Des entretiens téléphoniques ont été réalisés auprès de 500 administrateurs et décideurs en technologie de l’information du secteur éducatif dans quatorze pays sur cinq continents. Les pays couverts par l’enquête sont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Australie, le Brésil, la Chine, les Émirats arabes unis, la France, l’Inde, l’Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni et la Russie. Les répondants se partagent par moitié entre responsables d’écoles primaires et secondaires et responsables d’universités et institutions d’enseignement supérieur.

Des thèmes essentiels pour l’enseignement et l’apprentissage

L’enquête montre que, partout dans le monde, les éducateurs distinguent trois problèmes essentiels pour l’apprentissage :

Préparer les étudiants à affronter une économie mondiale et assurer leur employabilité une fois leur diplôme obtenu sont des enjeux essentiels aux yeux de 83 % des répondants. Les étudiants d’aujourd’hui ont besoin d’un programme scolaire de base qui les prépare à s’engager dans un écosystème de plus en plus connecté où ils devront savoir utiliser la technologie pour s’imposer efficacement et devenir des membres productifs de la main d’œuvre de demain.

La plupart des éducateurs (85 %) voient la technologie jouer un « grand rôle » dans la façon dont les étudiants apprennent. Ils indiquent aussi que la technologie peut avoir beaucoup d’effet en incitant les étudiants à s’engager et à participer.

La nécessité de programmes et cursus permettant aux étudiants d’acquérir une capacité d’apprentissage en équipe et par projet est citée par 86 % des éducateurs. L’amélioration de la communication avec les parents, les enseignants et le personnel administratif est considérée comme essentielle.
L’importance des grandes questions technologiques

Abus d’Internet, collaboration et cybersécurité sont les principaux enjeux technologiques.

Les éducateurs considèrent comme très importante la protection des étudiants contre l’abus d’Internet ; juste derrière viennent l’utilisation des technologies pour mieux collaborer, le renforcement de la cybersécurité sur les campus et la réduction des frais administratifs grâce aux technologies.

Il apparaît important aussi de gagner en efficacité, d’utiliser davantage la vidéo et d’élargir les évaluations assistées par ordinateur.
L’enquête a révélé que les éducateurs voient aussi la technologie comme un moyen « d’en faire plus avec moins » et de devenir plus productifs. Ils nourrissent également des projets ambitieux visant à utiliser davantage la vidéo et à intégrer les technologies et les médias dans le processus d’apprentissage. Ils cherchent aussi à mieux exploiter les investissements consacrés aux évaluations assistées par ordinateur et aux systèmes décisionnels.

Dans le monde entier, les responsables de l’enseignement supérieur veulent élargir l’éducation internationale en ligne.

Pour les cinq ans à venir, 65 % des représentants des universités et établissements d’enseignement supérieur interrogés disent que les programmes internationaux en ligne sont pour eux une « opportunité majeure » susceptible de leur apporter des effectifs étudiants « virtuels » plus nombreux et d’enrichir les occasions d’apprentissage grâce à une diversification des points de vue des enseignants, des étudiants et des experts.
Éducation et économie en réseau

Les résultats de l’enquête évoquent une nouvelle économie en réseau « à apprentissage connecté » qui suppose un développement des compétences technologiques afin d’accroître la compétitivité mondiale dans le secteur de l’éducation. Les technologies peuvent répondre de plusieurs manières aux préoccupations des éducateurs, par exemple :

En personnalisant l’enseignement et l’apprentissage pour s’adapter au niveau de savoir de chaque étudiant au lieu de laisser certains étudiants prendre du retard ou de se régler sur le rythme du plus lent. Les enseignants ont constaté que l’utilisation de micro-ordinateurs en réseau ou de méthodes en ligne dans l’enseignement des mathématiques permet aux étudiants de progresser à leur rythme, libérant ainsi les enseignants qui peuvent se consacrer aux étudiants nécessitant plus d’aide sur tel ou tel concept.

Les technologies peuvent offrir des approches éducatives innovantes tout en réduisant le coût global de l’éducation. Par exemple, l’utilisation de la téléprésence pour l’éducation à distance améliore l’accessibilité et réduit les frais d’éducation pour tous les étudiants.

Les technologies de vidéo et de collaboration permettent aux éducateurs de devenir vite plus efficaces et plus productifs en libérant leur enseignement des contraintes de temps et de lieu. Elles peuvent accroître la productivité en réduisant les déplacements entre les établissements ou même entre les pays, ce qui diminue le coût du temps d’absence dû aux voyages. Les technologies de « présence » commencent à s’affirmer dans les domaines de la formation des enseignants et du développement du personnel administratif ; en même temps, la disponibilité accrue des outils de collaboration favorise les nouveaux environnements d’apprentissage basés sur des projets.
Quelles sont, par régions du monde, les thèmes les plus importants pour les éducateurs ?

Asie-Pacifique

En grande majorité, les responsables de l’éducation dans la région Asie-Pacifique considèrent comme une priorité majeure d’améliorer la communication avec les étudiants. L’investissement dans des infrastructures et des capacités de recherche améliorées est aussi prioritaire à leurs yeux. Les responsables de l’éducation dans cette région pensent que les technologies joueront un rôle important dans la préparation de la main- d’œuvre de demain.

Europe

Pour les responsables européens de l’éducation, les préoccupations principales sont les financements, la sécurité en ligne, le développement de la présence internationale et le renforcement des capacités et infrastructures de recherche. De plus, 68 % des principaux responsables des universités et établissements d’enseignement supérieur européens déclarent que les cursus internationaux en ligne sont une « opportunité majeure » d’étendre les programmes d’apprentissage à l’échelle mondiale.

Marchés émergents

Les principaux problèmes d’enseignement auxquels les hauts responsables de l’éducation dans les marchés émergents se disent confrontés aujourd’hui sont la préparation à l’économie mondiale, l’assiduité des étudiants et l’employabilité. De toutes les régions du monde, l’Amérique latine est celle qui insiste le plus sur les aspirations globales à l’éducation et l’effet positif que celle-ci peut avoir sur la société.
Une enquête d’attitudes similaire menée en 2010 parmi les éducateurs des États-Unis avait révélé que :

Plus de la moitié (53 %) des administrateurs et décideurs en technologies de l’information des établissements d’enseignement primaire et secondaire, des établissements locaux de premier cycle d’enseignement supérieur (colleges) et des universités disent qu’ils vont probablement investir dans les technologies de la vidéo au cours de la prochaine année afin de rendre leurs écoles « plus efficaces et productives ».

La plupart des répondants (84 %) estiment que les technologies joueront un grand rôle en « améliorant la façon dont les élèves apprennent ».
Dans une proportion presque identique (82%), ils estiment que les technologies joueront un grand rôle en « aidant à préparer les élèves à devenir la main-d’œuvre de l’avenir ».

Derrière la « rétention des bons étudiants » - qui vient en numéro un - les répondants américains considèrent que les problèmes administratifs et stratégiques les plus importants auxquels les écoles sont confrontées sont :

Mieux communiquer avec les étudiants et les parents

Assurer une sécurité physique sur le campus

Sécuriser le réseau en ligne

Tirer parti des nouvelles technologies

Améliorer l’aptitude des enseignants à utiliser les technologies, les médias et
les outils informatiques

Mieux communiquer avec les enseignants et le personnel administratif