Global Security Mag : Vous avez annoncé l’acquisition d’OpenTrust en septembre. Quelles sont les raisons de cette fusion ?

Pascal Colin : La fusion avec OpenTrust a pour principal objectif d’accélérer la croissance de Keynectis. Dans le domaine de la PKI et de la certification électronique, les cycles de ventes sont relativement longs. Le développement est plus rapide par acquisition que par croissance interne.
Toutes les sociétés qui proposent de la PKI ont aujourd’hui une dizaine d’années, mais restent de petits acteurs technologiques. Il fallait donc renforcer le « go to market ».
Les deux sociétés, un peu concurrentes, que sont Keynectis et OpenTrust, allaient produire le même effort. Nous avons donc choisi de mutualiser les forces pour devenir plus grands et plus forts.

Nous proposons aujourd’hui un portfolio qui se décline autour de cinq activités :
– L’identité numérique : e-passeport, carte nationale d’identité électronique…
– La sécurité dans l’entreprise : gestion des identités et des accès...
– Les solutions mobiles sécurisées : face aux tendances du marché (BYOD…), nous apportons la brique sécuritaire (authentification forte, chiffrement, traçabilité)
– La signature et dématérialisation : valeur probante des documents numériques, coffre-fort...
– Le BtoB en toute confiance : transfert sécurisé de fichiers, certificats SSL, services de certification électronique…

GS Mag : Où en êtes-vous dans l’intégration d’OpenTrust ?

Pascal Colin : L’intégration des équipes est déjà faite. Bientôt, nous serons réunis dans les mêmes locaux à Issy-les-Moulineaux.

GS Mag : Quelle est la valeur ajoutée d’OpenTrust ?

Pascal Colin : Jusqu’à présent, Keynectis était bien positionné pour répondre aux besoins des gouvernements. Grâce à OpenTrust, nous pourrons plus facilement adresser aussi le marché des entreprises.

GS Mag : Où en est le marché de la PKI en France ?

Pascal Colin : C’est un marché qui va devenir prépondérant. Face aux nouvelles tendances liées à la mobilité, au BYOD (Bring Your Own Device)…, la sécurité sera d’ailleurs, à terme, beaucoup plus importante que le terminal utilisé. Pour l’instant, ce sont principalement les gouvernements et les grandes entreprises qui utilisent ce type de solutions.

GS Mag : Quelles seront les prochaines étapes de votre développement ?

Pascal Colin : Nous avons pour ambition de doubler notre chiffre d’affaires dans les trois prochaines années. Nous prévoyons également l’acquisition d’un acteur à l’international dans les deux ans à venir, afin d’accroître notre développement et notre chiffre à l’étranger. A l’heure actuelle, nous sommes présents en Europe, aux USA et au Moyen-Orient ; nous le serons bientôt en Amérique du Sud.

GS Mag : Quels sont vos objectifs aux Assises ?

Pascal Colin : Nous avons pour objectif de présenter la philosophie de notre nouvelle société et son portfolio. Nous souhaitons également mettre en avant notre capacité à sécuriser les mobiles, face au phénomène du BYOD.

GS Mag : Quel message souhaitez-vous faire passer aux RSSI ?

Pascal Colin : Dans sa démarche, Keynectis s’efforce d’utiliser un langage non technique à la portée de tous, qu’ils s’agissent de décideurs, de responsables sécurité ou d’utilisateurs. Nous parlons à l’humain, pas au technicien. Enfin, il faut avoir en mémoire que protéger les identités, c’est avant tout protéger les libertés. C’est ce que notre entreprise s’évertue à faire.