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Cybersécurité : une collaboration franco-allemande pour l’autonomie européenne

janvier 2020 par Emmanuelle Lamandé

Le nouveau Centre Franco-Allemand en Cybersécurité a officiellement été lancé au Helmotz Center for Information Security (CISPA) à Sarrebruck, ce lundi 20 janvier 2020. A l’avenir, les chercheurs du CISPA et du Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications - Loria (CNRS, Inria et Université de Lorraine) vont collaborer. Les objectifs sont de renforcer ensemble la recherche en cybersécurité, ainsi que le transfert et l’innovation entre la France et l’Allemagne. En s’appuyant sur ces deux centres de recherche de renommée européenne, leur proximité et sur une collaboration de longue date, cet effort commun vise à impulser la souveraineté numérique en Europe.

De gauche à droite : Marine Minier, professeur à l’Université de Lorraine, chercheure au Loria | Michael Backes, directeur du CISPA | Nicole Muller Becker, vice-présidente de la Région Grand Est | Tobias Hans, ministre-président de la Sarre | Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine | Antoine Joux, professeur de cryptographie | Jean-Yves Marion, professeur à l’Université de Lorraine et directeur du Loria.

Le numérique a amélioré presque toutes les facettes de nos vies, mais malgré des efforts considérables déployés ces dernières années, l’Europe est assujettie aux géants de la technologie américains et à leurs homologues chinois désormais non loin derrière. Avec des pratiques commerciales et éthiques en opposition marquée avec les valeurs promulguées par l’Europe, un tel monopole empiète sur notre autonomie numérique. « Le nouveau centre virtuel vise à contrecarrer ce risque politique et économique en matière de contrôle sur sa sécurité numérique et en protection de données, tout en exploitant son marché potentiel et ses avantages compétitifs. Une structure solide et efficiente est nécessaire pour s’assurer de la réussite d’un tel changement de politiques scientifique, économique, sécuritaire et sociétale », souligne Michael Backes, directeur et fondateur du CISPA.

« Le traitement des données et leur sécurité sont des conditions préalables fondamentales pour toute transition numérique. L’excellente recherche dans le domaine de la cybersécurité et de l’’informatique dans son ensemble et le haut niveau d’expertise en France font de la Sarre, avec ses partenaires à Nancy, le point de départ idéal pour cette coopération bilatérale. Le nouveau Centre franco-allemand pour la cybersécurité du CISPA permettra à la France, à l’Allemagne et au reste de l’Europe de peser à l’échelle internationale. Nous voulons faire de la région allant de Paris à la Sarre, en passant par Nancy, Metz et Strasbourg, le cœur battant de l’Europe de la recherche en cybersécurité et en IA. L’initiative s’inscrit donc parfaitement dans notre stratégie nationale et sert à approfondir le partenariat et l’amitié franco-allemands », explique Tobias Hans, ministre-président de Sarre.

Le Centre permettra une recherche focalisée sur les innovations de rupture pour l’autonomie numérique. Les thématiques principales incluent l’autodétermination dans le profilage numérique, les normes de l’Internet européen et de la cryptographie, l’évaluation approfondie en Europe de systèmes d’exploitation conçus eux aussi en Europe, la protection de la vie privée, les garanties de sécurité dans les processus d’IA automatisés et enfin la sécurité des réseaux dans les systèmes autonomes en industrie 4.0.

Du côté allemand, le Helmholz Center for Information Security (CISPA) à Sarrebruck est un grand centre de recherche national, membre de l’Association Helmholtz dont la recherche couvre tous les aspects de la recherche en sécurité des données. Dans les mois et années à venir, le centre prévoit de passer de 240 employés à 600-800 employés sur le site de Sarrebruck. En raison de sa croissance continue, le CISPA aura la masse critique de chercheurs nécessaire pour s’attaquer aux défis du domaine de la cybersécurité de façon complète et approfondie. A la tête de ce projet résident le professeur Mickael Backes (nommé Docteur Honoris Causa 2018 à l’Université de Lorraine) et le professeur Antoine Joux.

En France, le Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria) à Nancy est une Unité Mixte de Recherche entre le CNRS, Inria et l’Université de Lorraine. Depuis sa fondation en 1976, on y mène une recherche d’excellence de renommée et promeut le transfert technologique. Le directeur Jean-Yves Marion et la professeure Marine Minier coordonneront les équipes impliquées dans cette collaboration.

Les deux sites ont une longue histoire de coopération réussie de plus de 25 ans, comme en témoigne le nombre de co-publications et de projets lancés. « Cette signature constitue un jalon important pour la recherche en cybersécurité puisqu’elle s’appuie sur 25 années de collaboration entre les chercheurs du site lorrain et leurs homologues d’outre-Rhin. Nous sommes fiers de ce partenariat capital pour l’avenir de la cybersécurité en Europe », souligne Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine.

Les parties prenantes (LUE, CNRS, Inria, Université de Lorraine et CISPA) financent ce nouveau partenariat à hauteur d’un peu plus d’1M€. « L’avenir de la cybersécurité et la confiance des citoyens dans le numérique se joue dès aujourd’hui au cœur de l’Europe avec la Région Grand Est et ses voisins transfrontaliers. Nous nous devions d’être un acteur majeur de la mise en place des ressources financières et intellectuelles afin d’envisager une véritable souveraineté numérique européenne », explique Nicole Muller-Becker, vice-présidente du Conseil de la Région Grand Est.

Sont formés des binômes de chercheurs se focalisant chacun sur une des problématiques majeures liées à un retour de la souveraineté numérique de l’Europe et une sécurité fiable des technologies numériques pour les secteurs critiques. En plus de cela, un accent particulier sera mis sur la recherche menée par de jeunes chercheurs, en leur donnant l’opportunité de développer leurs centres d’intérêts scientifiques au début de leur carrière à travers du tutorat.


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