Arnaud Laprévote, PDG de LYBERO.NET : Faites des backups ! Chiffrez ! Formez !
janvier 2020 par Marc Jacob
Lors du FIC qui aura lieu 28 au 30 janvier à Lille, LYBERO.NET va présenter la nouvelle version de CryptnDrive, sa solution web de partage chiffré de bout en bout de fichiers avec en particulier un accès via le système de fichiers. Pour Arnaud Laprévote, PDG de LYBERO.NET : "Faites des backups ! Chiffrez ! Formez !"
Global Security Mag : Quelle sera votre actualité lors du Forum International de la Cybersécurité 2020 ?
Arnaud Laprévote : Nous présenterons une nouvelle version de CryptnDrive notre solution web de partage chiffré de bout en bout de fichiers avec en particulier un accès via le système de fichiers (ce sera la nouveauté FIC).
Global Security Mag : Selon-vous, comment l’humain peut-il être acteur de la cybersécurité, alors qu’il est essentiellement regardé aujourd’hui comme victime ou comme auteur ?
Arnaud Laprévote : La cybersécurité est d’abord à la fin des fins à destination des hommes. Bien sûr, ce sont les organisations et les données associées que l’on protège mais le but ultime est la protection des personnes. Si la cybersécurité est complexe, c’est parce que certains attaquants sont structurés, déterminés et efficaces. La capacité à remonter aux causes premières plutôt qu’aux symptômes immédiats d’une crise est la marque de l’humain dans le foisonnement d’informations de tout type. Un système de cybersécurité qui n’est pas centré sur l’humain est voué à échouer, l’humain est le rempart ultime.
Global Security Mag : Quels conseils pourriez-vous donner aux organisations pour qu’elles parviennent à impliquer les décideurs et sensibiliser leurs utilisateurs ?
Arnaud Laprévote : Tout d’abord, il faut arrêter de culpabiliser les utilisateurs. La personne qui ouvre une pièce attachée d’un mail contenant un ransomware n’est pas imbécile. C’est un échec de l’industrie dans son ensemble (incapacité à normaliser un chiffrement / signature unique pour les mails, coût de mise en place trop important des solutions, non détection dans les fichiers des ransomware, manque d’isolation des applications entre elles, non détection des comportements anormaux directement dans l’OS, …).
Pour avoir participé à de nombreux événements autour de la cybersécurité, j’ai constaté que la sensibilisation se faisait quand il y avait des témoignages directs de personnes ou d’organisation ayant été victime. Il faut un grand courage pour ce type de témoignage, où l’on avoue avoir été pris en faute, où l’organisation et les individus n’ont pas le beau rôle. Plus le témoignage est proche (géographique, en age, en profil, en activité, …) plus il est puissamment ressenti. C’est la loi du mort kilométrique des journalistes appliqué à la cybersécurité. Un tel témoignage suppose aussi généralement qu’il y a eu dépôt de plainte. Il faut encourager, saluer, récompenser, amplifier, diffuser ces témoignages via le maximum de canaux. Cela doit être fait à toutes les échelles dans les organisations. Il faut apprendre de ses échecs mais aussi de celui des autres.
Global Security Mag : Comment les technologies doivent-elles évoluer pour une sécurité au plus près de l’utilisateur ?
Arnaud Laprévote : Pour les concepteurs, faire compliquer c’est simple et faire simple c’est compliqué.
Je ne peux pas répondre de manière générale, mais en ce qui concerne le chiffrement, on peut noter plusieurs choses. Tout d’abord, le chiffrement (des fichiers, des données, des échanges) doit être fait au plus près des utilisateurs. Un chiffrement centralisé est un début de réponse aux problèmes de sécurité, mais intrinsèquement, il suppose une confiance dans le système central, ce qui est une très mauvaise idée.
Ensuite, les opérations de chiffrement / déchiffrement ne sont plus vraiment un problème. N’importe quel processeur 32 bits peut vous saturer un lien réseau en chiffrant à la volée. Les codes et les algorithmes sont disponibles. La vraie difficulté est la gestion des clés de chiffrement. Il faut trouver l’équilibre entre des clés au plus près des utilisateurs et une centralisation de la gestion des clés pour les organisations. C’est la différence entre d’un côté la gestion par réseau de confiance (web of trust) et les PKIs. Chez Lybero.net, nous exploitons un brevet Inria / CNRS de séquestre à quorum qui est une nouvelle solution très innovante de gestion des clés. Cette solution offre à la fois la souplesse des réseaux de confiance et la centralisation d’une PKI pour la gestion des clés. Nous arrivons à simplifier drastiquement la gestion des clés grâce à cette innovation.
Global Security Mag : Quelles actions les acteurs de la cybersécurité peuvent-ils mettre en place pour attirer de nouveaux talents ?
Arnaud Laprévote : Le problème de la formation des talents dans les métiers de l’informatique est aussi vieux que l’informatique. L’IA et la cybersécurité sont 2 tendances émergentes qui bousculent profondément l’informatique. Il n’y a pas d’autres solutions que de former encore et toujours. On voit dans l’informatique que la formation privée est en train de s’engouffrer dans les vides laissés par la formation publique. Discutez avec n’importe quel enseignant du supérieur des contraintes budgétaires auxquelles ils sont confrontés. Dans certaines écoles d’ingénieurs en informatique, 50 % de l’enseignement est assuré par les permanents, parce qu’il est impossible de recruter d’autres enseignants. Les moyens de formation dans le supérieur doivent être alloués aux secteurs de l’économie qui sont les plus producteurs de richesse. Ce sont des décisions très difficiles à prendre, il est tellement simple de raboter partout de la même manière, ou de s’indexer au nombre d’étudiants. Les acteurs économiques de l’informatique doivent être présents dans les instances de décision universitaire pour influencer les choix faits de manière à prendre en compte leurs contraintes.
J’ai la conviction que les étudiants ne sont pas aveugles aux débouchés et aux moyens mis en œuvre pour les former. Bien sûr, cela doit rencontrer leur goût et leur envie ; mais aujourd’hui de nombreux jeunes sont intéressés par nos métiers. Offrons leur les formations qu’ils méritent, et qu’elles soient diverses et variées, alors chacun trouvera son chemin.
Global Security Mag : Selon vous, à quoi pouvons-nous nous attendre en termes d’attaques et de défense pour 2020 ?
Arnaud Laprévote : La réponse c’est toujours plus d’attaque. La dématérialisation de l’économie est une réalité. La valeur des entreprises est de plus en plus immatérielle. En conséquence, pour un attaquant, les gains en cas de réussite sont de plus en plus intéressants, ce qui évidemment attire les « talents ». Entre faire du trafic de drogue, ou faire un vol informatique sur un prestataire de wallet bitcoin, le ratio récompense / risque grandit pour le casse informatique.
Donc, il ne faut pas s’attendre à une décrue. Si vous lisez le journal, il y a une annonce « grand public » de fuite informatique maintenant chaque semaine.
En ce qui concerne la défense, le problème de l’identité numérique des individus est un problème clé. Dans ce cas, l’État a un grand rôle à jouer pour fournir une identité « racine » pour les personnes. Bien sûr, il faut être d’une prudence extrême pour repousser le spectre de « big brother » ; mais la sécurité informatique passera par ce rôle de l’État de garantie de l’identité numérique. Et mieux vaut un État garant de l’identité numérique plutôt qu’un acteur privé transnational. Nous autres citoyens pouvons agir sur l’État. Faiblement, lentement, collectivement mais effectivement. Les citoyens sont potentiellement totalement sans influences sur une grande entreprise privée étrangère.
Global Security Mag : Quel message souhaitez-vous transmettre aux RSSI ?
Arnaud Laprévote : Faites des backups. Chiffrez. Formez. Évaluez. Et venez voir Lybero.net pour sécuriser les échanges de fichiers et de données vers l’extérieur sans autre logiciel qu’un navigateur web ( :=) j’ai craqué).
Pour en savoir plus :
• Site internet : https://lybero.net/
• Twitter :@Lybero_net
• Youtube https://www.youtube.com/channel/UCdELFLcGtEpR_sPhBQ1TQTQ/about
• Linkedin : https://www.linkedin.com/company/lybero.net
Articles connexes:
- Maxime Alay-Eddine, Cyberwatch : « Cyberscore » pour mieux appréhender les risques liés aux vulnérabilités
- Romain Quinat, Nomios : Commencez à implémenter de l’automatisation de réponses à incidents
- Régis Fattori, Bertin IT : Pensez prévention et pas seulement détection
- Michel Gérard, CEO de Conscio Technologies : La sensibilisation n’est pas un projet, c’est un processus
- AlgoSecure : le RSSI doit être un éducateur des bonnes pratiques SSI et un intermédiaire entre la direction et les prestataires en cybersécurité
- Yann LE BAIL, BYSTAMP : Donnez à l’utilisateur les moyens de se protéger et de protéger ses données en toute transparence et simplicité
- François Feugeas, Oxibox : Il est temps de se pencher sur la résilience de votre SI !
- Sébastien Gest, Vade Secure : il faut appréhender la sécurité du point de vue de la remédiation
- Roland Atoui, Red Alert Labs : les RSSI doivent instaurer des cadres de sécurités adaptés aux contraintes techniques et commerciales de l’IoT
- Axelle Saim, SANS Institute EMEA : la formation est la cheville ouvrière qui permet aux équipes SSI de mieux se prémunir contre les menaces
- Benoit Grunemwald, ESET France : La cybersécurité est enfin un sujet de comité de direction !
- Marco Rottigni, Qualys : La conformité est là pour aider. Adoptez-la !
- Florian Malecki, StorageCraft : n’oubliez pas de déployer des solutions de de protection et de restauration des données et des systèmes
- Lionel MOURER, ATEXIO : Les échanges avec les pairs et la sensibilisation des équipes sont primordiaux
- Fabrice CLERC, 6cure : Pensez « défense globale », et méfiez-vous de l’illusion d’être protégés !
- Benjamin Leroux, Advens : les RSSI doivent proposer une sécurité à valeur ajoutée pour que leur organisation tire profit de la révolution numérique !
- Arnaud Pilon, IMS Networks : La clé du succès en matière d’incident et de crise cyber a toujours pour dénominateur commun l’humain
- Frédéric Bénichou, SentinelOne : il est primordial que les entreprises consacrent leurs efforts à la protection du Endpoint
- Antoine Coutant - SYNETIS : La sensibilisation à la SSI est une des pierres angulaires de la cybersécurité
- Hani Attalah, iViFlo : les RSSI doivent projeter d’avantage leur mission dans les préoccupations et les objectifs du COMEX
- Fabrice Tusseau, APIXIT : nous nous efforçons de protéger votre capital « Data » mais aussi votre empreinte numérique
- Luc d’Urso, Atempo.Wooxo Group : Les RSSI doivent privilégier les solutions souveraines
- Renaud GHIA, TIXEO : Pour envisager un avenir serein, la cybersécurité doit être pensée au quotidien par tous, pour tous et s’intégrer dans la culture commune
- Hervé Schauer, Président d’HS2 : Les acteurs de la sécurité doivent poursuivre leur effort de communication
- Sylvain Stahl, SonicWall : L’utilisateur n’étant pas un expert en cybersécurité, la technologie doit donc faire ce travail à sa place
- Florent Fortuné, Forcepoint : Comprendre le comportement est la clé de la cybersécurité moderne
- Théodore-Michel Vrangos, I-TRACING : les ressources Shadow IT dans le viseur des attaquants
- Renaud Bidou, Trend Micro : pensez toujours à la cohérence des solutions de sécurité déployées !
- Bastien Legras, Google Cloud : Soyez objectifs, appuyez vous sur des faits, des réalités et non sur des suppositions ou des fantasmes
- Alexandre Pierin-Neron, Cybereason : les RSSI doivent devenir des évangélistes sécurité pour faire comprendre les enjeux de la cyber
- Alexandre Souille, Olfeo : il faut privilégier les solutions expertes pour mieux protéger son organisation
- Jean-Christophe Vitu, CyberArk : les RSSI doivent aligner leur stratégie de sécurité avec les nouvelles pratiques technologiques
- Norman Girard, de Varonis : En gagnant en visibilité sur les données, les RSSI pourront démontrer que les informations sensibles de l’entreprise sont conservées en toute sécurité
- Jérôme Notin, Cybermalveillance.gouv.fr : Usez et abusez de notre kit de sensibilisation !
- Sébastien Jardin, IBM Security France : La cybersécurité est un moyen de réduire le risque digital
- Arnaud Lemaire, F5 Networks : les RSSI doivent mettre un accent particulier sur la sécurisation des API
- Pierre-Louis Lussan, Netwrix : le RGPD, doit être perçu par les RSSI comme une opportunité d’obtenir des investissements en cybersécurité
- Fabien Pereira Vaz, Paessler AG : PRTG Network permet de superviser le bon fonctionnement des solutions de sécurité
- Eric Heddeland, Barracuda Networks : Soyez vigilants à chaque instant et prêts à de nouvelles attaques
- Laurent Oudot, CTO de TEHTRIS : les RSSI, doivent bien prioriser leur choix de solutions et d’en évaluer l’efficacité par des tests appropriés
- Christophe Auberger, Fortinet : Les RSSI doivent commencer à regarder très sérieusement les technologies disruptives, comme la Deception
- Frédéric Rousseau, Hiscox : l’assurance des cyber-risques à cet avantage : c’est un produit construit sur les besoins clients
- Edouard Camoin, 3DS OUTSCALE : Recherches et partage sont les clés du monde de demain
- Diane Rambaldini, ISSA FRANCE SECURITY TUESDAY : Soyez positifs, même si ce n’est pas drôle tous les jours
- Guillaume Charon, Genetec : Le meilleur fournisseur est celui qui place la cybersécurité avant tout
- Christophe Jolly, Vectra : Les équipes de sécurité doivent considérer l’approche comportementale pour la détection et la réponse aux menaces
- Eric Antibi, Palo Alto Networks : Les RSSI doivent penser à la cybersécurité de façon globale
- Bertrand Augé, Kleverware : L’humain est au cœur de la cybersécurité
- Jean-Dominique Quien, inWebo : Nous souhaitons aider les RSSI à sécuriser les accès aux ressources qu’ils ont la mission de protéger
- Paul Tolmer, Mailinblack : Il est temps de miser sur un acteur Made in France !
- Olivier Hamon, Citalid : Face à une menace de plus en plus présente et protéiforme, Citalid est le GPS pour vous guider dans vos choix
- Coralie Héritier, Directrice d’IDnomic et Spécialiste des Identités Numériques chez Atos : l’Europe a pris la mesure des enjeux et la nécessité de coopérer pour avoir un positionnement fort dans le monde numérique
- Hervé Rousseau, CEO d’OPENMINDED : Le pragmatisme du RSSI est une des clés pour permettre d’adapter une posture de sécurité pertinente
- Adrien Petit, Weakspot : RSSI, changez de posture, pensez attaquant !
- Dagobert Levy, Tanium : Il est essentiel que l’humain soit partie prenante du dispositif de sécurité de l’entreprise
- Stéphanie Ledoux, ALCYCONIE : Nombreuses sont les entreprises qui ressortent grandies d’une crise, parce qu’elles ont su la gérer avec pertinence !
- Gérôme Billois, Wavestone : mettez-vous dans les yeux de l’attaquant !
- Vincent Meysonnet, Bitdefender : minimiser les conséquences d’une violation de données peut déjà faire la différence
- Xavier Lefaucheux, WALLIX Group : Nos solutions réduisent les risques de sécurité par la mise en place d’une approche « Zero Trust »
- Eric Fries, ALLENTIS : le social engineering contourne les protections techniques
- Dalila Ben Attia, Terranova Security : les actions de sensibilisation peuvent faire la différence pour lutter contre le phishing
- Alain SCHNEIDER, Cogiceo : Notre mission a toujours été de mettre son expertise technique au service de la sécurité de ses clients
- Bernard Debauche Systancia : Les RSSI sont des facilitateurs de business et doivent être perçus comme tels au sein des instances dirigeantes de leurs organisations
- Nabil Bousselham, Veracode : Un bon RSSI doit toujours avoir une vue d’ensemble de toutes les infrastructures informatiques de l’entreprise
- Cyrille Badeau, ThreatQuotient : Le risque Cyber nécessite d’avoir recours au Cyber Renseignement !