Rechercher
Contactez-nous Suivez-nous sur Twitter En francais English Language
 











Abonnez-vous gratuitement à notre NEWSLETTER

Newsletter FR

Newsletter EN

Vulnérabilités

Se désabonner

Chiffrement, sécurité et libertés,positionnement de l’Observatoire des Liberté et du Numérique

janvier 2017 par La Quadrature du Net

DEPUIS QUELQUES TEMPS, CERTAINES VOLONTÉS
POLITIQUES S'AFFICHENT AFIN DE REMETTRE EN CAUSE LES PROTECTIONS
TECHNIQUES ET JURIDIQUES GARANTIES PAR LES MÉTHODES DE CHIFFREMENT. POUR
S'OPPOSER À CES PROPOSITIONS DANGEREUSES, L'OBSERVATOIRE DES
LIBERTÉS ET DU NUMÉRIQUE PUBLIE SON POSITIONNEMENT CONCERNANT LA DÉFENSE
DU DROIT AU CHIFFREMENT, OUTIL INDISPENSABLE À LA PROTECTION DES LIBERTÉS
À L'ÈRE NUMÉRIQUE.

RÉSUMÉ DU POSITIONNEMENT

Les capacités (techniques et légales) de surveillance des États à
l’ère numérique sont aujourd’hui telles que le droit fondamental à la
vie privée, garant de la liberté d’expression, d’opinion, d’information,
dans une société démocratique, a été profondément remis en cause ces
dernières années, en France et dans le monde.

Dans ces conditions, la capacité de chiffrer ses communications
numériques et ses données informatiques est une condition indispensable
à la préservation des droits et libertés fondamentales, et l’un des
derniers remparts, individuels et collectifs, aux intrusions arbitraires et
illégales de nombreux acteurs, étatiques, privés, ou criminels.

Le chiffrement va bien au-delà d’une question de droits de l’Homme : alors
que le numérique a investi l’ensemble des champs d’activité humains,
l’affaiblir, quelle que soit la technique utilisée, reviendrait à
fragiliser considérablement l’économie, mais aussi la sécurité
collective.

Répétons-le, il n’existe pas de technique d’affaiblissement systémique
du chiffrement qui ne permettrait de viser que les activités criminelles :
l’ensemble des citoyens seraient alors aussi potentiellement visés. Il
n’existe pas non plus de technique d’affaiblissement du chiffrement qui ne
profiterait qu’à des acteurs « bien intentionnés ». Si une faille est
créée pour un État (police, justice, service de renseignements…), elle
sera alors disponible pour tous les autres acteurs (Autres États,
organisations criminelles, hackers…) moins bien intentionnés.

Le chiffrement est-il utilisé par des personnes se livrant à des
activités criminelles ? Oui, puisque par nature celles-ci tentent de
dissimuler leurs actes. Mais il est surtout utilisé chaque jour par chaque
citoyen, dans chacune ou presque de ses activités numériques. Des
criminels peuvent fomenter leurs activités dans une voiture fermée. Il ne
viendrait à personne l’idée de supprimer les voitures, ou de les doter
systématiquement d’un système d’écoutes intégré directement accessible
aux services de l’État.

Pourtant, c’est cette logique que défendent les partisans d’une
criminalisation ou d’un affaiblissement du chiffrement. De la même
manière qu’il existe des possibilités techniques de mettre sur écoute un
espace (comme une voiture) où se dérouleraient des activités
criminelles, qui doivent être encadrées par le droit, il existe un large
éventail de possibilités légales et de techniques d’enquête permettant
aux services de l’État de collecter des éléments de preuve à l’encontre
d’organisations suspectées d’activités criminelles. Cet arsenal légal,
comme les outils d’interception et de décryptage, a été largement
renforcé ces dernières années.

Le bénéfice d’un affaiblissement supplémentaire du chiffrement dans la
lutte contre la criminalité semble très faible, pour ne pas dire
incertain. Ce qui est certain par contre, c’est que les conséquences
seraient dévastatrices pour les droits et libertés de chacun, l’économie
et la sécurité du pays, et pour la vie en société de manière
générale.

PROPOSITIONS DE L’OBSERVATOIRE DES LIBERTÉS ET DU NUMÉRIQUE

L’Observatoire des libertés et du numérique appelle les acteurs publics
et acteurs privés du numérique à :

* renoncer à toute initiative visant à affaiblir juridiquement ou
techniquement les outils de chiffrement ;
* consulter les institutions et les acteurs de la société civile
pertinents suffisamment en amont de tout projet qui aurait des incidences
sur le chiffrement ;
* garantir à toute personne l’accès à un chiffrement robuste, outil
indispensable au respect du droit à la vie privée dans le domaine
numérique ;
* promouvoir auprès du public l’importance du chiffrement de ses
données et communications numériques et en faciliter l’utilisation et le
développement.


ORGANISATIONS MEMBRES DE L’OLN : Amnesty International France [3], Le
CECIL [4], Creis-Terminal [5], La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) [6], La
Quadrature du Net (LQDN) [7], Le Syndicat des Avocats de France (SAF) [8],
Le Syndicat de la Magistrature (SM) [9].


[1] https://www.laquadrature.net/fr/oln-positionnement-chiffrement
[2] https://www.laquadrature.net/files/201701_Oln_chiffrementsecuritelibertes.pdf
[3] http://www.amnesty.fr
[4] http://www.lececil.org
[5] http://www.lecreis.org
[6] http://www.ldh-france.org/
[7] http://www.laquadrature.net/fr
[8] http://www.lesaf.org/accueil.html
[9] http://www.syndicat-magistrature.org
[10] https://www.laquadrature.net/fr/ils-soutiennent-la-quadrature-du-net
[11] https://www.laquadrature.net/fr/espace-presse
[12]
http://www.laquadrature.net/civicrm/mailing/optout?reset=1&jid=355&qid=199081&h=2de1621c6e2d1fe5


Voir les articles précédents

    

Voir les articles suivants