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50 milliards d’objets connectés en 2020 : enjeux de sécurité, défi pour les libertés

juin 2019 par Pierre Kouliche

Le Général Marc Watin-Augouard, fondateur du FIC et président de l’Agor@, a organisé deux tables rondes autour des enjeux des objets communicants qui se sont déroulées le jeudi 27 juin. Cette matinale qui a réuni près de 200 experts a permis de mettre en avant les risques engendrés par la profusion de ses objets tant en matière de cybersécurité que de vie privé.

Aujourd’hui, il y a plus de 50 milliards d’objet connectés dans le monde et leur nombre va encore s’accroitre dans les prochaines années. Pour introduire le sujet des enjeux de sécurité sur les objets connectés, le Général Marc Watin-Augouard compare l’évolution technologique à une métamorphose de chenille en papillon. D’après lui, les hommes aujourd’hui sont encore dans leur cocon cherchant à en sortir afin de de connaître l’essor de la technologie.

D’après les statistiques, en 2020, il y aura plus de 80 milliards d’objets connectés et en 2030 plus de mille milliards. Cette croissance exponentielle rend de plus en plus dépendant notre société de ces objets. A ce rythme, bientôt à le monde sera constitué de zombis. On entre dans un monde d’hyper-connexion où les machines pourront échangées intelligemment entre elles en lieu et place des Etres Humains.

Comment réglementer et assurer la confiance dans les objets connectés ?

La première table ronde est constituée de Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime et présidente de la commission de la culture, de Lucien Castex, secrétaire général d’Internet Society France, de Gwendal Le Grand, directeur des technologies et de l’innovation de la CNIL, et de Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de la France.

En préambule, Catherine Morin-Desailly fait une dichotomie de l’Internet entre un monde d’hyper-bienveillance où l’on peut accéder à n’importe quelle information et où internet s’occupe bien de nous. En revanche, on risque de se trouver dans un monde d’hyper-surveillance où l’on est espionné et surveillé où que l’on soit, et où nos données personnelles sont récupérées et analysées continuellement.

Il faut donc s’intéresser à la manière dont les données sont captées et transférer avant de commencer à devenir un pays dont le modèle ressemblerait à celui de la Chine, de la Russie où des Etats-Unis.

Pour pallier ce problème Catherine Morin-Desailly relate la position de l’Europe qui ouvre une nouvelle voie en ciblant précisément les objets connectés. Par ailleurs, elle a mentionné la prochaine réouverture de la directive de l’e-commerce pour les GAFA.

La confiance dans l’internet doit être rétablie

Tous les intervenants notent une perte de confiance dans l’internet par les utilisateurs en partie du fait des « fake news » qui se propage semant le trouble. Ils ont rappelé que l’Internet Society France est une ONG internationale créée en 1992 qui touche au développement d’internet et qui a pour but d’avoir un internet fiable et sécurisé pour tous.

Pour remédier à ce problème, il faut tout d’abord sécuriser au niveau local puis global. Pour la sécurité globale, Lucien Castex propose l’ouverture d’une plateforme de politique publique sur les objets connectés pour promouvoir un ensemble de bonnes pratiques.

Bien sûr, lorsque l’on parle d’objets connectés, on ne peut éviter la question de la protection de données et donc du RGPD. Les objets connectés sont omniprésents dans notre quotidien et traitent des données à caractère personnel. Que ce soit la montre connectée ou la poupée parlante, tous ces objets collectent des informations en permanences que ce soit des données personnelles ou des données sensibles. De plus tout est envoyé dans le CLOUD automatiquement où les données nous échappent. C’est pour cela que les fournisseurs d’objets connectés doivent penser à pouvoir déconnecter ces derniers sur demande des utilisateurs.

Olivier Cadic soulève la problématique suivante : Dans quel monde voulons-nous vivre ?

D’après Oliver Cadic, les chinois contrôlent leur monde et cherchent à s’étendre vers d’autres territoires. En 2025, leur but est de dominer la technologie et en 2050, le monde. En Chine il y a un contrôle de toutes les données et des contraintes sur l’utilisation et l’échange de ces données. La question est de savoir si la France veut s’orienter vers ce monde de contrôle de données ou bien s’orienter vers une utilisation et un contrôle des données moins intense.

En conclusion de cette première table ronde, certaines idées ont été introduites comme le besoin d’une certification ISO pour les objets connectés ou encore l’implémentation d’une cyber force pour réagir face aux attaques.

Objets connectés et espace public : comment sécuriser la ville intelligente de demain ?

La seconde et dernière table ronde est constituée de Valéria Faure-Muntian, députée de la Loire, de Thomas Saint-Aubin, président de Privacy Tech, de Agnès Le Brun, vice-présidente de l’association des Mairies de France et Maire de Morlaix, et de Akim Oural, Maire adjoint de Lille et auteur du rapport « Vers un modèle français des villes intelligentes partagées ».

Qu’est-ce qu’une ville intelligente ? Une ville intelligente est une ville utilisant les technologies de l’informatique pour améliorer les services et réduire les coûts. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de villes intelligentes mais le gap entre les villes rurales et les villes urbaines en termes de technologie ne cesse de s’agrandir.

Dans ces villes « intelligentes » les objets connectés représentent une porte ouverte sur le monde, ce qui constitue un problème de sécurité. Un objet connecté non sécurisé peut être représenté comme une fenêtre ouverte au rez-de-chaussée. Comme internet sur les objets connectés est virtuel, les utilisateurs sont moins concernés par le besoin de sécuriser leur espace virtuel. Il y a une nécessité de sensibiliser les citoyens et de leur donner une formation permanente quant à l’utilisation de ces technologies.

Privacy Tech est une ONG qui regroupe un nombre d’acteurs de la RGPD. Elle propose une solution afin de sécuriser les villes intelligentes qui consiste en 3 phases :
 La collecte de l’ensemble des clauses « data et PI » de la commande publique et définition d’une stratégie juridique
 Partage de la gestion des infrastructures numériques
 Implémentation de Law is Code et mise en œuvre de la portabilité des données

Ce qu’il faut retenir de cette table ronde c’est que l’évolution des villes doit être uniforme que ce soit pour les villes urbaines ou rurales pour que le gap entre ces villes n’augmente pas. De plus, les citoyens veulent être protégés mais ne demande qu’à voir l’aspect de bienveillance et non l’aspect de surveillance des objets connectés, ce qui requiert une sensibilisation et une formation afin de pouvoir avancer dans les progrès technologique sans créer de rupture entre les citoyens.


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