental de l’information. Les entreprises, ainsi que leurs partenaires, ont besoin d’un haut niveau de sécurité. 60% de notre Chiffre d’Affaires aujourd’hui se fait avec des grands comptes.

GS Mag : Quel sera votre focus pour les prochains mois ?

Daniel Fages : Arkoon va se focaliser sur le développement international dont j’ai parlé tout à l’heure. C’est là que nous allons chercher la croissance.

En termes de produits, nous accentuons nos solutions sur l’administration, l’objectif étant de réduire le coût total de possession. C’est un focus important. Nous avons annoncé la version 4.2 de nos UTM il y a peu de temps. La console d’administration a été refaite dans cette version, après une étude menée auprès de nos clients, afin de leur faciliter la vie au jour le jour. Faciliter le travail du client signifie lui donner les outils pour faire un certain nombre d’opérations en une seule fois. C’est une première étape car c’est un travail sans fin. L’administration des solutions de sécurité est un sujet sur lequel nous souhaitons nous spécialiser ; c’est le « nerf de la guerre ». En effet, vous avez beau avoir la meilleure solution du marché, si vous ne savez pas comment l’administrer, cela ne sert à rien.

L’objectif n’est pas d’innover pour innover. Nous nous focalisons sur les intérêts et les besoins réels des clients. La sécurité est vécue comme un frein car elle est imposée. C’est pourquoi il faut la faciliter au minimum pour que son impact soit le plus léger possible sur le système.

GS Mag : De quelle manière s’organise votre centre de R&D ?

Daniel Fages : Notre cellule sécurité veille sur les vulnérabilités. Nous confrontons chaque vulnérabilité à nos protections. Soit notre système proactif la bloque déjà, soit ce n’est pas le cas, il nous faut alors agir de manière réactive en écrivant une signature. Nous sommes obligés de compenser l’approche proactive par une approche réactive. Environ 80% des attaques sont bloquées de manière proactive. En ce moment, les vulnérabilités touchent plutôt le Web, notamment avec la vague du Web 2.0.

GS Mag : Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux entreprises ?

Daniel Fages : Il est aujourd’hui nécessaire d’avoir une protection satisfaisante de bout en bout. Il ne faut pas laisser de trous dans la couverture. Les entreprises doivent réfléchir à ce qu’elles ont de plus fragile à protéger, c’est-à-dire l’information. La protection de cette information doit, de plus, être efficace quel que soit l’endroit où elle se trouve, d’où le nécessaire chiffrement des données, surtout sur mobiles car les risques liés au vol ou à la perte sont d’autant plus importants.


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