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Nicolas de Guillebon, Connectwave : l’IoT, désormais incontournable dans l’univers industriel

mars 2018 par Emmanuelle Lamandé

L’Internet des Objets est aujourd’hui devenu une brique incontournable dans la transformation digitale des entreprises, y compris pour l’industrie. Toutefois, les objets connectés en environnement professionnel soulèvent de nombreuses problématiques qu’il convient de prendre en compte le plus en amont possible. C’est dans cette optique que Connectwave accompagne les entreprises dans leurs projets et assure la mise en relation des acteurs au sein de cet écosystème dédié. Nicolas de Guillebon, Program Manager Connectwave, nous présente plus en détails cette association, ainsi que quelques cas d’usages, à l’occasion de la 6ème édition de ROOMn.

Global Security Mag : Pouvez-vous nous présenter Connectwave ?

Nicolas de Guillebon : Connectwave est une association technologique qui assure la promotion des objets connectés pour l’industrie et les professionnels, et accompagne tout l’écosystème dédié dans son développement. Cette association a été créée en 2008, à l’initiative du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, sur un appel d’offre de l’État pour être le Centre National de Référence RFID (CNRFID). La vocation première du CNRFID était de faciliter l’adoption et l’appropriation des technologies sans contact (RFID et NFC) auprès des professionnels. L’évolution s’est ensuite faite naturellement au fil des ans vers les objets connectés, désormais incontournables, qui fonctionnent entre autres via des systèmes RFID. Nous sommes ainsi devenus Connectwave en novembre 2017. Nous restons le Centre National de Référence.

GS Mag : Quels sont les profils des membres de votre association ?

Nicolas de Guillebon : Connectwave compte actuellement entre 130 et 150 adhérents. Parmi eux, nous retrouvons, d’une part, des utilisateurs de solutions qui sont à la fois des grands groupes dans tous les domaines industriels (énergie, équipement, industrie lourde, services…), mais aussi certaines PME qui ont des besoins particuliers. Nous comptons également parmi nos membres des développeurs et offreurs de solutions, des start-ups, PME/PMI et quelques grands groupes, comme Orange, ST, Gemalto…, ainsi que d’autres associations et académiques (laboratoires, écoles, universités et certains organismes publics).
Nous sommes actuellement basés à Aix-en-Provence et à Marseille. Près de 20% de nos adhérents sont situés en région PACA, environ 45% en Ile-de-France et le reste réparti dans les autres régions. Un tiers de nos membres sont également des sociétés étrangères implantées en France. De son côté, l’État siège au conseil d’administration, au même titre qu’une dizaine d’entreprises, mais cesse petit à petit de subventionner l’association. A l’heure actuelle, près de 20% de notre CA est le fruit de nos adhésions, le reste est le résultat de nos prestations (consulting, formations…). Notre statut nous permet à la fois d’avoir une vision globale sur le marché de l’IoT et son écosystème, mais aussi de garder notre indépendance.

GS Mag : Quelles sont vos principales missions et activités ?

Nicolas de Guillebon : L’activité de Connectwave s’articule principalement autour de quatre piliers et axes de développement :

  Une offre de formation et d’accompagnement dans le lancement de projets. Nous lançons, en effet, des appels à solutions en fonction des besoins des entreprises, et les solutions sont développées en réponse à ces demandes. Chaque client a effectivement des besoins qui lui sont propres, c’est pourquoi nous les accompagnons de manière personnalisée dans leurs démarches (compréhension des enjeux, formations, définition des cahiers des charges, suivi de l’évolution…). L’offre d’accompagnement est orientée utilisateurs, mais s’adresse aussi aux développeurs de solutions à qui il manque une brique technologique par exemple.
Dans cet accompagnement, nous organisons également des Journées Open Innovation, qui allient à la fois conférences, démonstrations de cas d’usages et brainstorming adapté aux problématiques IoT de chaque entreprise… L’objectif de ces journées est de booster l’innovation et de stimuler la créativité des équipes avec les objets connectés, quels que soient leurs projets.

  La promotion des usages, principalement de nos adhérents, lors d’événements comme ROOMn, ou de notre évènement dédié aux objets connectés professionnels, Connect+ Event, mais aussi via notre showroom de Marseille. 25 démonstrations y sont exposées en permanence. L’une des particularités de Connectwave est, en effet, de bâtir des cas d’usages que nous scénarisons, afin que tout le monde comprenne à quoi ça sert, pourquoi on le fait, mais aussi puisse le transposer à son métier. Il est effectivement souvent difficile de se projeter, tant que l’on n’a pas vu un exemple concret en état de fonctionnement. Et bien que ces cas d’usages soient propres à chaque métier, ils peuvent s’adapter à différents besoins.
Nous faisons également la promotion de ces usages lors des Journées Open Innovation, ou encore via notre site Web, nos newsletters ou sur les réseaux sociaux.

  Le networking, la mise en relation et la création de synergies entre les acteurs autour du développement de projets. L’objectif de Connectwave est d’animer un écosystème de confiance opérationnel, et de créer, grâce à la complémentarité des différents acteurs, les conditions du succès de projets collaboratifs.

  Connectwave anime, en outre, un certain nombre de groupes de travail relatifs à la normalisation et à la réglementation. A titre d’exemples, nous assurons la présidence du Comité français de normalisation de la RFID et de l’IoT. Cette Commission de normalisation AFNOR/CN IOT rassemble à la fois tout ce qui est fait en France dans ce domaine, et détermine également tout ce qui reste encore à développer. Nous avons aussi la présidence du Comité européen de normalisation relatif à la protection de la vie privée et à la RFID. Nous sommes également l’Autorité d’Enregistrement de la norme européenne relative aux évaluations d’impact sur la vie privée PIA) des applications RFID. La DGE nous a, par ailleurs, demandé de créer le comité auteur de la norme européenne dédiée à la protection de la vie privée en matière de RFID.
Outre la protection de la vie privée, notre association est également à l’origine de la création de groupes de travail relatifs aux usages des objets intelligents dans des filières, telles que le Luxe et l’Energie : IdO Luxe et IdO Energie. L’objectif est d’identifier et de réunir les acteurs représentatifs de ces secteurs, afin de recueillir les besoins communs et de favoriser le déploiement de solutions innovantes standardisées, mutualisables et interopérables autour des objets connectés.

GS Mag : De quelle manière intégrez-vous la sécurité dans vos activités ?

Nicolas de Guillebon : Nous n’avons pas une expertise de la sécurité IoT à proprement parler, par contre nous avons une expertise en matière de sécurité RFID, ce qui nous aide à comprendre la sécurité de l’IoT. L’objectif de Connectwave est de favoriser le développement de solutions qui soient sécurisées « by design », c’est-à-dire dès leur conception.

La fiabilité est un facteur prépondérant dans l’écosystème IoT, et plus largement pour toutes les entreprises. Il est essentiel de protéger les données, à commencer par leur intégrité. En effet, une entreprise doit pouvoir s’assurer que les données transmises pour assurer son activité sont exactes et fiables. Imaginez par exemple les conséquences d’un capteur de température qui ne communiquerait pas les bonnes informations dans une chaîne industrielle… Les backdoors représentent un autre risque majeur, puisqu’elles offrent la possibilité à des acteurs malveillants de s’introduire dans les réseaux à des fins de vol d’informations et d’espionnage.

La sécurité et la protection de la vie privée sont aujourd’hui indispensables dans l’écosystème IoT, que ce soit pour les entreprises ou les personnes qui utilisent ces solutions. C’est pourquoi nous intégrons systématiquement ces problématiques le plus en amont possible dans l’accompagnement de projets et les formations dédiées.

La sécurité RFID est double :
 D’un côté, nous retrouvons la sécurité du domaine contrôlé : il s’agit par exemple de la sécurité du réseau, des données, de l’applicatif…
 De l’autre, celle du domaine non contrôlé, où n’importe qui peut faire interférence. La question est dans ce cas de savoir comment on protège l’objet et la liaison aérienne radio. Notre expertise est relative à ce domaine non contrôlé.
Pour ce faire, nous pouvons notamment compter sur notre réseau de partenaires spécialisés en sécurité et cybersécurité, comme Gemalto, Morpho, IDEMIA, Orange, Avnet, HID, STID, Paragon, Nedap, EM Microelectronic, ST, WISeKey, MU-Electronics…

La sécurité n’est pas un frein au développement de cet écosystème, dans la mesure où les entreprises savent que l’IoT est une brique incontournable de leur transformation digitale aujourd’hui. Toutefois, pour parer les risques, elles doivent se mettre en mode de sécurité « industrielle », et prendre en compte ces problématiques dès la conception d’une solution IoT. On observe cependant encore chez certains un manque de conscience quant à l’impact possible d’une sécurité faible ou moyenne sur un réseau IoT. Du chemin reste donc à parcourir en la matière.

GS Mag : Quels sont aujourd’hui les principaux besoins et usages de l’IoT en entreprises ?

Nicolas de Guillebon : A l’origine, les objets connectés étaient surtout un phénomène de mode pour le grand public, fan de tous ces nouveaux gadgets. Puis, l’IoT s’est développé pour améliorer les services clients notamment. En effet, la remontée d’informations a permis à la fois d’apporter de la valeur ajoutée, d’accroître les résultats et de développer de nouveaux business. Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui veulent savoir comment connecter leurs process dans les usines, leurs bâtiments, les chaînes logistiques, le suivi des biens… On parle d’ailleurs à l’heure actuelle d’Usine 4.0.

Les entreprises souhaitent principalement connecter leurs processus (que ce soit sur des véhicules, des bennes, des machines, des conteneurs…), afin d’optimiser leur productivité et leur automatisation. La question du RoI est clé aujourd’hui pour lancer un programme IoT. Toutefois, amener un objet connecté dans un système existant s’avère relativement disruptif pour les processus d’une entreprise et soulève de nombreuses problématiques, d’autant que cet objet a une existence qui lui est propre, indépendamment du système avec lequel il est connecté. Effectivement, avant toute mise en production d’un équipement IoT, une entreprise devra en amont déterminer comment elle pourra maintenir dans le temps l’objet en plus de la machine sur laquelle il est connecté, mais aussi la manière dont elle pourra sécuriser les données. Toutes ces problématiques nécessitent un véritable accompagnement en amont, et pendant la mise en œuvre du projet, de manière à assurer la gestion de ce côté « connecté ».

GS Mag : Quelles sont les démonstrations que vous mettez en avant à l’occasion de ROOMn ?

Nicolas de Guillebon : Cinq démonstrations sont présentées sur notre espace IoT :

 PTC - Plateforme d’innovation industrielle ThingWorx®
ThingWorx est une plateforme d’innovation industrielle conçue pour créer des applications IIoT et des expériences de réalité augmentée, permettant de tirer parti de la convergence des univers physique et numérique.

 PRIMO 1D - L’inventaire augmenté via le fil connecté e-Tread
Ce tag RFID, sous forme de fil, assure l’identification d’un grand nombre de produits, tout en ayant un impact très faible sur la structure même de la matière. Ce fil peut, par exemple, être intégré lors de la conception de vêtements, afin de leur donner une identité numérique, ou être noyé dans une matière industrielle (plastique, caoutchouc…).

 INEO-SENSE - L’Optimisation de la performance industrielle par l’IoT
Ce réseau privé d’objets connectés, basé sur la technologie LoRa, permet de remonter les capteurs et tags IoT. Il peut s’agir, par exemple, de capteurs permettant de faire un inventaire industriel à distance, de la maintenance ou encore de la traçabilité longue distance…

 VERTUOZ by ENGIE - L’IoT pour le confort thermique et la performance énergétique Pilot
Cette plateforme permet de gérer de manière centralisée la consommation énergétique de petits bâtiments, soit pour les résidences de particuliers ou le tertiaire diffus (réseau d’agences immobilières, banques…), optimisant ainsi les performances énergétiques (chauffage, éclairage…).

 ENGIE AXIMA - La performance du bâtiment
Cette plateforme donne la possibilité de gérer et de valoriser les données collectées relatives à un bâtiment via un système unique personnalisé, de manière à améliorer son exploitation, sa maîtrise technique, ainsi que sa sécurité.

GS Mag : Enfin, quels sont vos objectifs sur cet évènement ?

Nicolas de Guillebon : Nous venons, pour la 4ème fois, présenter notre showroom IoT, créé en partenariat avec les organisateurs de l’évènement. L’objectif est d’apporter une réelle valeur ajoutée aux participants en leur présentant des cas d’usages concrets et pragmatiques qui peuvent être faits avec des objets connectés professionnels.


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