GS Mag : Vous utilisez un nouvel outil : la simulation numérique des fluides. Est-ce pour répondre à de nouvelles évolutions de besoins ?

Christophe Weiss : En effet, APL est le seul acteur qui regroupe audit, conception, réalisation et exploitation des data centers depuis 1983. Cette forte complémentarité de nos activités, présente sur tout le cycle de vie du Datacenter, nous permet de répondre à l’ensemble des besoins de nos clients.
A propos de l’évolution de ces besoins, vous n’êtes pas sans savoir que de fortes contraintes de densité thermique sont apparues depuis peu. Or nous sommes confrontés à leur intégration dans des salles souvent hétérogènes qui doivent être mise à niveau ou au défi des nouveaux modes de refroidissement de type free cooling pour réduire les consommations énergétiques des Datacenters.
Cette double problématique d’optimisation des investissements et de réduction des coûts d’exploitation doit être traitée en respectant la nécessité quasi absolue de la continuité de service, leit motiv de ce type de bâtiment, souvent vital pour l’entreprise qui l’utilise.

Ce tournant s’est amorcé en 2008/2009 avec des dissipations exponentielles des serveurs, des difficultés grandissantes pour refroidir les équipements IT et la hausse du coût de l’énergie.
Des efforts réels sont entrepris par les constructeurs IT. Des solutions : Cloud, virtualisation des serveurs se multiplient.

Concernant les infrastructures techniques des data centers et l’urbanisation des salles IT, nos clients ont acquis une plus grande maturité. Ils savent que ces nouvelles contraintes sont plus complexes et se doivent d’être résolues en utilisant des moyens adaptés et plus sophistiqués.
C’est à cette attente qu’APL France répond grâce à son nouvel outil de simulation numérique des fluides (CFD) dans lequel nous investissons fortement en compétences et en références clients depuis maintenant plus de 2 ans.

GS Mag : Comment APL France répond à cette attente ?

Christophe Weiss : Nous consacrons une part importante de notre CA à la veille technologique et au recrutement de nouvelles compétences.
Nous avons notamment investi dans un outil de Simulation Numérique des Fluides qui permet de modéliser les salles et leurs équipements, de visualiser le comportement des flux d’air invisibles à l’œil nu en fonction de son urbanisation et des différents modes de fonctionnement, notamment en terme de climatisation.
Nous aurons d’ailleurs l’occasion de faire un atelier conférence à ce sujet, lors du Salon « InThe DataCenter », Porte de Versailles, Pavillon : 4.3. : le 09 mars 2011 de 17H00 à 17H45. Gérard du BESSET présentera « Optimisation énergétique : dépensez moins, exploitez mieux » et nous serons présents sur le stand B24.

GS Mag : Qu’apporte réellement cet outil : Simulation Numérique des Fluides ?

Christophe Weiss : C’est un allié précieux et indispensable sur tout le cycle de vie du data center. Il s’agit d’un outil analytique et prédictif en termes de de fiabilisation, conception, urbanisation et exploitation de salle.
Avant de modifier ou de mettre en œuvre des aménagements quels qu’ils soient, mieux vaut les scénariser et analyser l’impact de ces investissements avant de les réaliser.
Nous avons donc avec cet outil les moyens d’éviter les surcouts dès la conception et de garantir le choix optimal de la solution technique mise en œuvre.
La simulation permet notamment de représenter les points chauds en salles qui, comme vous le savez génère des disfonctionnements, des interruptions de service et a minima réduise les capacités d’hébergement nominales du site.
Il permet de repérer des pertes de redondance localisées, de détecter l’efficacité ou l’inefficacité de la climatisation en place ou prévue. Chez certains clients, nous avons ainsi pu éviter l’achat de climatiseurs inutiles, augmenter des consignes de température… autant d’économies générées. Elles peuvent représenter 10 à 30%, voire davantage sur des infrastructures existantes.
Sur nos projets innovants de datacenters en freecooling a air extérieur direct, la CFD par APL France permet de répondre aux contraintes souvent diverses de nos maitre d’ouvrage. Cela aboutit à des conceptions différentes, impossible à réaliser sans cet outil de simulation.
Enfin, la CFD est un outil extrêmement précieux pour le suivi et l’optimisation de l’exploitation des datacenters grâce à ses choix prédictifs d’évolution et de bonne urbanisation des salles IT.

GS Mag : Est-ce que cet outil est appelé à se généraliser ?

Christophe Weiss : Je ne le pense pas dans un avenir proche, car il faut nécessairement des compétences humaines fortes et toute l’expertise capitalisée depuis des années par une société comme APL pour envisager les meilleures solutions puis analyser avec pertinence les résultats obtenus par la simulation.
De plus, une simulation ne sera pertinente que si les données de la modélisation, donc les relevés et études que nos ingénieurs réalisent en salle sont effectués avec rigueur et compétence. C’est pour cela que nous investissons dans la formation constante de nos experts et le recrutement de nouvelles compétences. Nous attendons d’eux rigueur, mais aussi curiosité d’esprit.
Enfin, il faut garder à l’esprit que chaque data center est différent, par son historique d’exploitation, l’hétérogénéité du matériel qu’il héberge, l’état de ses infrastructures, le niveau de service souhaité et l’évolutivité attendue.
La simulation numérique des fluides nous permet réellement de réaliser des études innovantes, industrielles, fiables et adaptées à chacun de nos clients.
Toute DSI se devrait de réaliser une simulation numérique des flux de ses salles afin de mieux maitriser leur niveau de service, l’optimisation de leur capacité nominale, l’optimisation de leur efficience énergétique, de leur urbanisation et de l’évolution de leur exploitation.

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