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« Piratage d’Uber : un exemple de piratage parmi d’autres ? »

novembre 2017 par Rik Ferguson, Vice-President Security Research chez Trend Micro

La société de VTC fait aujourd’hui face à un nouveau scandale qui pourrait fragiliser une nouvelle fois l’entreprise, déjà mise en difficulté au cours des derniers mois pour diverses raisons. Dara Khosrowshahi, CEO d’Uber depuis août dernier, a en effet révélé ce matin que l’entreprise aurait été victime d’un piratage de données il y a plus d’un an (octobre 2016). Uber aurait volontairement caché cette cyberattaque et payé aux hackeurs la somme de 100 000 dollars afin que ces derniers suppriment les données dérobées, ce qui semble insensé.

Selon Bloomberg, cette fuite de données aurait touché environ 600 000 chauffeurs et plus de 57 millions d’utilisateurs à travers le monde. Cependant, si les noms des utilisateurs, les adresses électroniques et les contacts téléphoniques ont été subtilisés par les pirates, il semblerait que les coordonnées bancaires, l’historique des trajets, les numéros de sécurité sociale et les dates de naissance n’aient pas été dérobés.

L’entreprise rejoint donc la longue liste des multinationales telles que Yahoo, MySpace ou plus récemment Equifax (septembre dernier) ayant été victimes d’une fuite de données majeure. Le commentaire de Rik Ferguson, Vice-President Security Research chez Trend Micro autour de cette attaque :

« Il ne fait aucun doute que les anciennes équipes de direction et de sécurité informatique d’Uber ont failli à leurs responsabilité à la fois vis-à-vis de leurs chauffeurs, des autorités, mais surtout de l’ensemble de leurs clients.

Si certains responsables ont considéré que les attaquants avaient été réduits au silence, le vol numérique de données ne fonctionne pas de la même façon que dans le monde physique. Il ne peut en effet y avoir aucune garantie que les hackers détruisent les données et payer une rançon contribue au contraire à financer les futures attaques qui seront perpétrées par ces derniers... Dans un cas comme celui-ci, il faut malheureusement envisager le pire scenario : considérer que les données des utilisateurs seront revendues sur le web underground et utilisées à des fins malhonnêtes.

C’est pourquoi la réglementation internationale en matière de pertes de données -RGPD inclus- impose de notifier les autorités lorsque des données personnelles sont touchées.

Il est cependant encourageant de voir que la nouvelle équipe de direction ait décidé de communiquer autour de cette cyberattaque, même si l’on peut rester dubitatif vis-à-vis de certaines tournures employées par M. Khosrowshahi sur son blog. Il semble en effet dissocier ?les systèmes et l’infrastructure de l’entreprise ? des ?services cloud tiers ? qui étaient la cible de cette attaque. Cette séparation nous montre certainement où se situe la source du problème. Les services Cloud adoptés par les entreprises font partie intégrante de leurs systèmes et de leurs infrastructures et doivent donc, dans une perspective de sécurité, être traités comme tels. Car, il est tout bonnement impossible d’externaliser la responsabilité…

Le domaine de la cyber-sécurité est complexe. Tant que les entreprises auront à se protéger des cybercriminels, elles n’auront d’autres choix que d’opter pour une sécurité renforcée leur permettant de réagir le plus rapidement possible, de réduire les impacts et de se prémunir ainsi de failles auxquelles elles devront inévitablement faire face.

La priorité est d’aider les victimes -dont Uber fait partie, de même que ses 57 millions d’utilisateurs et de chauffeurs- à minimiser les impacts potentiels. La sensibilisation aux risques est la première étape de ce processus.

Fort heureusement, la nouvelle direction d’Uber semble avoir intégré cette première étape pour tenter d’améliorer la situation malgré les conséquences négatives que la société subira vis à vis de l’opinion publique. Espérons que cela serve d’exemple à ceux qui doutent encore que la transparence est la meilleure stratégie à adopter face à une faille de données. »


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