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Non seulement tous fichés, mais en plus mal fichés !

janvier 2013 par Emmanuelle Lamandé

A l’occasion de la 7ème Université des Correspondants Informatique et Libertés, qu’organise l’AFCDP (Association Française des Correspondants à la protection des Données à caractère Personnel), Jacques Henno, journaliste et auteur de « Facebook et les enfants », est venu alerter l’auditoire sur les pratiques plus que douteuses de certains réseaux sociaux. Aussi, saviez-vous que Facebook s’intéresse à vos pratiques sexuelles et à votre consommation de drogue ?

Sans que nous en ayons pleinement conscience, se crée à côté de nous, un « double numérique » de nous-mêmes, composé des traces que nous laissons sur Internet, mais aussi des différents fichiers que des entreprises, un peu partout dans le monde, possèdent sur nous. Nous ignorons jusqu’à l’existence même de ce « double numérique » et savons encore moins quelles utilisations en sont faites. Ce « double numérique » peut voyager partout grâce aux réseaux de communications modernes. Il peut être déjà prêt à l’emploi, stocké quelque part sur des serveurs... ou être constitué, à la volée, en croisant en quelques centièmes de seconde des informations existant déjà sur nous et éparpillés dans d’autres fichiers.

À quoi sert ce « double numérique » : principalement à des fins marketing, via des techniques de ciblage comportemental, mais aussi pour la justice, la police, les institutions bancaires et financières... Concrètement, il peut s’agir d’estimer votre pouvoir d’achat, cerner vos centres d’intérêt, vous suggérer des achats, etc. Certains sites, sur lesquels nous nous apprêtons à utiliser notre carte bancaire pour régler un achat en ligne ou sur lesquels nous nous inscrivons pour la première fois pour vendre des objets, consultent notre « double numérique » pour calculer notre probabilité d’être un mauvais payeur ou un mauvais vendeur ? Le service de paiement en ligne Paypal est ainsi capable en moins de trois secondes d’autoriser quelqu’un à se créer un compte chez lui... ou de bloquer la transaction.

Mais le « double numérique » pourrai aussi servir à évaluer nos opinions politiques !
Que se passerait-il si une entreprise collectait des informations sur nous sur Internet et les revendait à des partis politiques ou des syndicats ? C’est déjà le cas aux Etats-Unis...

La société RapLeaf, par exemple, prétend disposer de toute une bibliothèque de données, contenant des informations aussi précises et personnelles que l’âge, le lieu d’habitation, le revenu... Cette société enregistre toutes les informations et les demandes d’informations effectuées sur telle ou telle personne. Cependant, ces informations ne sont pas pour la plupart exactes. Non seulement nous sommes tous fichés mais en plus nous sommes mal fichés ! C’est le comble !

Facebook, de son côté, enregistre toutes les informations sur ses abonnés. Pour ceux qui en douteraient encore, il suffit, comme l’explique Jacques Henno, de créer une publicité sur Facebook. Le groupe vous propose, pour des résultats plus efficients, de cibler votre publicité en fonction de votre offre. Vous pouvez ainsi choisir d’envoyer votre pub seulement à certaines catégories de personnes selon différents critères choisis, tels que vos consommations d’alcool ou de drogue, vos convictions religieuses, vos préférences sexuelles... Si vous avez le malheur de parler, lors d’une discussion avec vos amis sur votre compte, de drogue, vous serez automatiquement catégorisé comme "drogué". Idem si vous avez le malheur de dire une phrase du style "Attention, il y a des pédophiles sur tel site web, vous serez automatiquement fiché comme pédophile. Autant dire que les raccourcis et amalgames sont vite faits ! Comme si les atteintes à la vie privée ne suffisaient pas, il faut en plus qu’elles soient déformées !

D’ailleurs, il faut savoir que Facebook vous suit à la trace sur Internet. Si votre session Facebook est ouverte et que votre navigateur aussi, même si vous ne cliquez pas sur le bouton "J’aime", Facebook enregistre malgré tout l’ensemble des sites visités et des recherches effectuées.

Pourtant, juridiquement, il s’agit de données sensibles qui ne peuvent être utilisées, par exemple, à des fins publicitaires, qu’avec l’accord préalable des intéressés. Une législation qui pour l’instant n’a pas l’air d’en préoccuper beaucoup, et c’est le moins que l’on puisse dire...


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