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COFIS : la filière de la sécurité fer de lance dans la lutte contre le terrorisme !

septembre 2016 par Marc Jacob

Pour sa première Assise de la filière des industries de sécurité organisé par le COFIS, 400 participants avaient fait le déplacement pour écouter tous les ténors de la sécurité faire un bilan de trois d’action du COFIS. Point d’orgue de la journée l’intervention de Bernard Cazeneuve, ministère de l’intérieur dont le discours très républicain a sans doute mis du baume au cœur des dirigeants des entreprises présents. Pour Bernard Cazeneuve, la filière de la sécurité serait le fer de lance de la lutte contre le terrorisme.

Jean-Paul Vermes, Président de la CCI Pairs Île de France

Animé par Aude Leroy journaliste sur Europe1 et Denis Fortier, directeur de la rédaction d’AEF Sécurité cette première Assise de la filière des industries de sécurité avait réuni plus de 400 spécialistes du domaine. En préambule, Jean-Paul Vermes, Président de la CCI Pairs Île de France a rappelé que les industries de sécurité étaient en pleine expansion avec une croissance de 20% pour la filière de la Cybersécurité. L’Ile de France compte environ 40% des entreprises du domaine dans le domaine de la Défense. Il a insisté sur les efforts de la CCI en ce domaine qui a organisé entre autre plusieurs événements en 2015/2016 comme par exemple sa présence sur Milipol, les rencontres Franco-israélienne de la sécurité… qu’elle reconduira en 2017. En dehors du monde de la Défense, le contrôle d’accès, la biométrie, la Cybersecurité sont des axes que la CCI pousse.

Jean-Louis Gautier, Secrétaire général de La Défense et de la Sécurité nationale

La filière de la sécurité s’impose comme un acteur de premier plan

Jean-Louis Gautier, Secrétaire général de La Défense et de la Sécurité nationale, a expliqué que l’avenir de la filière de Cybersecurité est bien posé. « Cette rencontre a pour but de faire un bilan des actions menées depuis la création du COFIS, il y a trois ans, en particulier pour ce qui concerne le dialogue avec les OIV, le renforcement du dialogue avec les PME de Cybersecurité... En trois ans la filière cyber s’est imposée comme un acteur industriel de premier plan. Depuis 2015, la France a été mise au défi du terrorisme, il est donc important de durcir les réponses afin de répondre de façon adaptée. De ce fait, des changements règlementaires sont nécessaires, mais aussi en ce qui concerne l’amélioration des moyens de détection avec des produits de confiance et des
prix adaptés. Ainsi, deux plateformes ont été montées pour assurer la sécurité des sites sensibles de type Seveso et des infrastructures de transport (gare,
aéroport....).

Le COFIS a obtenu en outre que les sociétés de Cybersecurité puissent bénéficier des plans d’investissements de l’Etat, mais aussi la promotion de cette filière auprès d’investisseurs privés et de la création de centre De R&D spécifique. Il est aussi nécessaire que l’expression des besoins de l’Etat soit mieux caractérisée afin que les fournisseurs puissent adapter leurs solutions. Une approche similaire à celle des drones devraient être initié dans le domaine de
la Cybersecurité » a-t-il conclu son intervention.

Pascal Faure, Directeur général des entreprises

Une offre de cybersécurité française doit se développer

Pascal Faure, Directeur général des entreprises, a souligné les actions du COFIS qui agit en matière de définitions des besoins et de financement en lien avec la Cybersecurité mais aussi de sécurité aux frontières. « Il est aujourd’hui essentiel de développer une offre françaises tant pour les besoins intérieurs que pour l’exportation. » Pour lui, l’aspect sécurité ne doit pas être négligé dans la transformation numérique en marche. Aujourd’hui, l’objectif est de développer un société de confiance à l’ère numérique, parmi les technologies d’avenir outre la cryptographie on trouve la sécurité de l’identité numérique. Lors du concours mondial de l’innovation, l’une des priorités concernera Cybersecurité. Par contre, l’innovation n’est pas le seul point de développement, il faut agir sur les contraintes réglementaires afin de simplifie les démarches administratives pour les PME. Ainsi, un dispositif est en cours d’expérimentation depuis juin et se terminera fin décembre pour obtenir des suggestions de dirigeants d’entreprise pour desserrer l’étau des réglementations.

Pascal Faure a insisté sur le poids de la filière qui est de 60 milliards et compte 125.000 emplois pour la filière du privé. Selon lui, le lancement des trois premiers démonstrateurs a
été un succès. Un observatoire de la filière a été monté afin d’analyser les évolutions de cette filière.

Marc Darmon, Président du conseil des industries de confiance et de sécurité

Une véritable politique étatique est nécessaire pour développer la filière

Marc Darmon, Président du conseil des industries de confiance et de sécurité (CICS) a expliqué que cette filière est extrêmement technologique et constituée de PME très dynamique. Par contre, la concurrence surtout étrangère est exacerbée d’où la nécessité d’avoir une véritable stratégie étatique. Le CICS est là pour représenter l’ensemble de l’industrie grands groupes et PME pour dialoguer avec l’Etat. En trois ans beaucoup de travail a été réalisé au sein des commissions. A l’avenir, le CICS va poursuivre ses actions afin en autre de pousser pour que la politique étatique en ce domaine se poursuive. Pour lui, il est nécessaire que les entreprises du secteur privé soit inciter à investir en achetant des produits de sécurité pour leurs besoins. Il faut aussi pousser la R&D en particulier pour ce qui est des technologies critiques qui ne doivent pas passer aux mains d’entreprises étrangères. Il faut donc repérer ces technologies de pointes et stratégiques afin de pousser l’investissement et la recherche dans ces domaines.

Martin Jahan de Lestang, DG d’Elengy et Aude Leroy et Denis Fortier

Martin Jahan de Lestang, DG d’Elengy (filiale d’Engie) un OIV est venu témoigner sur les enjeux de la sécurité. Il exploite les trois terminaux régulés en tant que site Sevezo, mais aussi au titre de la convention ISPS sur les terminaux méthaniers et enfin en tant qu’OIV au sens de la LPM. Pour cette dernière, il estime que du fait des initiatives d’Engie sa maison mère, depuis deux ans, un plan de sûreté a été initialisé. Un dialogue avec l’ANSSI a été développé qui permet aujourd’hui de mettre en place une certification des sites. Un partenariat a été mis en place avec Thales pour sécuriser les points de liaison internet en utilisant le déploiement d’une infrastructure de détections et au-delà de la détection d’une collaboration avec les équipes internes du groupe pour fournir des réponses adaptées et concertées avec les équipes de Thales.

En outre, un second contrat avec IBM a été conclu en juillet dernier contient un volet sécurité sur les méthodologies de vidéosurveillance, l’analyse des données, la reconnaissance des individus... ainsi que la fourniture en temps réel d’information nécessaire aux décideurs des villes. L’objectif de ce projet est de centraliser les données sur une même plateforme.

Le COFIS pour structurer la filière de la sécurité

Régine Engstr ?m, Secrétaire générale et HFDS du ministère de
l’environnement,de l’énergie et de la mer, Hervé Guillou, PDG de DCNS, Jean-Noël de Galzain, Président de l’association HEXATRUST Thierry Delville, Délégué ministériel aux industriels de sécurité du
ministère de l’intérieur ont animé le premier débat de cette journée. Hervé Guillou a rappelé qu’il y a trois ans le COFIS a été lancé sur le salon Milipol. En fait, les industriels de La Défense avaient dès 2004 cherché des relais de croissance auprès du gouvernement de l’époque. Cette initiative concernait Thales, EADS, Sagem avec Morpho... Dans les années 2009-2010
une première tentative pour trouver des financements auprès du gouvernement. A cette époque, cette recherche n’avait pas eu d’écho à cette demande. Par la suite, Bruxelles avait demandé à la France son avis sur la stratégie de sécurité qui n’avait pas su répondre. C’est grâce au troisième livre blanc de la sécurité qui a mis en évidence le continuum sécurité défense a permis de
faire surgir ce sujet. A l’épique le CA de cette filière était de 10-12 milliards avec une haute valeur ajoutée et peu de possibilité de delocalisation. Grâce à ce livre blanc les politiques ont compris qu’il était nécessaire d’avoir une industrie forte en ce domaine.

Régine Engstr ?m, Secrétaire générale et HFDS du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer a rappelé ses champs de compétence sur la sécurité du fait du nombre d’opérateurs d’importance vitale qui dépendent de
son ministère. Pour elle, le COFIS est une initiative importante dans la perspective d’amélioration des niveaux de sécurité. Selon elle, les démonstrateurs qui simulent des attaques sont une nécessité pour accroître le niveau de sécurité. Suite aux différentes attaques sur des sites Seveso on à déterminer sept types de sites, et un guide de la prévention des attaques sur ces sites a été conçu.

Le COFIS pour développer le dialogue en clients, fournisseurs et Etat

Patrick Espagnol, Directeur de la sécurité d’EDF et Président du groupe expression du besoin du COFIS a explicité les besoins du COFIS présent et à moyen terme. Ces besoins sont actuellement le contrôle d’accès physique et numérique. A partir de cet axiome, ces besoins se déclinent en 20 sous parties. En outre, un besoin très important concerne la Cybersecurité avec une déclinaison sur la
détection des comportements anormaux, ou encore le besoin de protection contre les drones, la détection des explosifs sur des groupes de personnes… Dans les actes fondateurs du COFIS, il rappelle qu’il y avait la nécessité d’un dialogue entre les clients,
les fournisseurs d’équipements et l’Etat.

Les PME de sécurité doivent obtenir des commandes des grandes entreprises pour se développer !

Jean-Noël de Galzain, Président d’ HEXATRUST considère que pour passer à une société numérique durable il faut une sécurisation forte. Pour lui, le sujet clé est la relation entre les grands groupes et les PME afin que ces derniers puissent passer un cap et deveni au moins des ETI. Aujourd’hui HEXATRUST représente 28 entreprises de sécurité présent dans les principaux domaines de la sécurité. Il a rappelé l’importance du Label Fance Cybersécurité pour inspirer la nécessaire confiance. Selon lui, les membres d’HEXATRUST font en moyenne 10 à 15% de croissance.

Devant, la prolifération des malwares, il y a une urgence de déploiement d’équipement de sécurité. Il faut que les entreprises clientes passent au déploiement de solutions de confiance. Il a terminé son intervention en expliquant que les fonds, les aides...s’est bien, mais les commandes sont une nécessité.

Thierry Delville, Délégué ministériel aux industriels de sécurité du
ministère de l’intérieur reprend, effectivement le travail en réseau est important. Avec l’ANSSI on compte en France un acteur essentiel pour porter les projets comme celui d’aide aux victimes des cyber-malveillances. On a besoin d’aller plus loin de renforcer les équipes tant au niveau de l’état que des industriels. Une dimension européenne se profil pour les prochaines années.

Hervé Guillou a conclu cette table ronde en rappelant l’importance l’investissement tout azimut. Il est nécessaire de repérer les industries qui vont garantir la souveraineté de la France.

Bernard Cazeneuve : la filière de la cybersécurité est le fer de lance de la nécessaire confiance dont a besoin le numérique

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur lors de son allocution à rappelé l’importance de créer une véritable filière et le COFIS est essentiel en ce domaine. Cette filière reste encore trop atomisée pour pouvoir étendre son influence. L’objectif est donc de mobiliser les forces afin de pouvoir répondre à la menace qui est de
plus en plus forte. Il a fait un bilan de l’action du gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme avec 300 arrestations depuis le début 2016 de personnes qui représentaient soit un risque potentiel soit un risque avéré. Dans cette recherche de ces individus, les réseaux numériques jouent un rôle capital. Malgré l’es actions mener en matière de recherche de compétence, de budget…, il ne peut pas garantir que de nouveaux attentats ne pourront pas se produire. A ce problème, il n’y a donc pas de solutions simples, mais surtout des efforts à fournir, une honnêteté intellectuelle et une rigueur.

D’ici à la fin du quinquennat 9.000 policiers seront recrutés parmi lesquels des analystes et des experts dont certains seront recrutés au sein de la DGSE et DGSI. De plus, les investissements seront renforcés avec une somme de 700 millions d’euros dont une partie concernera le numérique. Il a insisté sur l’importance du développement des centres de recherches et des entreprises dans cette lutte. L’industrie de la sécurité représente en Ile de France près de 64.000 emplois. Un effort particulier pour développer la filière de la sécurité doit être mené partout en France. Les start-up, les PME, les ETI ont aussi besoin du soutien de l’état. Le Ministère de l’intérieur entend resserrer les liens en région pour développer cette filière. Les secteurs industriels et marchands de la filière ont une perspective de croissance de 5% et de 8 à 19% pour les entreprises qui tirent la croissance. La moitié de cette croissance est obtenu à l’export. La France compte de nombreux leader dans le secteur de la sécurité. Un travail est fait de concert avec le Ministère de l’économie pour conserver les emplois en ce domaine et les entreprises de ce secteur en France. Cette filière doit devenir un poids lourd. « Pour cela, il faut conserver nos start-up sur le sol
national. Il faut donc des financements pour ces entreprises. Il est aussi nécessaire de développer les exportations, même si elle représente déjà 50% du CA de la filière. Pour cela il faut faire connaître notre savoir-faire, soutenir le développement d’une offre innovante, proposer une offre la plus large possible de solutions de sécurité. D’ailleurs dans le second appel à projets des investissements la part belle est fait à la sécurité.

Parmi les projets majeurs on trouve l’identité numérique, la Cybersecurité, la sécurité portuaires.... Il est indispensable d’associer au développement de la filière les centres de recherche, les universités, les poles de compétitivité.
Pour lui, le rôle de la filière est déterminant. Il va été aussi nécessaire de chercher des financements auprès de l’Europe. Pour y arriver plus facilement, il faut que les entreprises sollicitent les infrastructures de l’état. L’état souhaite structurer la filière et le COFIS est un bon moyen d’y arriver. Il a rappelé qu’un second plan pour déterminé les besoins de sécurité sera prochainement lancé. Pour lui le ministère de l’intérieur ne doit rester « le ministère de l’urgence » ! Il faut donc tout faire pour que ce ministère soit aussi celui de l’anticipation et de la prévention. La filière de Cybersecurité est nécessaire pour le développement des outils numériques. Pour Bernard Cazeneuve ces sujets nécessitent la mutualisation des efforts de son ministère. Il a annoncé lors de son intervention qu’une Task force industriel va être mis en place pour lutter contre
la menace terroriste. « La filière de la sécurité est donc un atout précieux pour la France. Notre pays est confronté à un défi le plus lourd le plus difficile depuis la fin de la seconde mondiale. Ceux qui s’en prennent à la France s’en prenne à la liberté telle que nous la vivons, à la vertu de la laïcité, à l’égalité homme femme, à un art de vivre à la française, ces terroristes veulent détruire tout cela. De ce fait, ne pas gagner cette guerre s’est prendre le risque de perdre
toutes ces valeurs, c’est à dire de ce que nous sommes fondamentalement. La résilience est fondamentale et ne peut exister que si les français sont en confiance et vous faite partie de cette nécessaire confiance ! » s’est-il exclamé en concluant son intervention.

Seule bémole à cette envolée républicaine, la réponse de Martin Jahan de Lestang, DG d’Elengy à une question de la salle sur les passages de commande au PME innovantes : "Nous travaillons avec des appels d’offre et choisissons toujours les moins chers"... Quand on sait que dans la plus part des pays, en particulier aux Etats-Unis et en Israël, les start-up reçoivent régulièrement les commandes de l’armée et de la plus part des grands donneurs d’ordre... Les start-up françaises ont encore un long chemin à parcourir !


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