GS Mag : Vous venez de rentrer dans le capital de la société Digora, quelles sont vos objectifs ?

Yves Reding : En préambule, je rappelais qu’EBRC signifie European Business Reliance Centre. Il faut retenir plus particulièrement dans ce nom deux mots importants : European et Reliance (pour confiance). C’est pour cela que nous souhaitons devenir un centre d’excellence en Europe et que nous avons renforcé notre volonté d’être un acteur européen en nous rapprochant de Digora. Grâce à cette alliance, nous avons une présence nationale d’envergure même si nous avions déjà une succursale à Paris. Il était nécessaire de réaliser une telle opération du fait de la digitalisation qui est menée à marche forcée dans toutes les entreprises. Le business s’accélère ; toutes les organisations doivent donc s’appuyer sur des partenaires qui sont des experts, d’autant que les compétences se font de plus en plus rares… Les risques se multiplient ainsi la cybersécurité devient critique. D’autant que la planète est dirigée par les géants IT américains, chinois… tous ces grands acteurs ont une offre globale, industrialisée mais malgré tout très standardisée. Par rapport à cette situation, il y a un marché à côté de ces géants avec un service de proximité proche du client, basé sur l’appréhension des risques et la sécurité, mais qui est aussi agile et flexible.

GS Mag : Quelle est votre perception du marché européen de la cybersécurité ?

Yves Reding : En Europe, le marché est spécifique, avec des valeurs européennes qui prônent par exemple une protection accrue de la vie privée. Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), qui sera applicable en mai 2018, la Cloud initiative en 2017 et le règlement sur les « Free Flows » concernant la libre circulation des données numériques en Europe qui sortira en 2017, affirment la mise en avant des valeurs axées sur la protection des données à caractère personnel. L’UE impose le droit à l’oubli, ce qui est un renversement des paradigmes, sans compter le devoir pour les entreprises d’obtenir un accord explicite. Ceci induit une protection plus importante pour les citoyens européens.

GS Mag : Quelle est votre stratégie sur ce marché ?

Yves Reding : Nous sommes très européens et nous souhaitons le rester pour nous tenir aux côtés de nos clients. Il y a 18 mois, nous souhaitions nous étendre en Europe en visant les marchés francophones qui sont les plus proches de notre culture. Nous avons fait une étude de marché avec le cabinet de conseils PAC qui a démontré qu’il fallait accélérer notre développement sur le marché français. Après une recherche intense pour trouver un acteur très complémentaire ayant une taille suffisante et une culture très proche de la nôtre, nous avons identifié Digora, qui réalise 21 millions d’€ de CA et occupe une centaine de collaborateurs à travers Paris, Strasbourg, et des agences en région comme à Lille (pôle e-commerce), Rennes (bastion de cybersécurité en France), Toulouse (terre de l’aéronautique), Bordeaux et Lyon. Ils ont aussi une entité à Rabat et une seconde au Luxembourg. Nous rentrons en tant qu’actionnaire minoritaire en France et majoritaire au Luxembourg. Digora dispose d’une expertise reconnue dans le domaine des bases de données, en particulier sur Oracle, technique pour laquelle nous comptons développer une spécialisation de la sécurité. Digora est aussi spécialisée en base de données Microsoft et NoSQL. Les bases de données sont aujourd’hui critiques et avec le développement du Cloud, les clients souhaitent bénéficier d’une sécurité parfaite dans ce domaine. Cela nous permet de renforcer notre offre de service, de lancer de nouveaux services dans l’applicatif mais également d’étendre notre clientèle jusqu’au Maroc, nous sommes donc dans la logique du 1+1 = 3.

Nous avons de nombreux points communs avec Digora et partageons la même ambition d’un développement rapide. Ce partenariat est une première pour nous. En effet, nous souhaitons par la suite nous développer en France dans le domaine de la cybersécurité, ainsi qu’en Belgique et en Suisse. Nous recherchons donc une alliance avec d’autres entreprises.

GS Mag : quelle sont vos objectifs en termes de marché ?

Yves Reding : Nous allons rencontrer ensemble de nouveaux clients. Nous avons des objectifs de croissance à deux chiffres sur le marché français, ce qui est une tendance de fond pour EBRC qui a réalisé 22% de croissance en 2016. Dans le Nord, nous avons de nombreux projets e-commerce qui induisent de la haute disponibilité, des bases de données et de la cybersécurité. Bien sûr nous souhaitons rester dans notre niche qui est la gestion des opérations critiques.

GS Mag : Comment allez-vous travailler sur le terrain avec Digora ?

Yves Reding : Nous avons sélectionné des synergies sur les services. EBRC opère les clients en infogérance dans ses infrastructures de data centre, et de façon complémentaire Digora est présent chez les clients. Nous allons mettre à disposition notre pool de compétences en cybersécurité qui va pouvoir répondre aux besoins des clients de Digora.

GS Mag : Allez-vous créer de nouvelles offres ?

Yves Reding : Effectivement, nous allons créer de nouvelles offres. À titre d’exemple, l’une d’elles a pour objectif la sécurisation des bases de données. Nous construirons également une offre pour l’IoT en 2017 et annoncerons aussi des nouveautés dans le Cloud d’ici quelques semaines.

GS Mag : quel serait votre message à nos lecteurs ?

Yves Reding : Nous serons présents sur le salon Cloud Computing World Expo les 22 et 23 mars prochains, à Paris Porte de Versailles, pour présenter notre offre de services et faire de nouvelles annonces. EBRC interviendra au cours de cet évènement sur les conférences : « La sécurité, la maîtrise et la gouvernance du Cloud » animée par Lionel Dupré, CISO d’EBRC, le 22 mars à 16h00, et Yann Laborda, Business Consultant EBRC, interviendra sur la conférence « Quand l’hyperconvergence libère les capacités et la disponibilité » le 22 mars à 16h00 également.