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Réalité mixte : état de l’art

octobre 2018 par Matthias Sanchez, Responsable d’Activité pour Exakis

Début 2017, la France a vu apparaître les balbutiements de la réalité mixte, à la croisée de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. La croissance exponentielle de ce marché, loin des préjugés qui le cantonneraient au divertissement est telle, qu’elle pousse les entreprises à expérimenter et investir pour, dès demain, devenir acteur de cette nouvelle étape de la transformation digitale.

Réalité mixte, virtuelle ou augmentée : quelle(s) différence(s) ?

Pour distinguer la réalité mixte des réalités virtuelles et augmentées, le matériel est un élément crucial. En effet, la réalité virtuelle se matérialise par une expérience très forte dans laquelle l’utilisateur est immergé dans un monde virtuel grâce à la puissance de la machine à laquelle le casque est connecté, et à la crédibilité de son environnement.

À l’inverse, la réalité augmentée désigne une interface virtuelle qui enrichit la réalité. Toutefois, les casques ne sont réputés ni pour leur autonomie, ni pour leur solidité.

La réalité mixte, fusion de ces deux technologies, allie les casques non filaires de la réalité augmentée à une partie de la puissance de la réalité virtuelle pour conquérir le terrain de l’hologramme et cartographier l’environnement de l’utilisateur. Celle-ci tend donc vers une notion d’ « immersive computing » où les contraintes d’autonomie disparaissent, au service d’une grande puissance, à terme complètement indépendante de l’ordinateur.

Réalité mixte : un marché à fort potentiel

Si le marché de la réalité mixte était estimé à 700 000 euros en 2015, les prévisions oscillent désormais entre 15 et 34 milliards d’euros à l’horizon 2020. Une croissance qui, depuis son explosion en 2017, pousse les entreprises à s’intéresser aux premiers pas de cette nouvelle technologie.

Loin de l’image qui colle à la peau de la réalité virtuelle, la réalité mixte s’affranchit du divertissement pour convaincre peu à peu l’ensemble des domaines d’activité, à l’instar de l’aviation. Ce secteur semble, en effet, s’être laissé séduire par l’expérimentation de cette technologie et a déjà amorcé l’industrialisation de ses propres outils pour déployer la réalité mixte sur ses sites. Par exemple en utilisant le casque Fountx, la société TAE Aerospace est en mesure de proposer la téléassistance des techniciens sur site par ses experts, lors d’opérations de maintenance sur les moteurs. S’affranchissant totalement de la contrainte de distance, l’expert peut voir ce que voit le technicien et annoter sa réalité, en entourant une pièce par exemple, pour assurer une transmission sans faille des informations.

Pour les entreprises, il s’agit en réalité de sortir de l’informatique de gestion pour former et transformer leurs équipes. L’enjeu de la réalité mixte se dessine alors sur le terrain du développement 3D avec, à la clé, la crédibilité des environnements désignés qui conditionne le degré et la qualité de l’immersion.

L’immersion, clé de voûte de la réalité mixte

Si la réalité mixte n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements, celle-ci devrait néanmoins suivre le paradigme économique des smartphones : une montée en puissance progressive du marché, proportionnelle aux progrès technologiques du matériel. Une fois à son apogée, la réalité mixte va ainsi venir bouleverser le paysage de la réalité virtuelle et l’écosystème des nouvelles technologies. C’est en tout cas le parti pris des entreprises qui misent déjà sur cette technologie en plein développement : dès lors qu’elle se démocratisera, elle devrait profondément remettre en question la force de travail telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Néanmoins, avant cela, le marché devra se structurer autour de deux évolutions. D’une part, le champ de vision des casques devra s’élargir pour améliorer l’expérience utilisateur. D’autre part, le prix des casques - qui détermine l’accessibilité du matériel, et donc de la technologie aux entreprises - devra chuter. En effet, pour garantir son caractère immersif, un matériel de pointe favorisant le réalisme de l’environnement est essentiel. Cela nécessite une grande puissance de calculs ainsi qu’un graphisme élaboré pour mieux projeter l’utilisateur, le couper de sa réalité et capter son attention. S’il faut aujourd’hui compter environ 3000 euros par casque, un meilleur rapport qualité-prix sera nécessaire pour démocratiser la réalité mixte et signer son arrivée au sein des entreprises.

À l’heure où la capacité d’attention des utilisateurs est plus basse que celle d’un poisson rouge – huit secondes – la réalité mixte promet de façonner un nouveau canal de communication très engageant, notamment pour le commerce via des showrooms en réalité mixte et favoriser l’interaction pour pousser les utilisateurs à devenir utilis-acteurs.

2018, année de la réalité mixte ? En alliant immersion et holographie, cette nouvelle technologie, aux frontières des réalités virtuelles et augmentées, combine créativité et action pour ouvrir de nouvelles perspectives d’innovation. Loin de se cantonner à de jolies images, elle permet de contrôler son environnement en mutualisant le meilleur apport de ses grandes sœurs et ainsi de faciliter l’adaptation des entreprises aux nouveaux enjeux économiques auxquels ils font déjà face.


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